« Spider-Man : Across the Spider-Verse » est un voyage enivrant [critique]

"Spider-Man : Across the Spider-Verse" est un voyage enivrant [critique]

Le 31 mai 2023, la France était parmi les premiers pays du monde à découvrir Spider-Man : Across the Spider-Verse. Suite du premier opus sorti en 2018, il a la lourde tâche de succéder à un film souvent considéré comme celui qui a réinventé le genre de l’animation au cinéma

Le film démarre en nous expliquant la fin du premier opus. Pour rappel, Gwen Stacy (Hailee Steinfield) rejoignait Miles Morales (Shameik Moore) malgré la fermeture du Multivers. Un nouveau personnage que l’on reconnaissait comme étant Spider-Man 2099 (Oscar Isaac) pouvait lui aussi voyager dans le Multivers. Le premier acte de cette suite se concentre en grande partie sur Gwen, son histoire, son univers, et c’est une excellente idée !

Des personnages soignés

Car oui, grâce à ce zoom sur elle, Gwen vole presque la vedette à Miles Morales, devenant un personnage particulièrement bien écrit et attachant. Très loin de l’archétype du « love interest » dans les films de super-héros, le trait n’est même pas forcé pour faire d’elle une femme forte et un symbole super-héroïque, c’est naturel chez elle. Son écriture la rend charismatique, iconique. Une nouvelle lecture de son personnage encore jamais vue au cinéma, puisque là où la relation avec son père était délicate de par son amour pour Spider-Man, ici elle se complique d’autant plus étant donné que Gwen EST Spider-Man. C’est une dimension très intéressante de son développement.

Les autres personnages ne sont cependant pas en reste. Miles Morales demeure un excellent protagoniste, et sa décision d’arrêter d’être spectateur de sa vie est intelligemment mise en scène. Et ce grâce à une opposition de qualité ! En effet Miguel O’Hara est un antagoniste charismatique, terrifiant, qu’on peut presque assimiler au Prowler du premier film dans la manière dont il est représenté. Agile et menaçant, avec un thème musical grinçant, à la limite de l’horreur. En effet, dans les deux cas, il s’agit d’un personnage pouvant servir de mentor à Miles, mais qui lui est fondamentalement opposé par nature.

Mais c’est bien The Spot qui est le réel antagoniste de cet opus. Il paraît ridicule dans la première moitié du film, mais se révèle être une menace de plus en plus préoccupante. Et il est évident qu’il sera source de gros, gros problèmes dans Beyond the Spider-Verse, la suite prévue l’année prochaine. Certains fans considèrent même qu’il représente une « meilleure menace multiverselle que Kang. »

Across the Spider-Verse Gwen
She stole the show

Spider-Man : Across the Spider-Verse est une prouesse technique

D’un point de vue technique, la performance est assez folle. La duologie Spider-Verse représente très probablement ce qui existe de mieux en termes de performance technique d’animation à l’heure actuelle. Jamais à court de couleurs, d’idées de plans, de variétés de textures… Le film ayant la tâche de nous montrer les différents univers ayant un Spider-Man, il fallait absolument proposer quelque chose de singulier pour que CHAQUE Spider-Man ait un intérêt et que le Multivers ne semble pas superficiel.

Le film s’autorise quand même quelques clins d’œil fan-service, mais qui sont les bienvenus ici ! Il y a tellement d’univers et de clins d’œil aux différentes itérations du personnage qu’il est facile de s’y perdre…

Spider-Man : Across the Spider-Verse Spider-Society
Il y en a pour toutes les générations

Un récit aux interprétations multiples

Mais de quoi traite vraiment Across the Spider-Verse ? Les interprétations possibles sont nombreuses. On peut percevoir le long-métrage comme la représentation d’un combat usé maintes et maintes fois au cinéma, mais ici de manière plus subtile : le face-à-face avec soi-même. Miles fuit littéralement des centaines d’autres versions de lui-même ! On peut y déceler des messages engagés forts, par exemple la défense de la communauté LGBTQIA+. Ce message semble être bien plus présent chez Gwen, que beaucoup de spectateurs reconnaissent comme une allégorie de la transidentité. Ce propos s’accentue par les couleurs qui lui sont attribuées tout au long de l’histoire.

Mais on y retrouve aussi une métaphore du passage à l’âge adulte, de la fuite de nous-mêmes face à ce que nous sommes censés devenir. Miles refuse d’être un Spider-Man comme les autres et de faire les mêmes sacrifices qu’eux. Comme nous avons pu être réticents à devenir des adultes comme les autres et sacrifier notre vie d’enfant. Cette thématique est toujours centrale dans les histoires de Spider-Man, mais elle est d’autant plus pertinente lorsque Miles doit littéralement faire face à ce qu’il doit être.

Quoi qu’il en soit, Spider-Man : Across the Spider-Verse est une réussite, tant du point de vue scénaristique que technique. Il nous tarde de découvrir la suite, qui a été annoncée comme la conclusion définitive pour cette version de Miles Morales.

Spider-Man : Across the Spider-Verse – Bande-annonce

4 Replies to “« Spider-Man : Across the Spider-Verse » est un voyage enivrant [critique]

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *