La fourchette est aujourd’hui un objet que la quasi-totalité des Français utilise tous les jours. Mais quelles sont ses origines ? Et depuis quand l’utilise-t-on dans l’hexagone ? Chez Cultea, on répond aujourd’hui à ces questions !
L’apparition de la fourchette
Dans la Rome antique, il existait de longues fourches qui servaient à saisir les aliments. De la même façon, les Egyptiens utilisaient des sortes de crocs en métal pour cuisiner et attraper des aliments dans les chaudrons.
On retrouve les premières traces de la fourchette à Constantinople, vers 350 après J.-C. Pour être plus précis, l’ustensile tel qu’on le connaît aujourd’hui est apparu au XIe siècle dans l’Empire byzantin. Au milieu du siècle, la princesse byzantine Théodora Doukas épousa le doge de Venise Domenico Selvo et amena avec elle cet ustensile. À l’origine, on ne l’utilisait que pour la consommation des pâtes ou pour la découpe de viande.
En effet, à cette époque, on mangeait encore avec les doigts. Dans tous les cas, on voyait ce couvert comme un symbole de luxe. Son manche pouvait en outre être richement décoré d’ivoire ou de cristal. Il en était de même à la Renaissance, où paysans comme nobles prenaient encore les aliments avec les doigts. Cet ustensile ne servait donc qu’à saisir les viandes dans les plats.
Introduction de la fourchette en France
À partir de l’Italie, la fourchette se répand en Europe. On raconte que c’est Catherine de Médicis qui aurait introduit l’ustensile en France, apparaissant à la cour en 1574. D’abord, l’usage de ce couvert est très limité, puisqu’on ne l’utilise que pour consommer des poires cuites. Ce sera en fait le roi Henri III, fils de Catherine de Médicis, qui lancera la mode de la fourchette. Il découvre en effet l’ustensile lors d’un voyage à Venise et décide de le ramener en France. Alors, il s’affiche avec celui-ci dans son restaurant favori, l’Hostellerie de la Tour d’Argent (actuelle Tour d’Argent à Paris). La fourchette est aussi assez pratique, étant donné qu’elle permet de ne pas tâcher la fraise, une sorte de col très en vogue à l’époque.
À la table de Louis XIV, on peut retrouver ce couvert à gauche de l’assiette. Malgré tout, on ne l’utilise pas, le roi préférant manger avec les doigts. De plus, beaucoup de gens ont peur de se blesser avec ses dents. C’est d’ailleurs pourquoi il n’est pas directement porté à la bouche, n’étant utilisé que pour piquer un morceau dans un plat.
Pour finir, le clergé a considéré la fourchette comme « l’instrument du diable » jusqu’au XVIIIe siècle. Il avançait en effet qu’elle incitait au péché de gourmandise. Dès lors, la diffusion de l’ustensile ne commença que pendant le siècle des Lumières.
Même si l’invention de la fourchette remonte à plusieurs siècles, son utilisation est bien plus récente. Considérée comme un luxe et mal vue par le clergé, beaucoup ne connaissaient même pas son existence à l’époque. Ce n’est qu’à partir de la fin du XVIIIe siècle que son usage devint courant et qu’elle fut enfin utilisée pour porter les aliments à la bouche.
Sources :
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