Le petit dernier de chez Panini manga s’appelle Kotaro, a de grands yeux noirs et découvre l’indépendance très tôt du haut de ses 4 ans. Le manga en 10 tomes de Mami Tsumura est enfin disponible en France après son adaptation en animé (disponible sur Netflix) qui a séduit les spectateurs. De l’émotion, du rire et un regard curieux et tendre sur la société… Ce premier tome nous embarque sans peine dans son histoire.
Synopsis : un petit garçon de quatre ans, Kotaro, emménage juste à côte de chez Shin Karino, un mangaka sans aucun succès. Kotaro n’a pas de parents et vit seul, recevant apparemment une rente chaque semaine. Si sa vie paraît étrange, elle ne l’est pas moins que celle de ses voisins, tous plus farfelus les uns que les autres.
Kotaro en solo : un drôle de seinen, pour tous les âges
Kotaro en solo est un manga très abordable. Son dessin est simple, voire minimaliste, laissant un maximum de place aux émotions. Rappelant les cases de One pour Mob Psycho, on sent que le mangaka n’essaie pas tant de capturer la beauté physique des personnages, que l’âme d’un moment. Un pari réussi, qui se lit facilement et se ressent d’autant plus vivement. Mami Tsumura laisse du temps aux moments suspendus et aux réflexions de Kotaro, s’approchant au plus près de son ressenti et de sa vision du monde. Une vision désarmante de logique et d’évidence, qui rappelle aux adultes qui l’entourent les choses essentielles.
Mami Tsumura découpe ses chapitres en journées. Ainsi, on a un calendrier d’installation de Kotaro sous les yeux, relatant ses aventures et découvertes jour par jour. Ce découpage chronologique, est des plus faciles à suivre et constitue une touchante évolution de son adaptation à ce nouvel environnement et son nouveau mode de vie. Avec des thèmes difficiles rappelant Rémi sans famille, ou Princesse Sarah, ce seinen est pourtant rempli d’humour et n’est ni graphique ni violent.
Kotaro en solo est un manga tranche de vie, qui peut se lire dès la primaire et permet de découvrir des aspects culturels du quotidien japonais. À quoi ressemble la maternelle ? Et les bains publics ? Comment son publiés les mangakas ? Comment compose-t-on un bento ? C’est quoi un club à hôtesses ? On apprend à chaque page, en suivant la vie de Kotaro et de ses drôles de voisins.
Un manga doux-amer
Avec son héros innocent, vulnérable et si attachant, Kotaro en solo n’a pas peur de faire passer ses lecteurs par tout un panel d’émotions, trouvant toujours un équilibre juste entre le rire et la compassion. On se sent rapidement proche de cet enfant particulier, qui tente de se tenir droit comme un homme, sans aucun tuteur sur lequel s’appuyer.
Kotaro est un drôle de petit bonhomme : il parle comme un seigneur féodal, a de grands idéaux et déjà un sacré caractère. Du haut de ses quatre ans, il sait déjà très bien ce qu’il aime et ce qu’il n’aime pas, n’hésitant pas à menacer un yakuza de son épée quand celui-ci est trop tactile. Il nous rappelle la petite Yotsuba, du manga éponyme, qui n’a jamais froid aux yeux et nous touche en plein cœur.
Mais la situation de cet enfant pose beaucoup de questions et aucune réponse ne semble très joyeuse. A-t-il été abandonné ? Ses parents sont-ils décédés ? A-t-il fui son foyer et pourquoi ? Kotaro est entouré d’un mystère, dont il est la première victime. En effet, bien que le manga nous offre quelques-uns de ses souvenirs faisant référence à un père abusif, le garçon ne sait pas lui-même d’où lui vient sa rente et où est sa propre mère. C’est cette situation qui va pousser ses voisins à se mobiliser pour prendre soin de lui.
Une famille recomposée
La beauté de Kotaro en solo réside dans le lien qui unit peu à peu Kotaro aux habitants de cet immeuble. Le garçon va à leur rencontre dès le premier jour et on suit dès lors l’évolution de cette drôle de famille recomposée. Touchés, inquiets, les voisins de Kotaro se plient en quatre pour lui, devenant souvent malgré eux des parents de substitution. Ces personnages secondaires ont tous une histoire marquante, sont coincés dans une situation désagréable et désirent un changement de vie. Kotaro va représenter une manière pour eux de s’améliorer, de se responsabiliser et de reconnecter avec l’amour familial et innocent.
Sans s’en rendre compte, Kotaro assène des vérités essentielles et apaisantes. Nullement gêné par les conventions sociales, il n’hésite pas à disputer le responsable éditorial de son voisin mangaka, Shin, ou à consoler sa voisine Mizuki. Kotaro en solo est une ode à la communauté, à l’entraide et au soutien. Une histoire d’une grande douceur, qui soigne la cruauté de la vie avec des pansements colorés et qui fait du bien.
Avec seulement 10 tomes et une histoire complète, Kotaro en solo est un manga tranche de vie touchant à découvrir chez Panini manga dans la catégorie Seinen. L’animé de 10 épisodes et produit par Liden Films (Tokyo Revengers, Berserk, Insomniacs After School) est à retrouver sur Netflix.
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