Depuis la sortie de Harry Potter à l’école des sorciers en 1997, la popularité des romans jeunesse a connu une croissance impressionnante. La saga créée par J.K. Rowling a non seulement donné le goût de la lecture à des millions de jeunes à travers le monde, mais a également influencé en profondeur le paysage littéraire et la pop-culture d’une façon générale. Aujourd’hui, retour sur l’impact de la saga Harry Potter sur la littérature et au-delà…
Harry Potter : un phénomène culturel majeur
Le phénomène Harry Potter a commencé avec la publication du premier livre en 1997. Très rapidement, cette saga a trouvé son public et a capturé l’imagination des enfants du monde entier (et des adultes aussi d’ailleurs). La série, qui ne compte pas moins de sept livres, a été traduite en 80 langues et vendue à plus de 500 millions d’exemplaires à travers le monde. Un succès sans précédent, qui a mis en évidence l’appétit du jeune public pour les romans de fantasy. La saga a ainsi ouvert la voie à une nouvelle vague de littérature dans ce genre.
De surcroît, la saga Harry Potter fut si impactante qu’elle brouilla les lignes entre les livres pour « enfants » et les livres pour « adultes ». Car si Harry Potter est avant tout une saga de littérature jeunesse, nombreux furent les adultes à se plonger dans l’univers créé par J.K. Rowling.
On ne peut donc qu’être ébahi devant l’impact culturel de la saga, tant celui-ci fut profond. Rien que dans l’industrie du livre, la saga a tout changé. En effet, avant Harry Potter, le genre de la fantasy jeunesse était considéré comme un créneau avec une audience limitée. Cependant, le succès de la série Harry Potter prouva au monde entier que les romans de fantasy pour enfants/adolescents pouvaient atteindre un public massif.
Le résultat ne se fit pas attendre et conduisit à une augmentation significative du nombre de livres de fantasy publiés. Ainsi, après Harry Potter, le genre de la fantasy est devenu dominant dans la littérature jeunesse, avec de nombreuses séries basées sur des thèmes plus gothiques comme Eragon, Twilight, Tara Duncan ou encore Les Chevaliers d’Émeraude… Mais l’influence d’Harry Potter s’est étendue bien au-delà de l’industrie du livre.
Quand la saga littéraire impacte le cinéma
Est-il besoin de rappeler le succès de la saga Harry Potter au cinéma ? On parle quand même de huit films sortis en dix ans, portés par un casting cinq étoiles, des réalisateurs investis et des effets spéciaux toujours plus à la pointe. Le tout pour un total de 8 milliards de dollars de recettes. Bref, ce qui était un mastodonte de la littérature jeunesse est devenu un mastodonte du cinéma. L’impact culturel fut ainsi direct, mais eut également des conséquences indirectes.
Si cette saga impacta le monde de l’édition, elle fut également la locomotive des adaptations de littérature jeunesse. On ne compte plus le nombre de séries jeunesse adaptées au cinéma depuis, allant de Twilight à Hunger Games. Certaines connurent le succès, comme les deux citées précédemment, mais d’autres se sont violemment cassés les dents, comme Eragon ou Le Septième Fils.
Un phénomène incontournable de la pop-culture
Harry Potter fait aujourd’hui partie intégrante de la pop-culture. Que vous aimiez la saga ou non, vous y avez forcément été confrontés d’une façon ou d’une autre. Car même si la série littéraire s’est terminée en 2007 et la saga cinématographique en 2011, celle-ci a continué à vivre sous de nombreuses formes. On pense bien évidemment à la saga spin-off Les Animaux Fantastiques ou encore à la pièce de théâtre (très controversée) Harry Potter et l’Enfant maudit. Et comme tout bon phénomène de pop-culture, on en retrouve des références dans d’autres œuvres, comme Les Simpson, le Marvel Cinematic Universe ou encore The Big Bang Theory…
Mais la saga a également continué de fleurir dans plusieurs parcs d’attractions Universal à travers le monde, sans parler du fameux Warner Bros. Studio Tour situé à Londres. On peut également citer les jeux vidéo, notamment Hogwarts Legacy : L’Héritage de Poudlard, qui a connu un succès retentissant dans le monde entier. Et que serait une saga sans un merchandising putassier et hors de prix ? Disneyland peut en témoigner : les goodies et autres produits dérivés, ça rapporte. Et avec un univers aussi riche que le Wizarding World, la saga continue de prospérer via un merchandising très présent, jusqu’à avoir des boutiques entièrement dédiées à cet univers.
Une œuvre dans la tourmente, à cause de sa créatrice J. K. Rowling
Harry Potter est une saga qui, depuis presque 30 ans, accompagne des millions d’hommes et de femmes à travers le monde. Une œuvre qui les a aidés à grandir, à se construire, parfois même à s’évader d’une vie complexe ou de problèmes personnels… C’est donc une saga à laquelle les fans portent un attachement très particulier. Malheureusement, le comportement de J.K. Rowling ces dernières années a sévèrement entaché l’image de cette saga magique.
Pour rappel, depuis plusieurs années, J. K. Rowling a multiplié les prises de position transphobes et les propos discriminants, au point même de soutenir financièrement des associations transphobes ou de tenir des propos négationnistes quant au sort des personnes trans sous l’Allemagne nazie. En bref, l’autrice qui a appris à une génération entière à se méfier des discriminations et de la montée du fascisme, prend depuis des années position pour des idées fascistes et discriminantes… Un fait qui n’a pas manqué de rendre très tristes les fans, si ce n’est de les mettre en colère. Ce comportement détestable de l’autrice a donc mené à une réévaluation globale de l’œuvre et des messages sous-jacents qu’on y trouve.
Ainsi, parmi les critiques récurrentes des dernières années, plusieurs points-clés sont revenus régulièrement dans les discussions sur les réseaux sociaux et dans les médias :
- Le traitement des minorités ethniques : la représentation des minorités ethniques est jugée comme très stéréotypée. On pense notamment aux personnages de Cho Chang, au nom particulièrement cliché pour un personnage asiatique, ou encore à Kingsley Shacklebolt, personnage noir dont le nom de famille est une référence à… l’esclavage.
- Les analogies douteuses avec les créatures magiques : si l’on retrouve dans la saga un discours intéressant sur les discriminations de certaines créatures magiques, il n’en demeure pas moins que certaines représentations ont de quoi nous faire tiquer. On peut notamment citer les elfes de maison, montrés comme des caricatures d’esclaves idiots et dociles, ou encore les gobelins, dont le nez crochu et l’intérêt obsessionnel pour l’argent ont de quoi rappeler de vieux stéréotypes antisémites.
- Le traitement des personnages LGBTQIA+ : en 2007, J.K. Rowling a révélé que le personnage de Dumbledore était homosexuel. Une déclaration plutôt bien accueillie à l’époque (hormis par les homophobes évidemment), mais progressivement associée à une forme de « queerbaiting » (façon d’attirer le public LGBTQIA+). De surcroît, ce fut annoncé après la fin de la saga, mais jamais assumé dans les livres. Cela fut assumé dans Les Animaux Fantastiques, mais quasiment montré comme une « erreur de jeunesse », puisque l’homme dont Dumbledore était amoureux n’est ni plus ni moins que le grand méchant de cette saga (et que Dumbledore n’aura pas d’autres amants connus après).
Bref, si l’on gratte un peu à la surface, on se rend compte que l’aspect progressiste et bienveillant de la saga Harry Potter s’effrite quand même assez rapidement. Est-ce que cela rend la saga moins bonne ? Évidemment que non. Est-ce que cela veut dire qu’il faut arrêter d’aimer Harry Potter ? Chacun se fera son opinion, dépendamment de sa sensibilité. Quoi qu’il en soit, même si on aime profondément cet univers, cela ne doit pas empêcher d’y jeter un œil critique. Surtout quand une nouvelle série est en préparation pour la plateforme de streaming MAX.
Un retour prochainement en série sur MAX
C’est officiel, une série Harry Potter a été annoncée pour une diffusion sur 10 ans. De quoi tenir les fans en haleine pour un bon moment et offrir à cette histoire une nouvelle dimension. Si aucune date de sortie officielle n’a été annoncée pour le moment, beaucoup spéculent sur un début de diffusion d’ici 2026 ou 2027. En effet, la série est d’ores et déjà en préproduction chez Warner et certains comédiens ont déjà été castés. On sait notamment que John Lithgow jouera Albus Dumbledore et que Paapa Essiedu jouera Severus Rogue.
S’agissant du budget, Casey Bloys, le patron de HBO, a promis que le budget de la première saison serait au minimum équivalent à celui de la première saison de House of the Dragon… Soit environ 125 millions de dollars. Là encore, c’est un fait qui n’a rien d’anodin et qui témoigne de la puissance de cette saga. La série s’annonce déjà comme une des plus regardées de tous les temps.
Il a également été annoncé que J.K. Rowling serait très impliquée dans la production de cette nouvelle adaptation. Une annonce qui a de quoi laisser perplexe, quand on sait à quel point celle-ci a plus desservi la saga qu’autre chose ces dernières années, non seulement par l’intermédiaire de ses déclarations, mais également dans sa gestion très bancale des Animaux Fantastiques.
En bref, la saga Harry Potter a beau être dans la tourmente, celle-ci a encore de beaux jours devant elle. Si on ne doute pas de la qualité de la future série HBO, on espère que l’image de la saga ne sera pas plus entachée que cela par le comportement de J.K. Rowling ou par celui des fans, qui sont de plus en plus prédisposés au harcèlement. Mais nul doute que cet univers va continuer de faire rêver des millions de gens à travers le monde, et ce durant des années…
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Sources :