C’était il y a deux ans, le 15 avril 2019. Le monde entier découvrait avec stupéfaction la toiture de Notre-Dame de Paris ravagée par les flammes. Durant la soirée, puis la nuit du 15 au 16 avril, ce ne sont pas moins de 600 sapeurs-pompiers qui ont combattu le brasier.
Dans les premières heures, Paris horrifiée voit la flèche de Viollet-le-Duc s’effondrer dans un craquement terrible. Ensuite, l’intégralité de la charpente se consumera jusqu’au petit matin. Le monde, en suspend, attend de savoir si l’édifice tiendra le coup. Ou bien si 800 ans d’histoire s’écrouleront comme un château de cartes. Puis, les pompiers et les spécialistes prononcent ces mots tant attendus : Notre-Dame de Paris est sauvée.
Cependant, combien de temps faudra-t-il pour la rebâtir ? Pourrons-nous un jour retourner à l’intérieur ? Tant de questions auxquelles Emmanuel Macron tente de répondre en annonçant une date de réouverture pour les JO de 2024. Aujourd’hui, à mi-chemin entre l’incendie et les JO, où en sommes-nous des travaux de reconstruction ?
Un long travail de consolidation
En dépit de tous les élans de solidarité, de tous les débats politiques, il faut d’abord consolider la cathédrale. En effet, les murs sont saufs, les tours sont sauves. Cependant, elle ne peut pas rester dans cet état, qui nuirait à sa conservation future.
Il y a donc d’abord eu un long travail de déblaiement des décombres de la charpente tombés dans la nef. Dans le même temps, les structures de la cathédrale sont étudiées. Les voûtes, les piliers, les murs… Tout ce qui fait qu’elle tient debout. En effet, la cathédrale est dans cette configuration depuis 800 siècles (à l’exception de la flèche). De ce fait, il fallait s’assurer que la perte du poids de la charpente, mais aussi le poids de l’eau utilisée pour éteindre l’incendie, ne menaceraient pas la stabilité du bâtiment.
Ensuite, lorsque l’on a défini qu’il n’y avait pas de danger imminent, il a fallu démonter l’échafaudage qui était installé pour la restauration de la flèche. Cette longue tâche s’est terminée à la fin de l’année 2020. Depuis, on a installé une plateforme, un parapluie contre les intempéries. Durant le démantèlement de l’échafaudage, on s’est attelé à étayer la plus grande partie de l’édifice. Il en résulte que des cintres en bois remplissent presque toute la cathédrale, pour en soutenir les voûtes.
Aujourd’hui, on a presque terminé la consolidation et la phase de restauration devrait commencer à l’automne.
Notre-Dame reconstruite à l’identique ?
Depuis l’incendie, on peut dire que la reconstruction de Notre-Dame a suscité de nombreux débats ! En effet, dès le lendemain, les politiques s’écharpaient sur la reconstruction à l’identique ou non de l’édifice. Nous n’aborderons pas ces débats, plus souvent alimentés de désaccords politiques que d’un véritable intérêt pour le patrimoine.
Dans les faits, le président souhaitait organiser un concours d’architecture pour ajouter une touche contemporaine à l’édifice. Cependant, au vu du grand nombre de voix de tous bords contre ce projet, il a été abandonné. Aujourd’hui, on sait que la cathédrale sera reconstruite à l’identique. La phase de restauration propre doit commencer à l’automne.
Cependant, à l’intérieur de l’édifice, les restaurateurs sont déjà actifs ! En effet, deux chapelles, dont les peintures étaient déjà abîmées par le temps et la pollution, ont déjà été restaurées. L’incendie n’a pas arrangé les choses. De plus, la plupart du mobilier de la cathédrale est sauf et bénéficie actuellement des soins de restaurateurs.
Enfin, miraculées de l’incendie, les statues qui se trouvaient sur la flèche de la cathédrale viennent en partie de terminer leur restauration. En effet, elles avaient été déposées quelques jours avant l’incendie pour partir dans un atelier de restauration. Avant de retrouver leur place, elles seront visibles à la Cité de l’architecture et du patrimoine, à sa réouverture.
Quels matériaux pour Notre-Dame ?
Actuellement, plus qu’une restauration à l’identique, se posent des questions de matériaux. En effet, la charpente était entièrement en bois et le toit recouvert de plomb. Le choix du bois semble acté. De nombreux chênes sont d’ailleurs déjà abattus pour la flèche.
En revanche, le plomb pose plus de problèmes. En effet, il s’agit d’un matériau très polluant. Lors de l’incendie, il a fallu procéder à un nettoyage du secteur en raison d’une forte pollution au plomb. Le zinc pourrait être une solution, mais le risque de pollution est tout de même présent. À voir maintenant la solution que les restaurateurs adopteront. Dans tous les cas, il faut d’abord reconstruire la charpente avant de la recouvrir. Cela devrait occuper les prochaines tranches de travaux de la cathédrale.
S’étant rendu ce 15 avril 2021 sur le chantier, Emmanuel Macron a renouvelé sa volonté de voir la cathédrale rouvrir ses portes en 2024. L’achèvement des travaux n’est certainement pas pour 2024. Cependant, l’édifice pourrait rouvrir aux fidèles et visiteurs tout en poursuivant sa restauration, à l’instar de la Sagrada Familia de Barcelone en construction depuis 1882. Aujourd’hui, cet incendie historique inspire les réalisateurs tels que Jean-Jacques Annaud, qui prévoit la sortie de son film Notre-Dame brûle en 2022.
La France sait surmonter les épreuves. Notre-Dame de Paris retrouvera ses fidèles et ses visiteurs en 2024. pic.twitter.com/RsP4TOFE4h
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) April 15, 2021
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