« Concord » est fun mais manque cruellement d’originalité… [TEST]

"Concord" est fun mais manque cruellement d'originalité... [TEST]

La rentrée est proche. L’heure est venue de se remettre à la page de l’actualité vidéoludique. Concord, le shooter GaaS signé Sony, est un jeu multijoueur compétitif qui pourrait bien réussir à attirer le monde autour de lui. Les joueurs pourraient aussi le faire taire à tout jamais, tant ils ne semblent pas au rendez-vous pour le moment… Mais que peut-on lui reprocher ?

Huit ans. C’est le temps qui fut nécessaire pour l’équipe de Firewalk afin que Concord ne déploie ses ailes en tant que nouveau jeu-service pour la PS5. Après un Helldivers 2 remarquable, on avait très espoir que ce nouvel hero-shooter devienne vite une référence de plus pour la console de Sony (et sur Steam).

Nota Bene : Nous avons testé le jeu sur PS5. Pour tous les joueurs utilisant Steam, une connexion au PSN sera obligatoire. Cela rappelle la controverse autour de Ghost of Tsushima et Helldivers 2.

Concord copie (trop) bien les premiers de la classe…

Tout d’abord, Concord, c’est une jolie lettre d’amour aux Gardiens de la Galaxie de Marvel (enfin presque, tant certains personnages font étrangement penser à des contrefaçons douteuses) avec de l’humour et 16 personnages jouables qui font office de Freegunners, chacun disposant de pouvoirs offensifs et défensifs spécifiques. Concord, c’est la promesse tenue d’une superbe résolution 4K 60 FPS, qui le rend fluide et agréable à contempler sur les 12 jolies zones urbaines du jeu, le tout sans sacrifier ses performances graphiques.

Concord, c’est également une roadmap préparée pour les mois à venir avec des sessions de jeu plutôt plaisantes en PvP  (Joueur contre Joueur) à 5 contre 5… La première saison qui débarquera en octobre ajoutera de nouveaux personnages, des cartes supplémentaires et des skins en plus. Vous l’aurez compris, Concord souhaite absolument réussir son rendez-vous auprès du public…

La feuille de route de Concord. Bientôt, nous aurons l’embarras du choix. Si ce « bientôt » existe…

Mais Concord est porteur d’un énorme malus qui le condamne fermement face à la concurrence. On voudrait vraiment croire en lui, manettes en mains, mais c’est un fait… L’exclusivité Playstation ne se démarque tout simplement jamais des autres productions du genre. Pire encore, il coûte 39.99 euros. Pourquoi ? Qu’est ce que le jeu peut offrir de plus que ce qu’un Apex Legends ou The Finals qui profitent dans la gratuité ? Il ne sert à rien de le comparer à Helldivers 2 qui avait tout compris en matière de communauté et de coopération, tout en justifiant son prix.

Le tarif d’un amusement bien limité

Concord est-il fun ? Oui, il l’est assurément… Et c’est aussi son drame, car il est aussi amusant que ne le sont XDefiant ou Valorant. Mais manque de mordant. Pourquoi le public passerait-il à la caisse une nouvelle fois (en plus des microtransactions) ? Pourquoi arrêter des dizaines d’heures de progressions sur un autre titre pour se tourner vers cette exclusivité ?

Concord avait promis un semblant de scénario qui en dévoilerait plus chaque semaine, mais il n’en est presque rien. Ce n’est pas intéressant malgré un univers très complet qui nous attriste considérablement d’imaginer ce qu’aurait pu proposer de multiples intrigues narratives passionnantes pour les personnages et l’univers.

Dans la catégorie des GaaS (Jeu Service), même l’échec financier Suicide Squad Kill the Justice League ferait meilleure impression que Concord, tant il prenait des risques, quitte à brouiller violemment son image et se faire détester des fans. Néanmoins, il offrait une narration digne des comics, un bon contenu et quatre anti-héros très attachants.

Ils sont pas beaux, nos Gardiens de la Galaxie 2.0 ?

Finalement, le shooter compétitif ne fait que reprendre ce qui plaît dans le marché sans la moindre ambition ni forme d’audace. Certes, cela ne signifie pas pour autant qu’il est mauvais, mais il serait sûrement mille fois plus acceptable s’il se définissait comme free-to-play tant les mécaniques de gameplay concordent (sans jeu de mot) parfaitement.

La boutique aura sans doute largement de quoi réjouir les participants. Heureusement, nous pourrons noter l’absence de Battle Pass, ce qui paraît logique vu le prix de lancement du titre. Cette fois, l’expérience remportées permet d’obtenir tous les objets à débloquer. De quoi se donner une bonne raison de prolonger les parties et les victoires. Malheureusement, cela ne suffit pas…

Un jeu déjà prêt pour l’oubli ?

De plus, bien que la Saison 1 n’ait pas officiellement démarrée, Concord ne dispose pas de matières conséquentes en guise de durée de vie. Parmi les possibilités, nous retenons les très connus mode Chasse, la Récupération, l’Élimination, l’Occupation et un matchmaking qui n’est pas encore au point. Trop long à démarrer pour des parties bien trop longues et peu équilibrées. Encore plus frustrant aussi de devoir souvent agir en solo dans son groupe alors que le jeu est pensé avant tout pour la coopération et la création d’équipe solide. En effet, nous pouvons changer de personnages à tout moment en cas de décès prématuré. Une excellente idée, mais qui existe déjà ailleurs.

Il en est de même pour les variations de personnages et leurs costumes alternatifs ou simplement le fait que chaque protagoniste dispose d’une compétence propre à lui. C’est du déjà vu et l’identité de Concord s’en retrouve gravement affecté ! XDefiant semblait dopé à la boisson énergisante, The Finals permettait de tout péter pour trouver l’ennemi, Overwatch est plus stratégique que l’on ne pourrait le croire. On en revient à cette sempiternelle question : Que possède donc le jeu de Firewalk pour se démarquer, à l’exception de son lore riche mais peu savoureux ?

Pourtant, dans son manque flagrant d’originalité, Concord reste une œuvre vraiment sympathique. On se surprend très vite à jouer pendant des heures et enchaîner les kills pour être le meilleur joueur de la session. Surtout, il est terriblement accessible aux débutants.

Le gameplay bien moins technique ou agressif que ses concurrents peut largement convaincre un débutant de s’y lancer. Malheureusement, il reste encore cet arrière-goût amer dans la bouche qui nous laisse pantois sur l’éventuel échec prédestiné d’un titre qui forçait sur les économies des joueurs. C’est regrettable…

Concord est bon… Juste bon, sans jamais atteindre ce que l’on attend de lui. Ce qui fonctionne dans un jeu gratuit ne s’excuse pas plus facilement lorsque l’obligation de payer entre en compte. Le titre devra donc montrer son potentiel inavoué, s’il veut prospérer encore quelques années. Mais pour le moment, Concord ne veut pas qu’on l’aime. Affaire à suivre…

Bande-annonce Concord :

Photographe et réalisateur indépendant. Certains de ses films ont obtenus une soixantaine de sélections en Festival à travers le monde. Rédacteur chez Cultea, ses écrits sur le Traumatisme abordé dans le jeu vidéo sont publiés sur le site !

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