« Cold Fear », le survival-horror sous-estimé d’Ubisoft tué par « Resident Evil 4 »

"Cold Fear", le survival-horror sous-estimé d'Ubisoft tué par "Resident Evil 4"

Cold Fear est un survival-horror bien malchanceux. Malgré ses qualités (et ses lacunes), Resident Evil 4 l’a complètement éclipsé. Retour sur un jeu oublié et injustement sous-estimé.

Après Rule of Rose, Kuon et Galerians, l’heure est venu de voyager en mer pour un nouveau survival-horror méconnu. Cette fois, la peur n’est pas cérébrale, mais elle se cache dans les moindres recoins, prêt à bondir tandis que la tempête gronde. L’horreur côtoie l’action pure dans ce Cold Fear. L’œuvre est importante pour Ubisoft puisqu’il s’agit d’un premier rendez-vous avec l’horreur pour l’éditeur. Les développeurs, eux, ne sont pas des débutants puisqu’ils ont signé le controversé mais satisfaisant Alone in the Dark : The New Nightmare. Malheureusement, ce nouveau titre terrifiant n’aura pas le destin espéré. Il a bien trop vite souffert de sa comparaison avec un chef d’œuvre du genre de l’année 2005.

Sorti le 15 mars 2005, le jeu suit un jeune garde-côte répondant au nom de Tom Hansen. Après avoir reçu un appel de détresse, il enquête sur un étrange bateau russe (L’Eastern Spirit) sans se douter que de mystérieux parasites (les Exos) l’ont envahi. L’équipage du navire ne ressemblent plus qu’à des créatures affamées de chairs. Tom Hansen doit combattre les créatures tout en découvrant le mystère qui se cache derrière le navire et ses étranges habitants. De toute façon, il n’a pas le choix puisqu’il pourrait subir un sort pire que la mort. Sauf si il se noie par les terribles vagues engendrées par l’orage…

"Cold Fear", le survival-horror sous-estimé d'Ubisoft tué par "Resident Evil 4"

Cold Fear, un voyage nautique terrifiant !

Le survival-horror ne brille pas particulièrement pour son scénario très classique mais pour son atmosphère. Rares sont les titres à se dérouler sur un bateau. Aucun titre du genre n’avait réussi à bien exploiter ce type de huis-clos à l’exception de Carrier sur Dreamcast (2000). D’ailleurs, Cold Fear fait également du bateau un véritable ennemi puisque les mouvements incessants de la mer compliquent drastiquement les choses. À côté de la menace omniprésente, les joueurs doivent se soucier des violentes vagues pouvant chambouler le déroulé d’une rencontre horrifique, d’autant que l’on se perd très facilement, sur la zone, dans l’hésitation de nos actions. Cold Fear est un titre dans lequel personne n’est vraiment à l’abri. Cela renforce son aspect solitaire et désespéré qui lui permet de se démarquer des concurrents.

Les développeurs de Darkworks consolident le tout avec énormément d’ambitions, créant un nouveau programme graphique pour que l’Eastern Spirit navigue dans la tempête de manière réaliste. Pour que le bateau réponde correctement à la sensation de danger constant, ils ont créé un système qui leur permet de contrôler le tangage et le roulis séparément afin de renforcer l’immersion. Un travail difficile mais donnant une vraie identité propre au jeu. Ainsi, les développeurs obligent les joueurs à agir vite tout en étant prudent. 

Enfin, il possède un dernier argument solide pour maintenir son cap : il s’agit d’un jeu d’action horrifique avec une caméra placée sur l’épaule lors des séquences de combats. Le personnage peut bouger pour esquiver les tirs. Cela évoque un tout autre titre sorti quelques semaines avant… Et c’est le drame pour ce jeu de l’équipe Darkworks et Ubisoft.

Resident Evil 4 a laissé sa trace !

Bien que son ambiance glaciale sous fond de parasites à exterminer rende le tout ludique et unique, Cold Fear n’a pas réussi à prouver ses talents à temps. Ubisoft sort le jeu quelques semaines après le très attendu Resident Evil 4, le chef d’œuvre de Shinji Mikami et de Capcom qui propulse le survival-horror vers un renouveau plus proche de l’action. Par la faute du prodige, Cold Fear est très vite dépassée, laissant une impression d’être arrivée trop en retard. Ses mécaniques de gameplay nerveuses, sont incapables de rivaliser. L’échec commercial est alors inévitable malgré les bonnes qualités du titre. Aux Etats-Unis, il ne s’écoule que 70.000 exemplaires en un an, ce qui représente un score très médiocre.

Les retours de la presse sont mitigées, mais au-dessus de la moyenne avec un 71/100 sur Metacritic pour la version Xbox. Néanmoins, qu’elles soient bonnes ou mauvaises, la majorité des critiques ne peuvent s’empêcher de mentionner le titre de Capcom qui explose les records de ventes.

En réalité, le titre se rapprochait plus de l’adaptation de The Thing sur sa manière d’approcher les ennemis puisqu’on peut interagir avec eux afin d’économiser ses munitions pour les éliminer une bonne fois pour toutes. Le jeu rejoint donc les rangs de ces survival-horror sous-estimés mais dotés aujourd’hui d’une seconde chance. Cependant, son prix est très accessible puisqu’il est vraiment bas sur les plateformes comme Steam.

Cold Fear fut condamné à vivre dans l’ombre de Resident Evil 4 entraînant la fermeture définitive du studio de développement. Pourtant, il reste une expérience à découvrir pour tous les fans du genre horrifique. 

Bande-annonce Cold Fear :

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Photographe et réalisateur indépendant. Certains de ses films ont obtenus une soixantaine de sélections en Festival à travers le monde. Rédacteur chez Cultea, ses écrits sur le Traumatisme abordé dans le jeu vidéo sont publiés sur le site !

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