Son existence n’est plus un secret pour personne. Le dernier rapport du GIEC l’a encore bien mis en avant: le réchauffement climatique continue de prendre de l’ampleur. Il constitue le plus grand danger de ce XXIe siècle. Il affecte l’environnement, les modes de vie, les populations… et à présent l’Histoire. Au Chili, des momies du désert d’Atacama risquent d’être endommagées à cause de la crise écologique. Une situation qui alerte les archéologues.
Les vestiges d’une civilisation qui vivait en 7 000 av. J-C
Les momies sont les restes d’une très ancienne civilisation précolombienne : les Chinchorros. Ce peuple vivait de la chasse, de la cueillette et de la pêche. Constituée essentiellement de chasseurs-cueilleurs, la civilisation des Chinchorros habitait principalement la région d’Arica et de Parinacota.
Concernant la momification de leurs membres, la pratique des Chinchorros rappelle celle de l’Égypte antique. Premièrement, on égorge le cadavre afin de le vider de ses entrailles. On retire alors ses viscères et ses tissus. Ensuite, on emmaillote les cadavres dans des confections, établies à base de roseaux, d’argile et de cheveux humains. On peint ensuite ces confections avec de la terre colorée, des pigments ou encore de l’oxyde ferrique. De cette manière, les Chinchorros préservent les corps des disparus. Ils offrent alors aux défunts un accès à la vie éternelle.
Ces momies sont, selon les experts, les premières de l’histoire. La civilisation des Chinchorros s’étendait de 7 000 à 1 500 av. J-C. Elle était donc établie bien avant la civilisation égyptienne.
Sortir les momies ou les ré-enterrer ? Le dilemme pour les archéologues
À cause du changement climatique, de nombreux cimetières précolombiens voient le jour. Ce qui devrait être une bonne nouvelle culturelle se transforme finalement en problème.
Une question subsiste pour les archéologues : doit-on déterrer les momies ou les laisser sous terre et reboucher les trous sans relâche ? Bernardo Arriaza, anthropologue chilien, spécialiste en bio-archéologie et expert de la culture Chinchorro à l’université de Tarapaca, déplore la situation :
« Il n’y a pas de solution miracle. »
En effet, il rappelle que les musées chiliens manquent de moyens pour conserver toutes les momies. De plus, les experts peinent encore à maintenir les corps momifiés en bon état de conservation. Il y a trop de facteurs qui entrent en jeu, comme la température ambiante, nécessaire à une bonne conservation des momies. Malheureusement, sa mise en place reste compliquée.
Mais si on laisse les momies sous terre et que l’on rajoute de la terre continuellement, cela ne fera que repousser le problème. À moins d’un changement radical, le réchauffement climatique continuera d’agir sur notre environnement, sur les êtres vivants et, à présent, sur les défunts.
Toutefois, il reste de l’espoir. Aujourd’hui, beaucoup de momies prennent place dans des musées. Une initiative permettant une meilleure conservation des corps.
Sources :
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