« The Fall Guy » est un divertissement d’action sympathique [critique]

Après une carrière en tant que cascadeur, David Leitch décide de se lancer dans la réalisation en 2014 avec John Wick. Depuis lors, le cinéaste enchaîne les succès. Il est de retour cette semaine avec The Fall Guy, une libre adaptation de la série éponyme des années 1980. Le long-métrage raconte le destin de Colt Seavers (Ryan Gosling), qui après un accident de tournage assez louche, prend sa retraite. Il décide de reprendre du service quelques années plus tard quand Jody (Emily Blunt), son ancienne petite amie, réalise son premier film.

David Leitch : de la cascade à la réalisation

David Leitch a eu son ticket d’entrée dans le milieu du septième art en tant que cascadeur. Pendant des années, il fut cascadeur sur des super-productions hollywoodiennes du début des années 2000. Blade, Big Mama, Van Helsing, Ocean’s Eleven, etc… Il était à peu près partout. Puis, avec le temps, il est devenu chef cascadeur, notamment sur des films comme Speed Racer, Jumper ou encore Bangkok Dangerous. Il a ensuite continué à monter les échelons pour devenir réalisateur de seconde équipe sur Ninja Assassin, Conan ou encore Wolverine : Le Combat de l’Immortel. 

Ryan Gosling, Aaron Taylor-Johnson, trois cascadeurs et David Leitch en fond
En 2014, avec son pote Chad Stahelski (lui aussi ancien cascadeur), il réalise son premier long-métrage avec John Wick. Si Chad Stahelski est resté au sein de la licence John Wick, David Leitch est parti vers d’autres horizons en réalisant des films globalement appréciés du public avec Atomic Blonde (2017), Deadpool 2 (2018), Fast and Furious : Hobbs & Shaw (2019) et Bullet Train (2022).

Il est donc de retour cette semaine avec The Fall Guy, son 6ème long-métrage. Si on vous raconte tout ça, c’est parce que cela a son importance par rapport au sujet, au ton, et à la dimension méta de The Fall Guy.

The Fall Guy : un divertissement sympathique

À la base, The Fall Guy (L’Homme qui tombe à pic en vf) est une série des années 1980 qui raconte comment un cascadeur le jour, se sert de ses capacités physiques hors du commun, pour devenir justicier la nuit. Une série qui a tout de même durée 113 épisodes étalés sur 5 saisons. Ainsi, David Leitch reprend globalement le même pitch, en raconte une nouvelle aventure de Colt Seavers (Lee Majors, l’acteur de la série, fait même un caméo dans le film).

Ryan Gosling et Emily Blunt

Globalement, The Fall Guy est une comédie sympathique, à laquelle on n’a pas grand-chose à redire. Blockbuster somme toute assez classique, le film devrait séduire les amateurs du cinéma de David Leitch tout en agaçant encore un peu plus ses détracteurs. Le metteur en scène fait ce qu’il sait faire, reste dans les carcans habituels de son cinéma, sans prendre réellement de risque ou tenter de nouvelles choses. On a donc, comme à son habitude, des séquences très clipées, des scènes d’action très bien chorégraphiées, des personnages haut en couleur, et quelques références méta dans l’air du temps.

Son film le plus faible ?

Malheureusement, The Fall Guy, même si c’est un divertissement totalement convenable, demeure être sans doute la proposition la plus faible de David Leitch. La faute a un rythme trop décousu, et à une durée trop excessive. Le metteur en scène tourne parfois autour du pot, et ajoute une romance trop répétitive, trop redondante, qui vient ralentir le rythme de cette comédie d’action de 2h.

Son histoire d’amour entre ses deux protagonistes prend beaucoup trop de place par rapport au reste de l’intrigue et n’est présente que comme faire-valoir du personnage d’Emily Blunt, largement sous-employé. Une héroïne qui n’existe jamais réellement, simple love interest du protagoniste, qui n’évolue que par le prisme du couple. Et ce, même si David Leitch tente de lui donner des questionnements créatifs autour de la fabrication d’un film.

Mais tout ceci est bien léger… Le scénario est lui aussi parfois bancal. Les twists proposés par David Leitch sont téléphonés et l’humour méta est un peu trop prépondérant par rapport à sa balourdise. Il n’empêche que malgré ses défauts, The Fall Guy est un touchant hommage au travail des cascadeurs. Un métier souvent laissé de côté par les professionnels du cinéma, par les instances, par les académies de remise de prix, et voir même par les spectateurs.

Avec The Fall Guy, David Leitch fait des cascadeurs un sujet important, presque politique au sein de son industrie. Il pose la question d’un Oscar du Meilleur cascadeur, souligne l’importance de cette profession sans laquelle un film serait quand même beaucoup moins impressionnant et réaliste, tout en dénonçant (gentiment) le fonctionnement injuste du système hollywoodien. Le tout en nous offrant un divertissement qui devrait satisfaire une majorité de spectateurs. 

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