« Tales of Kenzera: ZAU » : le jeu devient la nouvelle cible du racisme !

"Tales of Kenzera: ZAU" : le jeu devient la nouvelle cible du racisme !

C’est une œuvre touchante, pleine d’empathie et d’amour, mais qui dévoile pourtant des coulisses torturées et dramatiques. Tales of Kenzera: ZAU, le metroidvania inspiré de la culture bantoue, et son réalisateur Abubakar Salim, principalement connu pour être l’interprète de Bayek dans Assassin’s Creed Origins, deviennent la cible d’un racisme virulent de la part de détracteurs.

Le scandale du Gamergate 2.0, déclenché par le boycott de l’entreprise Sweet Baby Inc, n’est pas près de s’arrêter et continue de viser d’autres personnalités pour des raisons presque invraisemblables dans ces cas. Après Stellar Blade et Assassin’s Creed Shadows, c’est désormais au tour de Tales of Kenzera: ZAU de devenir la proie de la colère des joueurs.

Cette fois, quel est donc le motif ? Le titre est accusé de jouer le jeu des quotas de diversité imposés. Il est aussi développé par Surgeant Studios qui est répertorié dans la liste des clients de Sweet Baby Inc… Ce sont par conséquent les mêmes raisons pour lesquelles des joueurs ont critiqué Alan Wake 2, à savoir car Saga Anderson, une de ses héroïnes, est de couleur noire. Vous pouvez retrouver toute notre analyse sur le scandale médiatique sur Cultea.

Nous sommes ciblés par une campagne de harcèlement ciblé par des gens qui voient la diversité comme une menace, par des personnes qui regardent le vaste catalogue des médias modernes et décident que tout ce qui ne leur parle pas directement ou tourne autour d’eux est superflu, superficiel. Ils trouvent toujours une raison pour dire que les histoires plus diverses ne devraient pas exister. Soit on le fait mal, soit on est là pour remplir des quotas.

Un scandale qui n’a pas lieu d’être !

Face à cette colère injustifiée, mais qui fait énormément de dégâts dans le milieu, il nous paraît judicieux de rappeler ce que le média Gamekult a écrit au sujet de Tales of Kenzera : ZAU. Les journalistes avaient précisé lors d’un entretien que le titre s’inscrit dans un univers afrofuturiste directement inspiré de la culture bantoue, mais aussi des contes du père d’Abubakar Salim, de descendance kényane. Pour le réalisateur, il s’agit donc d’une histoire personnelle, d’autant que les thématiques du jeu sont liées au deuil. Voici ce qu’il exprimait également sur BBC.

Cela m’a vraiment été inspiré des histoires que mon père me racontait quand j’étais enfant. Mon grand-père était un Nganga, ce qui équivaut à un guérisseur spirituel traditionnel. Et donc mon père partageait ces mondes et ces idées vraiment cool. Et parce que le jeu parle de ce voyage de deuil, de ce genre de lien entre moi et mon père, il devait exister dans l’espace.

Accuser Abubakar Salim de ne penser qu’au cahier des charges, selon les détracteurs et harceleurs de Sweet Baby Inc, semble complètement invraisemblable.

« Si un jeu inclut des personnages qui ne vous ressemblent pas, ce jeu est tout de même pour vous. Si les personnages sont d’une autre ethnie, ou d’un autre genre, une autre idéologie, une autre perspective, cela ne signifie pas que vous êtes exclus. […] C’est l’opportunité de vivre dans un nouveau monde riche, d’explorer d’autres points de vue, d’autres cultures… vous devez juste vous y ouvrir.« 

Tales of Kenzera: ZAU est une invitation à la découverte d’une nouvelle culture. Preuve en est que le doublage du jeu est intégralement en swahili pour inciter ses locuteurs, souvent laissés de côté, à s’intéresser au média. C’est donc une main qui se tend vers de nouvelles personnes voulant se lancer dans le jeu vidéo.

Malheureusement, Tales of Kenzera: ZAU semble dorénavant victime d’un boycott dans le secteur vidéoludique. Le réalisateur Abubakar Salim a décidé de solder son projet sur l’eShop Nintendo américain à 14,99 dollars (également à 14,99 euros sur le Xbox Store et le PlayStation Store), expliquant qu’il veut faire un geste d’inclusion supplémentaire à la mesure de ses moyens.

« La diversité est INCROYABLEMENT LIÉE à notre position socioéconomique. Cela englobe tous ceux qui ont du mal à se nourrir, à garder un toit sur la tête, et tous les autres éléments vitaux assurant notre survie ou notre confort. […] Je crois que les jeux vidéo sont pour tout le monde. J’ai donc insisté pour que Tales of Kenzera : ZAU coûte le prix d’une pizza. En tant que chef d’entreprise, pour l’instant, je ne peux qu’abaisser le prix du jeu pour réagir. Ce n’est pas facile à organiser, surtout en respectant nos partenaires.« 

Une réponse engagée et pleine d’humanité de sa part pour faire face au torrent de haine qui se propage.

Tales of Kenzera: ZAU mérite d’être joué !

Avec son petit prix et son envie de transmettre de fortes émotions, nous vous recommandons pleinement de tester Tales of Kenzera: ZAU. Si sa structure fait de lui un metroidvania des plus classiques, c’est dans sa narration qu’il arrive à se démarquer considérablement. Comme nous l’écrivions plus haut, le titre traite du deuil et du passage à l’âge l’adulte, racontant l’histoire d’un jeune garçon qui vient de perdre son père. Découvrant un livre écrit par le défunt, le héros cherche à tout prix à le revoir une dernière fois. Pour ce faire, il devra faire un pacte avec Kalunga, le dieu de la mort, qui lui demandera de libérer les âmes de trois divinités.

Par ailleurs, nous avons beaucoup apprécié une mécanique de gameplay autour de masques à porter et qui se relie respectueusement bien à la narration du titre. Le premier, celui de la lune, permet de lancer des sorts de glace et d’attaquer à distance, tandis que celui du soleil permet d’être plus agressif au corps-à-corps et de maîtriser le feu.

Heureusement, ses notes sont encore élevées sur Steam pour ne citer que cet exemple de plateforme. Ce n’est pas la première histoire de ce genre et on sait déjà que ce ne sera pas la dernière. Récemment, God of War Ragnarok a été ajouté dans la liste des productions aidées par Sweet Baby Inc, et il semble que tous ceux qui s’approchent de l’entreprise montréalaise subiront les conséquences de toutes ces théories conspirationnistes. 

Bande-annonce Tales of Kenzera: ZAU

Sources : 

Photographe et réalisateur indépendant. Certains de ses films ont obtenus une soixantaine de sélections en Festival à travers le monde. Rédacteur chez Cultea, ses écrits sur le Traumatisme abordé dans le jeu vidéo sont publiés sur le site !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *