C’est peut-être l’un des bad buzz frappant Microsoft les plus forts. A l’heure où nous écrivons ces lignes, Redfall est considéré comme l’un des pires jeux de cette année. Quelques heures autour du jeu suffisent à se rendre compte de l’échec du projet. Pourtant, il reste curieusement un plaisir coupable. On vous dit pourquoi…
Véritable review bombing à propos du titre d’Arkane Studios (Dishonored, Prey) ou véritable déception des joueurs ? Peu importe en fait, Redfall fait parler de lui de la pire des façons et son lancement est tellement mauvais que Phil Spencer lui-même, grand patron de Xbox, s’en excuse.
« Il n’y a rien de plus difficile pour moi que de décevoir la communauté Xbox. Le fait de la voir perdre confiance, être déçue, me déçoit également et je m’en veux. Par rapport aux évaluations en interne, c’est en dessous de nos prévisions. Et c’est l’une des choses les plus décevantes, car nous ne nous efforcerions pas à sortir un jeu dont nous pensons que la note se situerait dans les 60%. C’est bien en dessous de ce que nous avons estimé, mais ce n’est la faute de personne d’autre que nous et nous devons l’assumer. » (Phil Spencer, Kinda Funny Games)
L’échec de Redfall
Dans Redfall, le personnage principal veut mettre fin à la tyrannie des vampires en détruisant le Soleil Noir qui domine cette petite contrée du Massachusetts. Il décide alors d’affronter ceux qui terrifient la population locale. Les armes en main, les premières minutes de jeu commencent… Et le drame se met doucement en place avant d’en venir à l’évidence : Redfall ne tient pas ses promesses !
Que s’est-il réellement passé ? On ne peut s’empêcher de se poser cette question tout au long de notre essai sur ce titre pourtant destiné à être l’un des plus curieux de cette année 2023. Le jeu est-il sorti trop tôt ? Techniquement, ce serait fort possible, tant Redfall ressemble à un prototype, une démo que l’on voudrait vendre pour présenter un projet. Rien ne semble fini. L’intelligence artificielle est complètement à la ramasse, l’optimisation est si mauvaise que le jeu a planté à de nombreuses reprises et connaît des chutes de framerates instables alors qu’il est censé être à 30fps (ou sont les 60 ?). Le sound design n’est pas convaincant et les effets graphiques semblent parfois inachevés.
On peut citer aussi tous ses bugs en pagaille ou ces combats qui datent d’une autre époque. Mais le pire viendrait peut-être du fait que le jeu ne procure aucune sensation d’immersion. Comprenez par là que l’on progresse dans le jeu comme si le joueur cherchait simplement à se défouler, et non pas pour entrer dans une histoire. C’est un véritable problème, d’autant que Redfall possède des atouts qui pourraient le rendre intéressant, dont un univers accrocheur que l’on peut découvrir par des documents et des quêtes. Ces quêtes sont assez variées, sans être révolutionnaires, allant du simplement bien au très mauvais.
Mentionnons aussi un level design franchement sympathique qui lui détermine un style unique. Bon, il faut reconnaître que le scénario de Redfall n’est pas grandiose. Mais l’univers reste assez accrocheur pour que l’on y passe du temps, même si son Open World très petit est tout aussi générique que ne l’était celui de Forspoken, comme on le décrivait dans notre test. Tout ce que vous verrez dans Redfall existe autre part en bien mieux ! On a connu des FPS bien plus convaincants. On se demande où est passé le talent de ce studio si prometteur…
Quel est son atout, alors ?
Au bout d’un moment, on ne prend plus le titre de Xbox au sérieux. Certains bugs, comme des ennemis qui restent coincés contre un mur ou qui tombent dans un vide inexistant, nous ont fait mourir de rire. Chaque bug devenait alors une trace d’humour (involontaire, on le rappelle !). Les phases d’infiltration aussi, lorsque l’ennemi nous a pourtant repéré et qu’il décide de faire l’aveugle. L’ennemi reste bêtement fixé devant nous, à répéter la même phrase en boucle. Il est sûr qu’une aussi grande médiocrité peut complètement rebuter, d’autant que le jeu qui ne semble pas fini est proposé au prix fort (heureusement, il reste le Gamepass, mais bon…).
Alors comment considérer véritablement Redfall ? En le découvrant en multijoueur, la pilule passe un peu mieux. On peut facilement dévier ces échecs comme un élément de gameplay humoristique à part entière. Certes, cela reste finalement assez « particulier », mais on se rend compte que Redfall tente des choses. Il ne fait pas que reprendre des concepts déjà existants, il essaie de s’approprier les codes, mais se vautre tout le temps. Cela crée en quelque sorte un plaisir coupable. On avance sans réfléchir et on se défoule sur tout ce que l’on voit, sachant qu’on va bien rire du prochain bug qui se présente à nous. Aussi, le multijoueur rajoute une petite touche de folie dans ce monde bien trop triste…
Manette en main, on se rend compte que Redfall est une immense déception qui aurait mérité beaucoup plus de temps de développement. Toutefois, le jeu n’est pas plus décevant que ne l’était par exemple Forspoken. Tous deux doivent se battre pour le titre de pire jeu de l’année selon nous. C’est très triste de proposer un projet pareil après des surprises de taille comme Hi-Fi Rush. Néanmoins, Redfall ressemble tellement à une blague qu’il se joue à tous les degrés possibles. Un immense nanar qui finit par faire rire devant tant de médiocrité. Que c’est dommage… Terriblement dommage ! Allez Xbox, on garde le moral pour Starfield et Stalker 2 !
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