Corsaires, pirates, flibustiers, boucaniers… Différents termes désignent les hors-la-loi de la mer, mais en quoi sont-ils différents ?
Les corsaires, mandataires du roi
« Corsaire » est un dérivé de « course », et le nom provient de la lettre qui les missionnait, la « lettre de course ». En effet, les corsaires n’agissaient pas sans commandement. Ils n’étaient donc pas en marge de la loi : leur lettre, délivrée par le roi du territoire auquel ils appartenaient, les autorisait à attaquer les navires des ennemis du royaume.
Leurs embarcations étaient menées par des capitaines indépendants, et ils ne faisaient pas partie de la flotte officielle du pays. La confusion vient du fait que les corsaires attaquaient le même type de bateaux que les pirates, à savoir les navires de commerce. Ils en récupéraient le butin qu’ils séparaient ensuite ; un cinquième du revenu revenait alors au roi.
Les navires de guerre n’étaient l’apanage que de la marine militaire. S’il arrivait que des corsaires les attaquent, ce n’était pas leur cœur de cible. En cas de capture par de tels ennemis, ils ne risquaient pas d’être pendus tels de vulgaires pirates. La lettre de course en était même la garantie. Ne répondant pas de leurs actes devant un état-major, on les considérait comme des civils. Ils respectaient cependant les lois de la guerre.
Pas de pitié pour les pirates
Les pirates ne bénéficiaient pas de la même protection. Ne dépendant de personne, navigant sous leur propre bannière ou sous une fausse nationalité, les pirates agissaient en pure opposition à la loi. Ils ne faisaient que peu de cas de la vie de ceux qu’ils abordaient, alors que les corsaires respectaient la vie. On peut dire que les pirates étaient des pillards brutaux et répondant à leurs propres règles. Par contrecoup, on condamnait les pirates à la pendaison, là où les corsaires risquaient la prison et bénéficiaient du statut de prisonniers de guerre.
Piraterie moderne
La différence est encore plus flagrante aujourd’hui, puisqu’il n’existe plus de corsaires. Les pirates de différentes sortes sont, quant à eux, toujours en activité. La corne de l’Afrique et le golfe de Guinée sont les lieux où l’on en rencontre le plus, du fait des voies maritimes commerciales à proximité et de la précarité des habitants de ces régions. Différents pays se trouvent même dans l’obligation de déployer des navires de guerre, notamment pour protéger le canal de Suez. Les bateaux voulant l’emprunter ont toujours été la cible de différentes attaques des bandits des mers. Armés de kalachnikovs et de petits bateaux à moteur, ceux-ci menacent les navires marchands et capturent des membres d’équipage afin d’obtenir des rançons de la part de grandes sociétés ou gouvernements.
Cette piraterie moderne est un sujet pris au sérieux par les Nations unies qui ont adopté une résolution à l’unanimité en 2010 pour contrer le phénomène. En France, la peine pour les actes de piraterie est aujourd’hui de 20 ans de réclusion criminelle.
Les différences résident plus dans le statut que dans l’activité. Si les deux types de marins pillards ont pour but de dégoter des butins sur des bateaux, les corsaires sont mandatés pour le faire. En somme, c’est une division entre mercenaires légaux reconnus et bandits.
Sources :
Crédit photo : Yann Caradec — Flickr, CC BY-SA 2.5
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