Jeanne de Belleville a semé la terreur sur son passage au XIVème siècle. Veuve à cause d’un complot de son roi, Philippe VI, cette dernière assouvira sa vengeance en lui faisant vivre un enfer. D’un amour perdu au massacre d’innombrables fidèles du roi, Jeanne de Belleville entrera dans la légende, surnommée la « Tigresse Bretonne ».
La jeune veuve est certainement l’une des pirates les plus puissantes de son époque. Sa puissance et sa cruauté lui vaudront d’être bannie du Royaume de France. Pourtant, rien ne l’arrêtera. Aveuglée par la vengeance, elle massacrera des partisans du roi aussi bien sur terre qu’en mer.
Jeanne de Belleville devient veuve
La jeune femme épouse Olivier de Clisson à 26 ans. Le couple monte rapidement en puissance et cela leur permet de contrôler un territoire équivalent à la Loire-Atlantique que l’on connait aujourd’hui. De fait, leur influence est telle qu’ils ont même de quoi égaler la puissance du roi, Philippe VI. Ce dernier est un monarque assez faible politiquement ainsi que financièrement. L’héritier de la couronne jalouse donc le couple Clisson-Belleville et met au point un stratagème qui va bouleverser la vie de Jeanne de Belleville.
Alors que le couple coule des jours heureux, Olivier de Clisson est convié au palais pour participer à un tournoi en l’honneur du mariage de son fils. Honoré par cette invitation, il n’hésite pas et rejoint la capitale. Malheureusement, il s’agissait d’un piège et arrivé sur place, Philippe VI fait emprisonner Olivier de Clisson et le condamne aussitôt à mort pour trahison. Sa tête est séparée du corps et envoyée dans le village de sa femme. Cette dernière est éplorée face à la nouvelle. Pleine de rancœur devant cette injustice, Jeanne de Belleville fait la promesse de venger la mort de son défunt mari.
Impitoyable et sanguinaire, en quête de vengeance
Les premières attaques par Jeanne de Belleville
Dévastée, Jeanne de Belleville prend la tête d’une armée constitués de fidèles à son mari. Elle parvient même à obtenir le soutien des seigneurs de Bretagne. Ainsi, grâce à son autorité naturelle et sa détermination, elle dirige de nombreuses attaques à l’encontre du roi qui l’a trahie. De fait, seulement quelques jours après la mise à mort de son mari, elle prend d’assaut Château-Thébaut et y réalise un véritable massacre. Avec 400 hommes sous ses ordres, tous les habitants sont froidement exterminés – hommes, femmes et même les enfants.
Ce massacre n’est que le premier d’une longue série. Jeanne de Belleville ne jure que par la vengeance et multiplie les attaques. Au fil des semaines, un surnom lui est attribué : la « Tigresse Bretonne ». Elle élimine un à un, ceux qui ont prêté allégeance à Philippe VI. Seulement, le roi finit par réagir et ordonne l’arrestation de celle qui massacre ses fidèles. Mais trop tard, Jeanne de Belleville a déjà pris la fuite et a largué les amarres. Si elle ne peut plus poursuivre sa vengeance sur terre, elle n’en sera que plus terrible en mer.
La veuve sanglante prend la mer
Forcée de fuir le royaume de France, Jeanne de Belleville embarque pour semer la terreur en mer. De fait, elle avait déjà prévu le coup et ses navires l’attendaient déjà. Ainsi, la « flotte noire » de la Tigresse Bretonne poursuivra sa vendetta en semant le chaos à travers l’océan. Par ailleurs, son navire était baptisé « Ma Vengeance ». En effet, en tant que navigatrice d’exception, elle se livre à de multiples actes de piraterie. Jeanne de Belleville pille les richesses du roi et massacre son armée. Elle se livre à des actes de barbarie tels que pendre tout un équipage sur le mât des bateaux puis les laisser à la dérive pour que le peuple français soit témoin de ses agressions.
Lors de ses abordages, si des nobles avaient le malheur de se trouver à bord, elle les exécutait sans appel à coups de hache. Elle s’attaque en priorité aux navires de la flotte royale ou aux bateaux marchands, malheureusement aucune trace ne permet de savoir combien elle en a pillé et coulé exactement. Philippe VI ne peut que constater l’étendue des dégâts causés par celle qu’il a fait devenir veuve. Alors, scandalisé par le massacre de tous ses fidèles, le roi ordonne à nouveau l’arrestation de la pirate. Mais encore une fois, elle a un coup d’avance et parvient à se réfugier en Angleterre, là où elle est accueillie à bras ouverts. La Tigresse Bretonne y décèdera des années plus tard au près de la famille qui lui restait.
Ainsi, Jeanne de Belleville a cessé de vivre le jour où son mari est décédé. Aussi, elle a dédié le reste de son existence à venger sa mort, faisant d’elle une redoutable et cruelle pirate. Si elle était considérée comme une héroïne par certains, elle a été crainte par de nombreux marins et fut le plus grand cauchemar de son roi.