Quand Albert Einstein a refusé la présidence d’Israël

Swali Guillemant
Swali Guillemant
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On connaît tous Albert Einstein pour ses travaux en physique. On considère sa théorie de la relativité générale comme l’une des plus importantes de l’Histoire. Il aurait pu ajouter à toutes ses réussites le titre de deuxième président d’Israël. En effet, Einstein s’est vu proposer la présidence en 1952, mais il l’a refusé. On vous explique pourquoi.

Albert Einstein, un homme politique

En plus d’être un grand scientifique, Albert Einstein est connu pour son engagement politique, n’ayant jamais reculé face à un combat ou à des menaces. Tout au long de sa vie, il n’a pas hésité à multiplier et assumer ses prises de position politiques. Socialiste et pacifiste, les États-Unis le suspecte même d’être communiste, il signe plusieurs pétitions, publie des déclarations et s’adresse à la jeunesse. Homme engagé, il défend fièrement ses opinions, qu’elles concernent la science ou la politique.

Albert Einstein et le sionisme

Né en 1879 dans une famille juive bourgeoise, il s’éloigne d’abord de son identité juive, avant d’y revenir. En effet, à 16 ans il se déclare sans confession. Cependant, la vague d’antisémitisme qui submerge l’Europe au début du XXème siècle le pousse à repenser son rapport à la communauté juive et il va même jusqu’à être révolté par le comportement des juifs conformistes qui n’osent pas assumer leur identité.

Il s’intéresse aux questions de sionisme et de l’antisémitisme durant l’entre-deux-guerres. Einstein produit donc de nombreux écrits pour défendre ses positions et apporte son profond soutien aux mouvements sionistes. En 1920, il accompagne Chaim Weizmann aux États-Unis. Alors président de l’Organisation sioniste mondiale, il deviendra plus tard le tout premier président d’Israël.

À cette même période, il se rend également en Palestine pour participer à la création de l’université hébraïque de Jérusalem. Il en restera le gouverneur jusqu’à sa mort et léguera à l’établissement tous ses écrits, ses archives et tout son patrimoine intellectuel.

Résident sur le sol américain, il suit de loin mais avec attention la création de l’État d’Israël. En 1948, il écrit à son ami Chaim Weizmann :

« Je suis confiant que nous vivrons pour faire l’expérience d’avoir su créer une communauté juive heureuse. »

Einstein président d’Israël ?

Le 9 novembre 1952, Chaim Weizmann meurt de vieillesse à l’âge de 77 ans. L’État d’Israël perd donc son premier président. Le Premier ministre de l’époque, David Ben Gourion, suggère Albert Einstein comme successeur. Ce dernier, alors citoyen américain, l’apprend en lisant le journal New York Times et n’y croit pas tellement.

Toutefois, le 17 novembre 1952, il reçoit la proposition officielle. On lui demande d’être le prochain président d’Israël. Le scientifique est touché et ému d’une telle proposition. Cependant, dès le lendemain, il présente son refus officiel dans une lettre à l’attention de l’ambassadeur d’Israël aux États-Unis :

« J’ai passé ma vie à étudier le monde des objets, et je manque à la fois de l’aptitude naturelle et de l’expérience nécessaires pour traiter des problèmes humains et exercer des fonctions officielles. C’est pourquoi, même si mon âge avancé n’avait pas, de toute façon, limité mes forces, je n’aurais pas été en mesure de remplir les obligations d’un tel poste.« 

Albert Einstein a donc refusé le poste de président d’Israël. Cette anecdote historique nous prouve encore une fois le sens moral inébranlable du scientifique. Malgré ce refus, il n’a pas perdu son engagement et a continué de se battre contre la ségrégation raciale et la course aux armements jusqu’à sa mort en 1955. D’ailleurs savez-vous ce qui est arrivé au cerveau d’Einstein après sa mort ?

 

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