Le « syndrome de l’Inde » : la terrible psychose de certains touristes

Victor Adan
Victor Adan
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Si vous avez décidé de partir un jour en Inde, il est important de connaître les fameux symptômes du syndrome de l’Inde, véritable cauchemar des voyageurs. Retour sur ce phénomène qui déclenche chez certains une psychose lors de leur séjour dans ce pays particulier.

Méditation ou psychiatrie

L’Inde est connue pour être une destination mystique. Et dès les années 60-70, les Hippies l’ont bien compris. En quête de sensations, ils se sont rendus par milliers dans le pays. L’Inde, actuellement, attire chaque année des millions de voyageurs. Certains viennent s’y recentrer, méditer, souhaitant retrouver leur moi profond. L’Inde semble l’endroit parfait pour délaisser la vie occidentale, se retrouver en faisant du yoga et de la méditation.

Cependant, le voyage peut, pour certains, devenir un vrai cauchemar. Attirant en grande partie des jeunes d’une vingtaine d’années, ces derniers peuvent voir germer en eux l’apparition de troubles psychiatriques. Ceci amenant des changements de comportement inquiétants.

Le "syndrome de l’Inde" : la terrible psychose de certains touristes - Cultea
Voyageuse occidentale en Inde. / ©Picasa

Le docteur Régis Airault (psychiatre durant plusieurs années au consulat de France de Bombay), nomme et détaille le « syndrome indien » dans le livre Fous de l’Inde : Délires d’Occidentaux et sentiment océanique (2016). Le Français se base alors sur plusieurs observations faites sur des Occidentaux lors de leur voyage en Inde.

Ce que provoque le syndrome de l’Inde

Les syndromes liés au voyage dans un pays sont assez nombreux. En effet, il existe de nombreux syndromes, tels que celui de Jérusalem, de La Havane, de Florence, d’Ulysse, et même celui de Paris ! Stendhal raconte le syndrome de Florence. Lui qui a éprouvé une telle exaltation devant les œuvres d’art sur place, en a frôlé la folie. À Jérusalem, certains touristes ont été rapatriés car ils étaient pris de crises mystiques et d’hallucinations les faisant chanter ou monter les marches de leur hôtel à genoux.

Pour en revenir à l’Inde, Régis Airault remarque que, pour que se développe ce trouble du comportement, le sujet doit faire un voyage plutôt long dans le pays (quelques semaines ou quelques mois). Touchés par ce syndrome, les voyageurs deviennent désorientés, maniaques, psychotiques et confus. Ils finissent même par oublier leur identité et se détacher de la réalité.

Le trouble se caractérise par deux choses différentes. Soit par une connexion intense au pays, tellement intense qu’elle peut être grave pour le voyageur. Soit par un rejet extrême du pays quand ces derniers se confrontent à la façon de vivre très différente des habitants de l’Inde par rapport à l’Occident.

« Il se caractérise par une impression d’étrangeté pour laisser place à une exaltation pouvant déboucher sur l’angoisse et/ou le délire, mais aussi sur un sentiment de joie intense. »  – Régis Airault dans Fous de l’Inde : Délires d’Occidentaux et sentiment océanique

Les voyageurs perdent dans le pays leur argent, leurs papiers, des affaires et finalement leur nom. Ils peuvent finir par errer. Ils s’isolent, désorientés. On les retrouve parfois dans des lieux de retraite, habillés en vêtements locaux.

Un terrible choc

Pour des voyageurs à la vie bien cadrée, habitués à vivre dans un confort certain, le voyage peut être un terrible choc. Face à un continent qui leur offre une large liberté, l’aventure et la vie là-bas peuvent être trop saisissantes pour certains.

Le "syndrome de l’Inde" : la terrible psychose de certains touristes - Cultea
L’Inde, un pays bien différent. / ©Danish Siddiqui

Le voyageur en question peut devenir, de façon inexplicable, terriblement triste et pris d’angoisse. Certains résument cela à « une claque très forte au niveau de l’ego ». Puis, peut arriver le côté psychotique de la chose.

« Plus que tout autre pays, l’Inde a le don de stimuler l’imagination et de susciter des émotions intenses, capables de plonger le voyageur dans une angoisse totale. Ces moments d’effraction des limites du moi peuvent survenir au cours de tous voyages, mais sont accentués par le climat religieux et la temporalité propres à cette civilisation qui fonctionne comme un mythe. » – Régis Airault dans Fous de l’Inde : Délires d’Occidentaux et sentiment océanique

Un pays si différent

Oui, l’Inde, c’est aussi la misère visible, et de façon très claire. Les bidonvilles sont présents et on les voit. Les personnes pauvres et malades sont dans les rues. Tout ce qui est caché dans la façon de vivre à l’occidentale ne l’est pas en Inde.

Louis Malle, cinéaste français, disait :  » L’Inde, c’est le pays des anomalies à chaque coin de rue. » Ce dernier, très amoureux du pays lui consacra un documentaire nommé L’Inde fantôme. Tout ce que l’Occident refoule remonte en Inde. Tout ce qui est maîtrisé en France est en roue libre en Inde. En France, la mort est cachée, car honteuse. En Inde, les cadavres sont transportés à la vue de tous, ou même laissés au sol.

L’Inde est le seul pays où le consulat français est doté d’un service psychiatrique afin de faire face aux troubles des Français sur place.

Tout voyageur peut être touché par le syndrome. Pour cela, il est conseillé d’éviter de séjourner seul et de partir si on ne se sent pas bien mentalement. En général, le syndrome se dissipe lorsque les voyageurs réintègrent leur pays d’origine. Ces derniers semblent, après avoir été victimes du syndrome, garder un souvenir édulcoré de ce voyage.

 

Sources : 

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Après ma licence en Information-Communication, j'ai commencé un master en journalisme à l'ISCPA. Actuellement, je suis en deuxième année de Master. Je suis passionné de culture, et aime écrire dessus.
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