Le Pelagornis Sandersi, le plus grand oiseau volant que la Terre ait connu

Victor Adan
Victor Adan
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Vue d'artiste d'une espèce du genre Pelagornis. / © James Gurney

En juillet 2014, on identifiait enfin un fossile, retrouvé des décennies auparavant. La trouvaille était le Pelagornis Sandersi, le plus grand oiseau volant connu ayant existé sur Terre. Retour sur ce fossile et sur l’animal en question, repoussant toutes les limites encore connues.

Une découverte qui date de 1983

En 1983, un aéroport à Charleston en Caroline du Sud (États-Unis) doit être agrandi. Un nouveau terminal doit être construit pour l’aéroport local. Cependant, sur les lieux furent retrouvés des os encore mystérieux. Une équipe de paléontologues est alors appelée. Cette équipe est dirigée par Albert Sanders.

Les restes trouvés sont alors stockés au musée de Charleston pendant des années. Ce n’est qu’en 2013 que des scientifiques décident de s’y intéresser. Après des mois de recherches, le chercheur Daniel Ksepka dit avoir découvert le plus grand oiseau volant que la Terre ait connu. Il publie l’étude le 7 juillet 2014. Cet animal, il le nomme Pelagornis, signifiant « oiseau de haute mer » et Sandersi en référence à Albert Sanders, en hommage à l’homme qui a déterré le spécimen.

Le Pelagornis Sandersi, un grand animal léger

Le volatile aurait vécu il y a 25 à 28 millions d’années. Son envergure était comprise entre 6.1 et 7.4 mètres. Pour donner un indice de grandeur, actuellement, le grand albatros fait en moyenne 3.1 mètres d’envergure. L’animal était tout simplement deux fois plus imposant que le plus grand de nos oiseaux actuels.

« Si vous pouviez imaginer l’ombre que cette chose aurait projetée à l’époque, les expressions « impressionnant » et « inspirant la terreur » seraient appropriées. » – Julia Clarke, paléontologue de l’université du Texas à Austin pour USA Today

Le géant oiseau avait un long bec et des dents acérées. Les dents en question étaient des pointes faites de bout d’os. D’ailleurs, les os du Pelagornis Sandersi étaient assez spéciaux. Tous les oiseaux volants ont des os creux. Cela permet d’être léger afin de voler facilement. Mais ce dernier poussa cela à l’extrême. Jamais auparavant des chercheurs n’étaient tombés sur des os aussi creux.

Pelagornis Sandersi Oiseau géant
Pelagornis Sandersi, un oiseau d’une envergure impressionnante. / ©Liz Bradford

Alors malgré sa taille plus qu’imposante, l’oiseau ne pesait qu’entre 21.9 et 40.1 kilogrammes. Au niveau de son poids et de sa taille, les oiseaux actuels qui s’en rapprochent le plus sont les condors et les vautours.

Un véritable planeur

Ses grandes ailes lui permettaient de voler facilement pendant une longue période. Il se baladait ainsi au-dessus de l’eau à la recherche d’une proie. Le plus impressionnant était qu’il pouvait faire des kilomètres sans battre une fois des ailes. Un vrai planeur.

Ce dernier pouvait atteindre une vitesse de 10 mètres par seconde. De quoi rivaliser aisément avec le champion du sprint Usain Bolt. Avec de grandes ailes et de toutes petites pattes, l’oiseau avait du mal à décoller. Il montait souvent en haut d’une falaise afin de s’envoler grâce aux bourrasques.

« L’oiseau est plus comparable à une sorte de dragon sorti tout droit de la série Game of Thrones qu’à n’importe quelle créature vivante d’aujourd’hui. » – Daniel Ksepka du Centre National de synthèse de l’évolution à Durham, pour USA Today

Cependant, le Pelagornis Sandersi avait tout de même un défaut. Ses os étaient tellement légers et creux qu’ils avaient tendance à se casser facilement. Les oiseaux étaient alors condamnés à rester au sol et à ne pas pouvoir se nourrir. L’oiseau a vécu l’extinction des dinosaures, mais s’est éteint durant le Pliocène, il y a 3 millions d’années.

La découverte, digne de Jurassic Park, du Pelagornis Sandersi, fascina le monde de la science en 2014. Cette nouvelle découverte permettra peut-être d’en savoir plus sur les conditions de disparition des oiseaux marins de grande taille, ces derniers étant disparus depuis 2.5 millions d’années.

 

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Après ma licence en Information-Communication, j'ai commencé un master en journalisme à l'ISCPA. Actuellement, je suis en deuxième année de Master. Je suis passionné de culture, et aime écrire dessus.
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