En , à l’occasion du Congrès de Tours, le Parti Communiste Français (PCF) voyait le jour. Cent ans plus tard, faisons le point sur ce parti autrefois primordial dans la vie politique française, mais aujourd’hui très peu représenté.
Le Congrès de Tours
la Section française de l’Internationale Ouvrière (SFIO) se scinde en deux. De nombreux militants socialistes se rallient à l’Internationale Communiste fondée par Lénine. Ils décident alors de nommer leur parti « Section française de l’Internationale communiste » (SFIC). C’est ce même parti qui deviendra le PCF en 1943.
La SFIC se présente dès lors comme un parti révolutionnaire et internationaliste. Elle n’exclut d’ailleurs pas la possibilité de mener des actions illégales en cas de besoin.
Le Parti Communiste Français et la Seconde Guerre mondiale
Si aujourd’hui le Parti Communiste Français n’est que peu représenté, il fut autrefois un des piliers de la vie politique française. On peut citer (entre autres) les luttes sociétales ayant abouti aux congés payés en 1936.
On notera également une très forte participation des communistes lors des mouvements de résistance durant la Seconde Guerre mondiale. En effet, le PCF (à l’époque PC-SFIC) entre officiellement en résistance au printemps 1941. Les communistes s’engagent massivement contre l’occupant de façon armée.
Une résistance massive que le parti ne se privera pas de rappeler afin d’asseoir son influence lors de l’institution de la IVe République. Ainsi, lors de la Libération, le parti se décrira comme le « parti des 75 000 fusillés ». Un chiffre certes impressionnant, mais qui fut démontré comme exagéré par les historiens. En effet, ces derniers estiment à 25 000 le nombre de fusillés en France.
On notera également que d’anciens militants ayant quitté le PC-SFIC se sont montrés favorables à la Collaboration. On peut nommer Marcel Gitton, ancien numéro trois du parti. Celui-ci fut d’ailleurs assassiné en septembre 1941 par un résistant communiste.
Ainsi, le PCF fut l’un des principaux mouvements de résistance et de libération. Un mouvement mené en grande partie par Georges Guingouin et Pierre Georges (plus connu comme le Colonel Fabien). Suite à la Seconde Guerre mondiale, le parti constitua la principale force de gauche dans l’Hexagone.
Si ce prestige perdura de nombreuses années, le PCF connut une lente agonie ces dernières décennies, jusqu’à devenir une force très modérée au sein du paysage politique français. On peut dater cette baisse de sa puissance électorale à partir des années 1970. Cependant, ce déclin se plisse dans des fondements plus profonds, qui remontent à la mort de Staline en 1953.
Un déclin progressif et constant
En 1972, Georges Marchais devient secrétaire général du PCF. Son objectif est clair : faire accéder la gauche au pouvoir. Pour se faire, décision est prise de se détacher de la doctrine soviétique. Le Parti Communiste Français se dirige dès lors vers un mouvement « eurocommuniste », beaucoup plus universel que celui de l’URSS.
Cependant, le PCF se voit dépassé par le Parti Socialiste lors des élections municipales de 1977. Une première depuis la Seconde Guerre mondiale. Le PCF tente alors une union de la gauche, qui n’aboutira pas, venant accentuer l’assise du Parti Socialiste et le déclin des communistes en France.
À cela s’ajoute une prise de position très controversée du parti en 1979. En effet, celui-ci affiche son soutien à l’intervention militaire soviétique en Afghanistan. Une position interprétée comme un ralliement à la politique soviétique, venant décrédibiliser durablement le parti.
Lors de l’élection présidentielle de 1981, Georges Marchais rassemble 15,3 % des votes et apporte son soutien à François Mitterrand pour le second tour. Il ne sera cependant pas suivi par l’ensemble de son parti dans cette direction. Lors des élections législatives de 1986, le PCF passe sous la barre des 10 %.
Malgré une chute spectaculaire en quelques années, Georges Marchais refuse de remettre en question son soutien au régime soviétique. Une obstination qui contribuera au déclin sans précédent du parti, poussant Marchais à en quitter la direction en 1994.
Qu’en est-il du PCF aujourd’hui ?
À l’heure actuelle, le Parti Communiste Français est une force de gauche minoritaire dans le paysage politique. À l’occasion de l’élection présidentielle de 2017, la direction du parti s’oppose au soutien à Jean-Luc Mélenchon (déjà soutenu en 2012). Cependant, 53,6 % des adhérents se prononcent en sa faveur à l’occasion d’une consultation interne.
Suite à l’échec de Mélenchon, le PCF se présente seul aux élections législatives de 2017. Il totalise alors 2,7 % des suffrages exprimés, ce qui constitue le plus faible score de son histoire aux législatives. Le 25 novembre 2018, Fabien Roussel devient le nouveau secrétaire général du parti. Dans la foulée, la fin du Front de Gauche est actée par le 38e congrès du PCF.
Malgré un passé glorieux et une action considérable concernant les acquis sociaux, le PCF est aujourd’hui une force très modérée dans notre paysage politique. Cependant, dans un contexte politique et social explosif tel quel le nôtre en 2020, les idéaux de gauche subsistent et nombreux sont ceux qui espèrent une réelle union de la gauche.
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