Le Mont-Saint-Michel : breton ou normand ?

Le Mont-Saint-Michel : breton ou normand ? - Cultea

Le Mont-Saint-Michel est l’un des sites les plus emblématiques de France. Mais son appartenance suscite de nombreuses questions. Appartient-il à la Normandie ou à la Bretagne ? Tentons d’éclaircir cette question en remontant le temps.

Pour comprendre son identité régionale, il faut remonter à son passé historique. C’est en 708 qu’une église est construite sur un rocher par Aubert, l’évêque d’Avranches. Ce rocher deviendra le Mont-Saint-Michel. Le site est rattaché au diocèse d’Avranches, dépendant de la Normandie.

En 849, cent quarante ans plus tard, la fusion des petits royaumes qui composaient la Bretagne armoricaine donne naissance au royaume unifié de Bretagne. Deux ans plus tard, en 851, le Royaume de Bretagne annexe la partie orientale de l’Armorique et les terres sur lesquelles est situé le mont.

Le duc de Normandie récupère le Mont-Saint-Michel en 933 et décide d’implanter une communauté au sein du mont pour éviter l’influence bretonne. Les religieux précédents sont remplacés par une trentaine de moines bénédictins de l’abbaye de Saint-Wandrille, car ils étaient considérés comme étant trop proches du comte de Rennes. Une église, Notre-Dame-sous-Terre, est alors construite sur le rocher et le domine. Jusqu’au début du XIe siècle, le mont est donc sous l’influence bénédictine.

De 966 au début du siècle suivant, le développement de l’activité du Mont-Saint-Michel se poursuit de façon indépendante. Mais les Bretons continuent de revendiquer le site. En 992, le duc de Bretagne se fait même inhumer au Mont-Saint-Michel, qu’il considère comme sien.

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Une domination normande

Au début du XIe siècle, les Normands vont progressivement intensifier leur contrôle sur la région du Mont-Saint-Michel. L’abbé Hildebert va être imposé à la communauté bénédictine, remerciant au passage l’ancien abbé Mainard II.

Robert 1er de Normandie, élu en 1027, décide d’étendre la frontière de l’Avranchin afin de faire passer le rocher en terres normandes. Il étend la frontière jusqu’à un cours d’eau, le Couesnon. Entre 1023 et 1085, les premières constructions voient le jour. Une église abbatiale est érigée sur le plateau supérieur du rocher, au-dessus de Notre-Dame-sous-Terre. De 1212 à 1228, la construction de « La Merveille » s’effectue sur la face nord du rocher. Ce bâtiment, soutenu par seize puissants contreforts et atteignant une hauteur de 35 mètres, est une prouesse technique pour l’époque.

Le mont prit sa forme actuelle en 1897, avec l’installation au sommet de la flèche en cuivre et la sculpture représentant saint Michel. Sa célébrité ne fera que grandir avec le tourisme, devenant le deuxième monument le plus visité de France.

Au fil des siècles, des échanges culturels, économiques et religieux ont continué de nourrir les relations entre les deux régions.

Le Couesnon est aujourd’hui au cœur des revendications bretonnes sur la propriété passée du Mont-Saint-Michel.

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Une merveille de construction

Inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1979, le Mont-Saint-Michel est un véritable chef-d’œuvre architectural. L’abbaye bénédictine, érigée au sommet du rocher, est un exemple remarquable de l’art gothique normand. Ses tours élancées, ses arcs-boutants et ses vitraux colorés montrent l’extraordinaire travail des bâtisseurs normands de l’époque. Cependant, la silhouette du Mont-Saint-Michel conserve également des éléments typiquement bretons, comme les maisons en granit qui s’agrippent aux flancs de la roche.

Le Mont-Saint-Michel incarne à la fois la fierté bretonne et normande. Les deux régions revendiquent leur héritage et leur attachement à ce site exceptionnel. La Bretagne le considère comme l’un de ses trésors, témoignant de sa richesse historique et de sa spiritualité. La Normandie, de son côté, en fait une icône de son patrimoine architectural et de son rayonnement touristique.

Ce joyau architectural continue d’alimenter le débat sur son identité régionale. Un débat qui n’a que peu d’importance, étant donné qu’il appartient à la fois à la Bretagne et à la Normandie. Cet édifice unique symbolise ainsi l’histoire et les liens étroits entre ces deux régions.

Le Mont-Saint-Michel et ses travaux : parking et carte | Dossier

Sources :

 

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