Le pont Q’eswachaka est un pont très particulier, fait d’herbe. Long de 35 mètres, celui-ci est reconstruit chaque année au Pérou.
Chaque année, au Pérou, les habitants du district de Quehue se réunissent durant trois jours afin de reconstruire ce pont si particulier. Le pont enjambe la rivière Apurímac et sert à relier les communautés Huinchiri, Chaupibanda, Chocayhua et Qollana.
Cela fait maintenant cinq siècles que le pont Q’eswachaka est reconstruit. Il est d’ailleurs le dernier survivant des nombreux ponts suspendus présents durant l’empire Inca. En effet, Les Incas construisaient ces ponts afin de relier leurs nombreux villages. En effet, la région du Pérou est très accidentée, c’est pourquoi la fabrication de ponts s’imposa. Malheureusement, durant le 16e siècle, les colons espagnols renversèrent l’empire Inca et détruisirent la plupart des ponts. Aujourd’hui, il ne reste plus que le pont Q’eswachaka, reconstruit chaque année.
Les préparations de la reconstruction
Le pont est reconstruit chaque année lors de la première semaine du mois de juin. Avant le début de la construction du pont, les habitants de chaque communauté coupent de l’herbe haute, ensuite tordue et étendue. Suite à ce processus, ils obtiennent des petites cordelettes. Les petites cordes vont être tressées ensemble, afin d’obtenir une lourde corde qui servira à la structure du pont.
Le premier jour de la construction, le maître de cérémonie (paqo) fait des offrandes aux esprits de la montagne. Un mouton est sacrifié, afin que les ouvriers soient protégés lors de la construction du pont.
La construction du pont Q’eswachaka
Ensuite, les deux jours suivants, ils détachent l’ancien pont afin de commencer à construire le nouveau. Les hommes descendent dans la rivière afin de faire traverser les quatre cordes. Néanmoins, dès que les cordes sont installées de part et d’autre de la rive, il faut les tirer pour les tendres. Cette traction demande un grand effort. C’est pourquoi les anciens donnent les directives sur le rythme à avoir pour tendre ces cordes.
Le dernier jour de la construction, les ouvriers les plus aguerris installent les planches en bois, ainsi que les cordelettes sur les côtés. Une fois que les deux groupes de part et d’autre du pont se rencontrent, ils lèvent les bras pour signifier que le pont est fini. Suite à cela, une fête a lieu avec de la danse, de la musique et de l’alcool distribué par les prêtres.
Le pont Q’eswachaka est aujourd’hui le dernier pont végétal, vestige d’une époque révolue. C’est pourquoi la cérémonie pour le reconstruire est inscrite depuis 2013 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO.
Source :
- Q’eswachaka, le dernier pont suspendu inca fait entièrement d’herbe – National Geographic
- Photos : JEFF HEIMSATH
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