Figure incontournable dans le paysage des comédies françaises, le réalisateur Laurent Tirard s’est éteint ce 5 septembre 2024, à l’âge de 57 ans, après une longue lutte contre la maladie.
Laurent Tirard : le cinéma dans le sang
La vie de Laurent Tirard aura été marquée par une proximité constante avec le monde du cinéma, en France mais aussi à l’étranger. En effet, celui-ci suivit des études de cinéma à l’université de New-York, lui faisant mettre rapidement un pied à Hollywood. Il fut ainsi lecteur de scénario pour la prestigieuse boite de production Warner Bros. Après quoi, il passa sept ans à officier comme journaliste, faisant ses classes chez Studio Magazine. De cette expérience, il tira divers entretiens avec des sommités du cinéma, telles que Martin Scorsese, David Lynch, ou encore les Frères Cohen.
Mais en 1997, il quitta finalement le journalisme pour revenir au cinéma et à la télévision. Il se lança alors dans l’écriture de scénarios, tout en réalisant deux courts-métrages en parallèle. Suite à quoi, il réalisa son premier long-métrage : Mensonges et trahisons et plus si affinités… Sans être un méga-succès, cette œuvre lui ouvrit durablement les portes du cinéma français.
Ainsi, après avoir réalisé le film Molière, une adaptation très libre de la vie du dramaturge, il fut engagé pour des projets de grande envergue, à savoir l’adaptation du film Le Petit Nicolas, ainsi que le film Astérix et Obélix : Au service de Sa Majesté. Mais si ces films lui permirent de toucher un large public, ce ne sont pas eux qui permirent au cinéaste de s’exprimer pleinement.
À mi-chemin entre le « faiseur » et « l’auteur »
Quand on regarde la carrière de Laurent Tirard, on a vite fait d’imaginer qu’il était un réalisateur parmi tant d’autres de comédies françaises. Toutefois, en véritable passionné de cinéma, ce cinéaste a su se démarquer par un style plus sincère et touchant dans plusieurs des films qu’il a réalisé. En effet, si l’on regarde un peu plus loin que les adaptions du Petit Nicolas ou qu’Astérix et Obélix : Au service de Sa Majesté, on découvre une filmographie plus personnelle, où son style ressort avec plus de vivacité.
On pense notamment à des films comme Un homme à la hauteur, ou encore Le Retour du héros, tous deux portés par Jean Dujardin. Derrière leurs airs de comédie classiques, on retrouve aussi et surtout une tendresse propre à son réalisateur, nous offrant ainsi plus que de simples comédies oubliables. Une caractéristique que l’on retrouve d’autant plus dans l’un de ses derniers films : Le Discours. Un film à l’humour acide, aussi touchant que drôle, où les dialogues millimétrés se mélangent à un rythme impeccable.
Ainsi, bien qu’il ait fait de la comédie son genre de prédilection (un genre très mis en avant dans le cinéma français), Laurent Tirard savait se démarquer d’autres réalisateurs moins inspirés que lui dans le domaine. Et bien que ses plus grands succès au box-office aient été des films de commandes, celui-ci a su tirer son épingle du jeu avec des films plus personnels.
Malheureusement, le réalisateur fut rattrapé par la maladie. Après avoir évoqué en 2020 avoir été frappé par un cancer, l’obligeant à faire une greffe de moelle osseuse en 2012, celui-ci s’est éteint en 2024, après des années de combat. Il nous laisse ainsi une filmographie fort appréciable qui, si elle n’a pas atteint un statut « culte », regorge de petites pépites à (re)découvrir sans modération. Salut l’artiste.
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