« La Ligne Verte » : la voie de l’humanisme face à la peine de mort

"La Ligne Verte" : la voie de l'humanisme face à la peine de mort

À sa sortie en 2000, La Ligne Verte (Green Mile en VO), adaptation du roman éponyme de Stephen King, est loin de faire l’unanimité. Pourtant, cette œuvre est aujourd’hui considérée comme l’une des meilleures de l’histoire du cinéma… Retour sur cet excellent film et sur ses thématiques. 

Le récit suit le parcours du prisonnier John Coffey, condamné à mort pour un horrible crime, à travers le regard du gardien-chef du pénitencier de Cold Mountain. A l’époque de la sortie, les critiques sont en effet très divisées. En effet, on pouvait lire ceci dans les lignes de L’Ecran Fantastique :

« Le second long-métrage de Frank Darabont brille d’un éclat particulier. La Ligne Verte est une étonnante chronique humaniste »

L’Ecran Fantastique

Tandis que chez Télérama, on parlait alors de l’œuvre comme d’un :

« indigeste salmigondis fantastico-mystique »

Télérama le 1er Mars 2000

Les uns fustigent une œuvre inconsistante et simpliste, une vision assez binaire. Les autres applaudissent une réalisation sensible et profonde. « Profonde » : le terme semble juste, car il est difficile de ressortir indemne après le visionnage d’un tel chef-d’œuvre. Il est plus qu’un simple drame carcéral… 

La Ligne Verte : un agencement magistral de thématiques profondes 

La Ligne Verte est une méditation intense et humaniste, sur les erreurs de chacun et sur la possibilité de se racheter. Frank Darabont, le réalisateur, a brillamment mis le doigt sur les messages du livre de Stephen King. Le racisme et les présomptions hâtives dénoncent les injustices et les inégalités qui persistent encore dans notre société. Il en est de même pour la peine de mort : la condamner, sans besoin de la souligner à outrance.

Le film préfère s’y intéresser sous divers angles, afin d’en explorer la complexité morale et en dénoncer l’absurdité. Les erreurs judiciaires, l’humanité des condamnés, la responsabilité morale de la justice… Le film parvient à évoquer tout cela sans jamais que cela ne prenne le pas sur l’histoire. Pour autant, le message est clair et cache des méditations profondes sur de nombreuses autres thématiques fortes, telles que la religion, l’amitié, le racisme, la peine de mort et bien d’autres choses encore…

Tom Hanks, magistral en gardien-chef du quartier des condamnés à mort

Les références religieuses sont nombreuses. Mais nul besoin de foi pour voir ce petit bijou cinématographique ; il suffit seulement d’être humain. Il s’agit d’un appel à ouvrir les yeux, à voir au-delà des préjugés. Une prise de conscience. La complicité du trio d’acteurs, Tom Hanks, David Morse et Barry Pepper, ainsi que la fragilité du regretté Michael Clarke Duncan apportent un charisme puissant au film.

On note aussi également un vrai sens du rythme. Malgré une durée de 3h, on ne voit pas passer le temps. Une prouesse pour cette adaptation éminemment fidèle. N’en déplaise aux critiques négatives, ce film a rencontré un succès fulgurant auprès du public. Et tout autant auprès de Stephen King, lui-même. Ce dernier le classe en effet parmi les meilleures adaptations de ses œuvres et surtout parmi ses préférés.

La Ligne Verte fait partie des cinq superproductions que Warner Bros met à l’honneur dans un coffret inédit, un « must » à (s’)offrir absolument pour compléter sa vidéothèque.

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