Voilà un film français qui devrait marquer l’année 2024. Sorti le 24 avril, Frères raconte l’histoire vraie de Michel et Patrice, deux frères ayant vécu sept ans dans la forêt, en totale autonomie, alors qu’ils n’étaient que des enfants. Avec cette œuvre singulière, le réalisateur Olivier Casas nous offre une fresque particulièrement touchante, qui, même si elle s’égare par moment, parvient à nous prendre aux tripes comme peu de films le font.
Synopsis : deux petits garçons de 5 et 7 ans sont abandonnés par leur mère en 1948. Après un incident impliquant la mort d’un homme, ceux-ci s’enfuient dans la forêt. Durant sept ans, Michel et Patrice vont alors survivre par leurs propres moyens et tisser un lien indéfectible. Mais plusieurs décennies plus tard, cette vie secrète dans la nature rattrape les deux hommes et leurs démons les poursuivent jusqu’au bout du monde…
La sensibilité avant tout
Avec un sujet pareil, difficile de ne pas faire dans le pathos. Et on ne va pas se mentir, Olivier Casas plonge parfois dans cet écueil à pieds joints. Cela dit, Frères nous raconte son histoire avec une telle sensibilité et une telle sincérité, que la magie finit par prendre et que les émotions ne peuvent que nous submerger. Le film s’impose ainsi comme un récit à l’humanité débordante, où les péripéties sont infiniment moins importantes que les sentiments des personnages. On pourra ainsi reprocher à l’œuvre quelques couacs dans son rythme, mais ces anicroches sont rapidement compensées par l’émotion qui se dégage du récit.
Bien évidemment, la relation entre Michel et Patrice est le point névralgique de cette histoire, mais toutes les relations interpersonnelles, même tertiaires, sont particulièrement intéressante. Car autour de ces deux frères à l’histoire tragique, d’autres humains subissent le contrecoup de leurs secrets. Ainsi, le long-métrage tient principalement grâce à l’humanité de ses personnages, auxquels il est difficile de ne pas s’attacher. Mais derrière ses personnages, se cachent également des comédiens…
Un duo d’acteurs époustouflant
Pour incarner deux personnages aussi fort, il fallait des acteurs chevronnés. Olivier Casas s’est ainsi entouré d’Yvan Attal et de Mathieu Kassovitz, qui nous ont chacun offert une des meilleures performances de leurs carrières respectives. L’alchimie entre les deux comédiens fonctionne à merveille et émeu aux larmes à plus d’une reprise. Toutes les facettes de leur relation sont impeccablement retranscrites et donnent à ces deux frères toute leur épaisseur.
Malheureusement pour les personnages secondaires, ceux-ci se retrouvent complètement éclipsés par cette relation. Il faut dire que celle-ci est si prépondérante dans le récit, qu’il pouvait difficilement en être autrement. Ainsi, difficile pour les autres acteurs.trices de briller, dans un contexte où seuls deux sont véritablement importants. Mention spéciale également à Victor Escoudé-Oury et Enzo Bonnet, qui interprètent respectivement Michel et Patrice jeunes et qui portent ce rôle avec beaucoup de talent.
Frères s’impose déjà comme un des films français les plus émouvants de 2024. Certes, les quelques défauts de rythme et le pathos auront de quoi rebuter certains spectateurs peu réceptifs, mais si vous vous prenez au jeu, alors il vous sera difficile ne pas verser une larme. Quant à Yvan Attal et Mathieu Kassovitz, nous les attendons de pieds ferme pour les nominations des prochains Césars.
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