La « Chose » : ce dispositif d’espionnage soviétique très ingénieux

La "Chose" : ce dispositif d'espionnage soviétique très ingénieux

La Chose est un des premiers dispositifs d’espionnage par écoute cachée. On la connait plus en anglais sous le nom « The Thing » ou « The Great Seal Bug ».

Tout commence en 1946, quand le groupe des Pionniers de l’union de Lénine, un groupe scout soviétique, offre un cadeau à William Averell Harriman. A l’époque, c’est l’ambassadeur des Etats-Unis en URSS, et le cadeau est une réplique en bois du Grand sceau des Etats-Unis. Donc comme symbole d’amitié entre les deux grandes nations, il se trouvait dans la résidence officielle de l’ambassadeur : Spaso House, à Moscou. Il y passera sept ans, avant que le dispositif soit découvert par accident en 1952. Cependant la découverte resta secrète jusqu’en 1960, après l’incident de l’U-2 (un avion américain abattu au dessus de l’URSS).

La Chose, ingénieux dispositif

Le dispositif était formé d’une petite antenne unipolaire de 23 cm de long et utilisait une tige droite. Celle-ci était conduite à travers une douille isolante dans une cavité, où elle se terminait par un disque rond qui formait l’une des plaques d’un condensateur. La cavité était une petite boîte ronde en cuivre, dont la face avant était une membrane conductrice très fine et fragile. L’antenne et toute l’unité d’écoute pesait 31 grammes. Le dispositif fonctionnait sans ressource énergétique, ni composant électrique et ne diffusait pas non plus de signal continu. Simple et indétectable, un tel dispositif était donc très fiable. C’est l’inventeur russe Léon Thérémine qui l’avait mis au point.

Découverte du Great Seal Bug

C’est un opérateur radio britannique qui tomba sur le dispositif. Stationné à l’ambassade britannique, il surprit une conversation américaine sur un canal ouvert de l’armée de l’air soviétique. Ce canal avait intercepté par inadvertance des ondes radio dirigées vers le bureau de l’ambassadeur américain. Mais peu après, un incident similaire se produit pour un employé de l’ambassade américaine. Les accusations d’espionnage fusaient déjà dans les deux camps. Donc en 1951, deux américains, John W. Ford et Joseph Bezjian, se rendirent à Moscou pour rechercher des micros dans les ambassades britanniques et canadiennes. Ils entreprirent également de fouiller l’ambassade américaine et trouvèrent le dispositif.

Toutes les agences américaines analysèrent la Chose : FBI, CIA, etc.. avec l’aide du MI5 et de la Marconi Company (entreprise d’ingénieries et de télécommunication britannique). Peter Wright, technicien britannique parvint à faire fonctionner le dispositif.

Réplique de La Chose au musée national cryptologique de la NSA
Réplique de La Chose au musée national cryptologique de la NSA

 

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