Joséphine Baker, icône des années folles, était aussi une espionne !

Joséphine Baker, icône des années folles, était aussi une espionne !

Joséphine Baker est aujourd’hui très célèbre pour avoir été l’une des icônes des années folles. Chanteuse, danseuse et actrice de talent, elle faisait également partie de la résistance française lors de la Seconde Guerre mondiale. Zoom sur cette partie de sa vie !

Les débuts de Joséphine Baker dans la Résistance

En septembre 1939, Jacques Abtey, qui travaille alors au Service de renseignements de l’armée française à Paris, entre en contact avec Joséphine Baker. Il propose de la recruter, puisque sa position en tant que vedette pourrait être très interessante en terme d’espionnage. Elle accepte, et devient un agent du contre-espionnage. Baker travaillera d’ailleurs sous sa supervision, jusqu’à la Libération. Elle lui dira :

« C’est la France qui a fait de moi ce que je suis, je lui garderai une reconnaissance éternelle. La France est douce, il fait bon y vivre pour nous autres gens de couleur, parce qu’il n’y existe pas de préjugés racistes. Ne suis-je pas devenue l’enfant chérie des Parisiens ? Ils m’ont tout donné, en particulier leur cœur. Je leur ai donné le mien. Je suis prête, capitaine, à leur donner ma vie. Vous pouvez disposer de moi comme vous l’entendez ! »

Joséphine Baker en 1948
Joséphine Baker en 1948, Studio Harcourt.

En tant que vedette, elle fréquente alors la haute société parisienne, composée de ministres et diplomates étrangers. Cela lui permet de séduire l’attaché militaire de l’ambassade d’Italie, qui lui fournit des renseignements sur l’armée italienne dans les Balkans. On raconte même qu’elle aurait diné avec Mussolini en personne…

Afin de cacher sa position de « honorable correspondante » (elle se définissait ainsi), elle se mobilise pour la Croix-Rouge. Pour être plus précis, elle rejoint les rangs des Infirmières pilotes secouristes de l’air (IPSA).

Le 18 juin 1940, Joséphine Baker se trouve en Dordogne, dans son château des Milandes. L’appel du général de Gaulle la bouleverse, et elle décide de s’engager plus amplement au service de le France libre.

Ses missions hors de la France

À partir de là, elle va s’acquitter d’importantes missions en dehors du pays. En tant que vedette, elle réalise donc des tournées qui lui permettent de voyager. Par exemple, pendant une mission à Lisbonne, elle cache un microfilm contenant une liste d’espions nazis dans son soutien-gorge. Elle le donnera par la suite à des agents britanniques. De plus, elle engage Abtey comme secrétaire artistique, sous la fausse identité de Jacques Hebert, afin qu’il transmette des informations au Secret Intelligence Service britannique, le service de renseignements extérieurs du Royaume-Uni. Joséphine Baker utilise aussi beaucoup ses partitions musicales lors de ses missions. En effet, elle y cache des renseignements secrets.

Joséphine Baker lors d'un cocktail de l'armée de l'air
Joséphine Baker lors d’un cocktail de l’armée de l’air (coll. S.H.A.A.).

En 1941, elle se rend en Afrique du Nord, toujours en tant qu’espionne. Elle s’installe au Maroc, et Si Ahmed Belbachir Haskouri, alors chef du cabinet khalifien du Maroc espagnol, la protège. Pendant près de trois ans, elle va soutenir les troupes alliées dans le Maghreb et en Égypte. En effet, elle va par exemple organiser des galas, afin de leur remonter le moral. En plus de cela, elle réalise une tournée en Jeep, passant par Marrakech, Le Caire, Beyrouth et Damas. Ce faisant, elle rassemble autant d’informations que possible, soutirées à des officiels qui sont sur son chemin.

En 1944, elle rentre finalement en France, à Marseille. Baker poursuit alors ses activités pour la Croix-Rouge et suit la progression de la 1ère armée française, en chantant pour les combattants.

La guerre finie, Joséphine Baker reçoit la médaille de la Résistance française en 1946. Elle obtiendra même plus tard la Légion d’honneur et la Croix de guerre 1939-1945. 

Joséphine Baker reçoit la Croix de la Légion d'Honneur
Joséphine Baker reçoit la Croix de la Légion d’Honneur des mains du général Valin.

Sources :

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