Il existe de multiples histoires d’enfants sauvages, ces enfants qui grandissent en marge de la société. Aujourd’hui, on a décidé de vous parler de trois d’entre eux !
Victor de l’Aveyron
Victor de l’Aveyron est sans doute le plus célèbre des enfants sauvages. En 1797, des habitants du village de Lacaune remarque qu’un enfant vit dans les bois. Après beaucoup de réflexion, on décide de le capturer. Celui-ci ne parle pas, grogne, et est incapable de se tenir debout. On le confie à une veuve du village, mais il parvient à s’échapper. Un matin, il revient de lui-même au village, et on l’amène alors à Paris. Il devient vite une bête de foire, avant qu’un médecin l’examine. Ce dernier aura beau essayer, l’enfant ne peut pas rester assis sur une chaise ou ouvrir une porte. De plus, il ne sait que prononcer le son « o ».
Plus tard, le docteur Itard prend l’enfant sous son aile, qu’il baptise Victor. Son objectif ? Montrer que l’on devient civilisé par apprentissage. Il remarque vite que la sensibilité de Victor est assez particulière. En effet, il réagit au son d’une noix qu’on brise, mais pas à un coup de feu. Avec le temps, le docteur Itard arrivera à apprendre quelques choses à Victor. Ce dernier réussira à dire le mot « lait » et à aller chercher un couteau après qu’on lui ai montré un dessin de l’ustensile. Le docteur écrit alors un dernier rapport de 80 pages sur Victor, puis le délaisse. Celui-ci meurt à Paris en 1828, sans jamais avoir appris à lire, écrire, ou parler.
On pense aujourd’hui que Victor était en fait atteint d’une forme d’autisme, ou sujet à une psychose de l’enfance. Dès lors, il n’aurait peut-être pas grandi dans les bois : ses parents auraient bien pu l’abandonner quelques jours seulement avant qu’on le découvre dans les bois.
Marie-Angélique Le Blanc
En septembre 1731, on trouve une jeune fille se comportant comme un loup dans une forêt de la Marne, près de Châlons-en-Champagne. Le vicomte d’Epinoy (d’Espinay) la fait alors héberger chez son berger. Le mois suivant, on l’envoie à l’hospice de Saint-Maur de Châlons-en-Champagne. Là-bas, elle retrouve peu à peu la mémoire et dit s’appeler Marie-Angélique des Olives. Elle vivra ensuite dans un hospice ainsi que dans des couvents de la région.
En fait, Marie-Angélique est une amérindienne ou esquimaude dont la tribu a été exterminée. Madame de Courtemanche, qui vit au Labrador, au Canada, devient alors sa mère adoptive. Elles embarquent pour la France et arrivent à Marseille. Après avoir survécu à la grande peste de la ville, la petite fille s’enfuit avec une jeune esclave noire (sans doute originaire de Palestine). Pendant dix ans, les fillettes vont vivre dans la forêt.
Durant tout ce temps, elles ne communiqueront que par des cris, gestes ou sifflements. Les jeunes parviendront à survivre aussi longtemps grâce à leur carrures. En effet, la jeune esclave est grande et très forte, et Marie-Angélique sait se protéger du froid, ayant vécu en Nouvelle-France.
Après sa découverte, beaucoup de gens vont la protéger, tels que l’ancienne reine de Pologne, Catherine Opalinska. Avec le temps, Marie-Angélique va apprendre à lire et à écrire. Sa fortune s’élèvera même à 10 000 livres. Cette « résurrection intellectuelle » fait d’elle un enfant sauvage assez unique. En effet, peu d’entre eux parviennent à recevoir une éducation…
Oxana Malaya
En Ukraine, dans les années 1980, les autorités tombent sur une fillette de 8 ans au comportement étrange. En effet, elle ne peut pas parler et agit comme un chien. Elle aboie, court à quatre pattes, mange comme un chien, dort par terre et prend même soin de son hygiène comme un chien. On la transfère alors à la maison d’accueil pour les enfants handicapés mentaux à Baraboo. Après des années de thérapie et d’éducation, elle apprend à avoir un comportement plus humain. De plus, elle sait dorénavant parler et parvient également à travailler à la ferme des vaches laitières.
En fait, Oxana, née en novembre 1983, était à l’origine une enfant tout à fait normale. Malheureusement, ses parents, alcooliques, l’ont largement négligée. Dès lors, elle a grandit avec sa chienne.
Bien qu’elle soit parvenue à apprendre à parler et même à avoir un emploi, ses médecins considèrent qu’une réhabilitation complète est impossible. Plusieurs chaînes de télévision ont réalisé des reportages à son sujet, comme Channel 4, SIC au Portugal et NTV en Russie. Son histoire est également beaucoup apparue dans la presse. En 2013, Oxana a même donné une interview dans le talk-show Govorit Ukraina. Elle a raconté que son surnom de « fille chien » était offensant, et qu’elle voulait qu’on la traite comme n’importe quel autre être humain. De plus, elle dit vouloir un jour retrouver sa mère biologique. Oxana est l’une des enfants sauvages les plus récents.
Ces trois cas d’enfants sauvages sont loins d’être les seuls. Depuis plusieurs siècles, on recense en effet des dizaines de cas similaires. Néanmoins, la question de leur existence véritable se pose, surtout pour les cas les plus anciens…
Sources :
- Europe 1 : Victor de l’Aveyron, l’enfant sauvage
- Retronews : La mystérieuse histoire de Victor, « l’enfant sauvage » de l’Aveyron
- l’Humanité : Biographie de Marie-Angélique Le Blanc (1712-1775) l’enfant-loup trouvée dans une forêt de la Marne
- Wikipédia : Marie-Angélique Le Blanc
- Wikipédia : Oxana Malaya
- Mysteries Unsolved : Oxana Malaya – The russian feral child who was raised by wolves
4 Replies to “Enfants sauvages : découvrez trois mystérieuses histoires”