« César 2021 » : découvrez le palmarès d’une soirée de « folie » !

Jules Chancel
Jules Chancel
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Le cru 2021 des César s’est tenu hier soir sur Canal +, en clair pour l’événement. Ainsi, dès 21h, Marina Foïs donnait le coup d’envoi pour près de 4 heures de show à la française. La soirée fut longue pour beaucoup, désopilante pour certains. Revenons ensemble sur cette soirée haute en couleur.

Cette 46e édition n’était pas franchement attendue. L’année 2020 fût une catastrophe pour le monde du cinéma. Aujourd’hui par exemple, cela fait plus de cent jours que les salles obscures sont fermées. Ainsi donc, était-il pertinent de fêter le cinéma ? De plus, la cérémonie de l’an passé fut surréaliste. Pour rappel, Polanski le banni rafla de nombreuses récompenses pour son J’accuse, notamment le César du meilleur réalisateur.

L’actrice Adèle Haenel quitta alors bruyamment la salle, dégoutée de l’industrie. La direction toute entière des César démissionna par la suite d’un accord commun. C’est donc un peu étonnés que l’on découvre cette édition 2021 de la « célébration du cinéma » français. Un cinéma qui n’a pas fonctionné durant six mois de l’année…

Célébrer une industrie fantôme

La cérémonie fût dirigée par l’humoriste et actrice Marina Foïs. Animer la soirée est un exercice assez délicat et cette dernière s’en est sortie comme elle pouvait… Il faut dire que les conditions étaient particulières. Seul un maigre panel d’acteurs et de producteurs étaient présents. Ainsi, il fallait être nominé ou chargé de remettre une récompense pour avoir son entrée !

Du côté des nominations, on tourne un peu en rond. En effet, avec une année à vide et de nombreux reports, il n’y avait pas grand chose à récompenser. Grand vainqueur absent de la soirée : Albert Dupontel. Son long-métrage Adieu les cons lui rapporte pas moins de sept trophées ! C’est sa productrice qui viendra récupérer ces récompenses, dont notamment meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur scénario original.

Autre fait marquant, la jeune Fathia Youssouf obtint un césar du meilleur espoir féminin totalement mérité. La jeune fille avait porté avec courage le long-métrage Mignonnes. Enfin, on ne peut qu’être déçu de l’absence de récompenses pour le magnifique Été 85 de François Ozon.

Albert Dupontel : Portrait d'un cinéaste unique et décalé | LeMagduCine

Une cérémonie politique

Comme très régulièrement, la cérémonie s’est voulu politique. En effet, de nombreux discours parfois maladroits ont eu lieu en ce sens. Jean-Pascal Zadi, lauréat de meilleur espoir masculin, en est un auteur. L’humour de Mme Foïs a oscillé entre le non-politiquement correct et le douteux toute la soirée.

Enfin, Corinne Masiero débarqua sur scène déguisée en Peau d’Âne ensanglantée, afin de remettre le trophée de meilleur costume. Après un discours riche en remontrances, elle se déshabilla totalement et arbora sur le corps l’inscription « No culture, no future ». Un geste maladroit mais très courageux, sensé souligner la crise du monde du spectacle et de la culture. Un monde « mis à nu ».

Le chemin politique abordé fait évidemment suite aux mouvements #Metoo et #BlackLiveMatters. Ainsi, on peut regretter que les César n’aient pas choisi de suivre les pas des Golden Globes.

Palmarès de la soirée

  • Meilleur film : « Adieu les cons« , d’Albert Dupontel
  • Meilleure réalisation : Albert Dupontel pour « Adieu les cons« 
  • Meilleure actrice : Laure Calamy dans « Antoinette dans les Cévennes« 
  • Meilleur acteur : Sami Bouajila dans « Un fils« 
  • Meilleur acteur dans un second rôle : Nicolas Marié dans « Adieu les cons« 
  • Meilleure actrice dans un second rôle : Emilie Dequenne dans « Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait« 
  • Meilleur film étranger : « Drunk » de Thomas Vinterberg
  • Meilleur premier film : « Deux » de Filippo Meneghetti
  • Meilleur scénario original : Albert Dupontel pour « Adieu les cons« 
  • Meilleurs décors : Carlos Conti pour « Adieu les cons« 
  • Meilleurs costumes : Madeline Fontaine pour « La Bonne Epouse« 
  • Meilleur espoir féminin : Fathia Youssouf dans « Mignonnes« 
  • Meilleur espoir masculin : Jean-Pascal Zadi dans « Tout simplement noir« 
  • Meilleur court-métrage d’animation : « L’Heure de l’ours« , d’Agnès Patron
  • Meilleur long-métrage d’animation : « Josep » d’Aurel
  • Meilleur documentaire : « Adolescentes » de Sébastien Lifshitz
  • Meilleur film de court-métrage : « Qu’importe si les bêtes meurent » de Sofia Alaoui
  • César des lycéens : « Adieu les cons » d’Albert Dupontel
  • Meilleur son : Yolande Decarsin, Jeanne Delplancq, Fanny Martin et Olivier Goinard pour « Adolescentes« 
  • Meilleure adaptation : Stéphane Demoustier pour « La Fille au bracelet« 
  • Meilleur montage : Tina Baz pour « Adolescentes« 
  • Meilleure photographie : Alexis Kavyrchine pour « Adieu les cons« 
  • Meilleure musique originale : Rone pour « La Nuit venue« 

La fréquentation des salles à baissé de 70% en 2020. Cette nouvelle combinée à leur longue fermeture laisse un goût assez amer. Le goût du manque. C’est la magie du grand cinéma qui nous donne à tous l’envie d’y re-gouter. Une magie qu’on n’a pas retrouvée hier soir sur Canal+…

 

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