« Banishers : Ghosts of a New Eden » : une aventure poignante [TEST]

"Banishers : Ghosts of a New Eden" : une aventure poignante [TEST]

Après le succès de la saga de jeux narratifs Life is Strange, le studio Don’t Nod a gagné une renommée bien méritée. Il revient en ce début d’année avec un jeu qui frappe encore plus fort : Banishers : Ghosts of New Eden. On y incarne les démonologues Red et Antea. Alors que cette dernière vient de perdre la vie dans une mission risquée, son fantôme reste auprès de Red, l’amour de sa vie. On entame donc une expédition à deux dans laquelle nos choix façonnent l’environnement qui nous entoure. Un jeu rempli d’aventure, mais surtout un récit qui prend aux tripes et qui ne peut laisser personne indifférent.

Un gameplay couplé

Banishers : Ghosts of New Eden bénéficie d’un gameplay intéressant et évolutif. On incarne à la fois Red et Antea de manière fluide et facile. Le jeu nous guide aisément et le tout est agréable. Dès le départ, on nous propose des réglages complets et optimaux pour notre ordinateur, mais aussi pour notre manière de jouer. Rien que les niveaux de difficulté sont nombreux.

On saluera aussi la maniabilité plus qu’agréable, à la manette comme au clavier. Mais venons-en au cœur du jeu : un gameplay couplé qui nous fait intervertir Red et Antea. La majorité des mécaniques fonctionnent à 2.

Les deux tourtereaux sont des bannisseurs qui doivent régler des cas de hantise. Pour ce faire, ils vont devoir enchaîner les enquêtes. Cet aspect investigation prend une place importante dans le jeu et nous passionne bien vite. On va rencontrer des protagonistes divers qui seront liés sur des cas de hantise. Il nous faudra chercher des indices pour compléter leurs portraits et comprendre leur histoire. On est intrigué, mais jamais lassé par cet aspect si crucial du jeu.

Antea verra des choses que Red sera incapable de remarquer. L’un et l’autre sont complémentaires dans ces enquêtes. Elle pourra également débloquer certains accès, par exemple. Ils sont tout aussi complémentaires au combat. On peut faire appel à l’un comme à l’autre au combat. Néanmoins, chaque coup porté par Antea consumera une barre d’énergie qui déterminera sa capacité à combattre et qui se rechargera quand Red combattra. Elle fera également plus de dégâts aux ennemis possédés ou aux esprits.

Les deux personnages possèdent un arbre de compétence et chacun a ses propres points de compétence. On remarquera cependant que, si on choisit une des branches de cet arbre, elle est commune au duo. Beaucoup de techniques de combat reposent sur la collaboration de Red et Antea, tout comme certaines améliorations de compétences. 

On le redit : passer de l’un à l’autre se fait en toute fluidité et c’est un vrai plaisir. Le gameplay se marie parfaitement à l’histoire et à l’attache qu’on porte à nos personnages.

Le jeu a une durée de vie de 25 à 30 heures au total, qui sont un plaisir de bout en bout. Petit bonus, vous bénéficierez d’un mode photo très complet. Un plus sympathique dans un environnement si beau.

Emotions fortes garanties

L’histoire de Banishers : Ghosts of New Eden est déchirante par définition. Après avoir incarné Antea lors du premier chapitre et s’être attaché au couple en très peu de temps, on assiste à sa mort. Bien que cela fasse partie du synopsis du jeu et que ce ne soit donc pas une surprise, la séquence est absolument dramatique. Dès le départ, on est pris à la gorge et emporté par un flot de rage et de tristesse. Il faut dire que l’introduction du couple est extrêmement bien écrite et que leur interprétation très juste par les acteurs Russe Bain et Amaka Okafor en rajoute une couche.

Le lien qui unit les deux personnages est transcendant et au-delà d’un gameplay divertissant et intelligent, on s’attache à leur dynamique. C’est le cœur du jeu et sa plus grande force, mais pas la seule chose qui en fait une grande aventure émotionnelle. Si on plonge dans l’histoire d’amour de Red et Antea à travers de nombreux dialogues introspectifs, des choix impactants et un gameplay indissociable ; on plonge aussi dans un monde : celui de New Eden et ses alentours.

Tout au long de l’histoire, on doit régler des cas de hantise très variés. On se retrouve souvent dans une zone grise. Les habitants de la colonie se retrouvent dans des situations extrêmes et sont poussés dans leurs retranchements. Ils peuvent commettre des actes horribles et on se place en tant que juge de leurs actions. Un rôle qui n’est pas toujours facile d’un point de vue moral, d’autant plus que nos choix affectent le destin d’Antea.

Les histoires sont écrites avec beaucoup de finesse et le jeu dénote d’une grande humanité. Plus elles s’enchainent, plus on sent notre cœur s’alourdir alors que la monstruosité de l’histoire est graduelle. De véritables dilemmes moraux qui profitent amplement de leur format interactif pour toucher le joueur, en plein dans le mille. Leurs réactions seront déchirantes, peu importe nos choix. Saluons plus globalement les performances d’acteurs qui sont superbes durant tout le jeu pour le moindre PNJ.

L’impact d’une direction artistique soignée dans le moindre détail

Banishers : Ghost of New Eden est un jeu d’une grande beauté sur un grand nombre d’aspects. On a déjà pu évoquer son écriture fine et son gameplay malin, mais tout ça est en plus enveloppé d’une direction artistique léchée.

Imaginez seulement : 1695, la colonie de New Eden est victime d’une malédiction qui la ronge. Une atmosphère qui fait frissonner mais dont on ne peut s’empêcher d’admirer la beauté. Le jeu nous fait parfois penser au grand The Evil Within dans son atmosphère monstrueusement spirituelle, bien qu’il se veuille plus directement crève-cœur.

Chaque détail est travaillé avec soin et cela se ressent tout au long du jeu. On saluera particulièrement le travail du son sur tous les plans, qui porte cette atmosphère si particulière. On fait face à un univers non seulement cohérent de bout en bout dans tout son aspect fantastique, mais aussi poétique et enivrant.

Banishers : Ghosts of New Eden nous présente des situations terribles qui auront toujours un aspect doux-amer lié à nos personnages principaux et leur histoire. Parfois même ces situations seront d’une violence émotionnelle inouïe. Tout parvient à cohabiter dans cette ambiance unique. Et puis, disons le, le jeu est beau d’un point de vue graphique comme iconographique.

Banishers : Ghosts of New Eden est un excellent jeu qui mérite toute votre attention. Vous serez emporté dans une grande aventure émotionnelle avec un gameplay intuitif et divertissant. Red et Antea vous attendent sur PC, PS5 et Xbox Series X|S dès le 13 février. 

Le trailer de Banishers : Ghosts of New Eden

Rédactrice cinéma, séries et jeux vidéo spécialisée dans la FGC.

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