29 janvier 1959 : « La Belle au bois dormant » sort au cinéma (Disney)

Photo of author

By Robin Uzan

Le 29 janvier 1959, les productions Disney dévoilaient La Belle au bois dormant, long-métrage d’animation inspiré du célèbre conte de Charles Perrault. Ce film, le 16ème de la compagnie aux grandes oreilles, marqua une étape majeure dans l’histoire de l’animation grâce à ses innovations artistiques et sa bande originale mémorable. Bien que son accueil initial ait été mitigé, il est aujourd’hui considéré comme un grand classique du cinéma.

En développement depuis 1951, La Belle au bois dormant était l’un des projets les plus ambitieux de Walt Disney. En effet, le studio cherchait à repousser les limites de l’animation, à la fois en termes visuels et narratifs. Inspiré des contes de Charles Perrault et des Frères Grimm, le film raconte l’histoire de la princesse Aurore, maudite à sa naissance par Maléfique, une sorcière jalouse, et sauvée par le baiser d’amour véritable du prince Philippe. Le réalisateur Clyde Geronimi, entouré d’une équipe des meilleurs talents de l’époque, mit en œuvre une vision artistique unique pour ce film.

Disney adopta un style visuel influencé par l’art médiéval et la peinture de la Renaissance, notamment grâce à l’apport du designer Eyvind Earle. Ses décors élaborés, aux lignes précises et aux couleurs vibrantes, donnèrent à La Belle au bois dormant une esthétique distincte qui tranche avec les films précédents du studio, comme Blanche-Neige et les sept nains ou Cendrillon.

Innovations techniques et artistiques : une habitude chez le Disney de l’époque 

L’un des aspects les plus remarquables de La Belle au bois dormant pour l’époque était son format. Il s’agit en effet du premier film d’animation Disney réalisé en Technirama 70 mm, offrant une résolution et une profondeur d’image sans précédent pour l’époque. Cette innovation permit de magnifier les décors et d’enrichir l’expérience cinématographique des spectateurs.

La bande originale, composée par George Bruns, s’inspire de la partition du ballet éponyme de Tchaïkovski, lui-même basé sur le conte de Perrault. Cette décision confère au film une dimension musicale classique, tout en renforçant son ambiance féerique. Des chansons comme I Wonder et Once Upon a Dream devinrent emblématiques et contribuèrent grandement à la postérité du film.

Réception critique et commerciale 

À sa sortie, La Belle au bois dormant reçut un accueil critique  très mitigé. Bien que le public ait salué la qualité visuelle du film et son ambiance musicale, beaucoup n’ont pas manqué de critiquer la simplicité de son intrigue et son manque de profondeur narrative. Sur le plan commercial, le film ne rencontra pas immédiatement le succès escompté, peinant à rentabiliser ses coûts de production (qui était pourtant les plus élevés de l’époque pour un film d’animation Disney).

Cette réception modérée poussa Walt Disney à repenser ses futurs projets, mettant de côté les contes de fées pendant plusieurs années. Cependant, La Belle au bois dormant gagna progressivement en popularité, grâce à des ressorties en salles dans les années 1970 et 1980, ainsi qu’à son arrivée sur les supports vidéo.

Héritage et influence culturelle

Aujourd’hui, La Belle au bois dormant est considéré comme un classique intemporel de l’animation. La sorcière Maléfique est d’ailleurs devenue l’un des personnages les plus iconiques de tout l’univers Disney. Difficile de se balader dans un parc Disneyland sans tomber sur du merchandising dédié à cette antagoniste.

Le château de La Belle au bois dormant, visible dans le film, sert également de modèle au château emblématique de Disneyland, renforçant le lien entre le film et l’identité visuelle des parcs Disney à travers le monde. De plus, le personnage de Maléfique a inspiré deux adaptations en prises de vues réelles, avec Angelina Jolie dans le rôle-titre, réimaginant l’histoire du point de vue de la sorcière.

Toutefois, malgré son impact culturel dans l’histoire de Disney, il fait aujourd’hui partie des classiques d’animations ayant le moins bien vieilli, au regard des standards actuels. Outre la simplicité narrative, déjà dénoncée à l’époque, la princesse Aurore est un des personnages principaux les moins intéressants qu’ait proposé la firme (surtout avec un regard contemporain). Et même s’il faut replacer ce sujet dans le contexte de l’époque, la question de la romance entre Aurore et le prince est le sujet de nombreux débats, notamment concernant le baiser (non consenti) pour réveiller la princesse.

Quoi qu’il en soit, plus de six décennies après sa sortie, La Belle au bois dormant continue d’être un des films les plus emblématiques de la Walt Disney Company. En témoigne le château, qui est celui ayant inspiré Disneyland Paris. Et encore aujourd’hui, vous pouvez rencontrer la princesse Aurore dans les parcs Disney.  

Sources : 

Laisser un commentaire