« Dragon Ball Sparking Zero » est dantesque, mais n’a rien de l’adaptation ultime… [TEST]

"Dragon Ball Sparking Zero" est dantesque, mais n'a rien de l'adaptation ultime... [TEST]

Attendu comme l’adaptation ultime signée Bandai Namco, Dragon Ball Sparking Zero a mis la barre de la communication tellement haut que les autres jeux de l’éditeur ont dû rester tapis dans l’ombre. Avec son nombre hallucinant de plus de 180 personnages jouables, que vaut donc véritablement cet héritier de la trilogie de cœur Dragon Ball Budokai Tenckaichi ? Surprise, ce n’est pas un chef-d’œuvre, même si les fans pourraient être au comble du bonheur.  

Nous avons attendu de compléter le très attendu titre de Bandai Namco à 100 %, tandis que l’engouement autour de celui-ci s’estompe doucement. À l’heure où nous écrivons enfin ces lignes, Dragon Ball Sparking Zero a perdu 90 % de ses joueurs sur Steam. Logique, puisque les ventes sont essentiellement sur PS5 et que la sortie de Call of Duty Black Ops 6 a sans doute éclipsé le projet que les fans espéraient être le jeu de l’année. Néanmoins, peut-on réellement suggérer que le nouvel opus adapté de la franchise créée par le regretté Akira Toriyama avait l’étoffe de surpasser ses prédécesseurs ?

Nota Bene : Nous avons testé Dragon Ball Sparking Zero sur PS5 ! Précisons que le titre n’est pas cross-play !

En toute honnêteté, votre testeur n’est pas totalement conquis par ce nouveau mastodonte autour de Dragon Ball. Ne nous méprenons pas, cela reste un excellent hit, sans quoi nous n’y aurions jamais passé 40 heures jusqu’à l’obtention du Trophée Platine. Mais la surenchère autour de sa comparaison avec la mythique trilogie des Budokai Tenkaichi lui fait grandement défaut. Pour nous, Dragon Ball Sparking Zero n’atteint pas la puissance des anciens jeux et s’avère frustrant sur de nombreux aspects.

Un mode histoire explosif qui manque de Cell !

Dès le jour de son lancement, nous nous sommes précipités vers le mode Histoire, révélant immédiatement l’intention de Bandai Namco de ne pas concurrencer Dragon Ball Z Kakarot. Limitée à une vingtaine de scénarios relativement courts, l’histoire survole les intrigues, omet certains affrontements emblématiques et répète sans cesse le même type de combats.

Le plaisir de revoir la série se fait ressentir, mais si on compare avec le mode Histoire de Naruto Shippuden Ultimate Ninja Storm 4, on réalise que ce Dragon Ball Sparking Zero manque cruellement d’originalité et de passages marquants. Aucune variété de gameplay, pas de duels titanesques, ni de mises en scène spectaculaires dignes des Saiyens. Les combats contre Freezer ou Goku Black n’auraient-ils pas mérité un traitement plus épique ? C’était une opportunité idéale ! Sur ce point, rien ne démarque ce titre d’une autre adaptation…

Bien évidemment, on se doute que Dragon Ball Sparking Zero n’avait pas l’ambition de nous faire revivre une énième fois l’intégralité d’un manga que nous ne connaissons que trop, bien qu’il se concentre davantage sur l’arc Super au détriment du tout premier arc complètement mis de côté, mais il propose une idée qui va envoyer les fans au septième ciel : des histoires alternatives.

L’imagination des fans est sans limite !

Des histoires alternatives ? Vous avez bien lu ! Vous allez pouvoir découvrir tout ce que vous vous êtes imaginés. Par exemple, que se serait-il passé si Goku n’était pas mort contre Raditz ? Si Freezer parvenait à terrasser Goku et Végéta ? Si Gohan avait eu l’entraînement qu’il mérite ? Si Zamasu s’était emparé du corps du fils du héros ? Ces embranchements multiples sont légion dans le Mode Histoire, même si certains sont délicats à débloquer, la difficulté étant parfois agressive pour si peu. 

Précisons également que, si les adeptes de Dragon Ball Sparking Zero n’ont pas l’occasion de réaliser leur rêve, ils n’auront qu’à le concevoir eux-mêmes dans le meilleur mode de jeu. « Combat Bonus » propose de contribuer à sa propre intrigue et de la partager avec tous les joueurs du monde entier. Gonflant la durée de vie à l’infini, tout le monde pourra se lancer dans la quête du combat ultime pour Son Goku. Dans cette fonctionnalité, vous pouvez choisir les personnages, l’environnement, les conditions nécessaires à la victoire. Le maître du jeu, c’est vous !

On peut aussi invoquer Shenron et les autres Dragons. Idéal pour gagner vite de l’argent et de nouveaux personnages !

Toutes les théories des fans prennent vie à travers ces affrontements, et c’est probablement pour cela qu’on aurait apprécié une mise en scène de folie. Surtout que dans le genre, l’une des plus grandes déceptions vient des cinématiques. Bien que propres avec un mélange de cut-scenes et de vignettes dialoguées, ces cinématiques manquent cruellement d’impact et d’énergie. Dragon Ball est synonyme d’action et ce choix est une erreur qui atténue considérablement l’intensité du propos.

Nous n’avons aucun doute que les fans passeront des heures à libérer leur créativité pour imaginer des histoires basées sur les plus grands succès d’Internet et les « What If » les plus extravagants. Cependant, on en viendrait presque à oublier que le plus important dans ce Dragon Ball Sparking Zero réside dans son gameplay.

Des combats jouissifs, mais pas pour tout le roster…

Comme annoncé lors d’une précédente démonstration, les combats sont jouissifs, rythmés par la violence des échanges de coups, de nos déplacements à vitesse fulgurante et nos vagues d’énergie destinées à libérer des techniques spéciales dévastatrices. Oui, le fan va être aux anges, même s’il ne faut pas chercher l’exigence d’un Dragon Ball FighterZ. Malgré tout ça, on a vraiment la sensation, dans ce cadre précis, que Dragon Ball Sparking Zero n’arrive pas à se hisser au sommet du genre.

Sans cesse comparé avec la trilogie Budokai Tenkaichi, cela n’a clairement pas joué en la faveur du titre qui s’en voulait le digne héritier. Et si les anciens jeux nous ont tenus en haleine pendant des centaines d’heures, Dragon Ball Sparking Zéro reste bien en dessous. À l’époque, les fusions étaient spectaculaires, les campagnes solos plus étoffées et le roster sans faute. De plus, la possibilité de détruire des planètes avec des attaques dévastatrices apportait un élément spectaculaire aujourd’hui complètement absent.

Dans son gameplay, malgré toutes les possibilités, la majorité des combats de Dragon Ball Sparking Zero se résumeront à recharger en boucle son énergie pour lancer des techniques ultimes, tandis que les combos restent limités et le tout nous pousse à abuser des fusions. En soi, cela fonctionne bien, mais toute la magie du gameplay est sauvagement dénaturée dans les matchs en ligne, pour ne citer qu’eux. Pourquoi ? Finalement, tous les combats se ressembleront, ne mettront en avant que les dix mêmes avatars surpuissants : Gogeta, Broly, Vegeta, Goku Black, Kefla, Vegeto, etc. Des personnages secondaires comme C-18, Boo ou Yamcha ne répondront jamais présent, car le gameplay ne leur permet pas de rivaliser efficacement avec les adversaires.

Car oui, Dragon Ball Sparking Zero souffre d’un énorme problème de déséquilibrage. C’est souvent comme ça dans les arena fighter, mais on peut réellement s’interroger sur la pertinence de mettre un roster gargantuesque si c’est pour ne rien en faire. Très simple, la majorité est oubliée aussi bien en solo qu’en multijoueur.

Dragon Ball Budokai Tenkaichi n’oubliait personne et offrait toujours des solutions impressionnantes malgré ses soucis d’équilibrage. Les cyborgs ne peuvent recharger leur énergie qu’en frappant, contrairement aux autres. Ce n’est pas seulement un problème d’équilibrage, mais une véritable injustice qui nuit à l’expérience de jeu. Ce n’est donc guère étonnant qu’on ne les croisera quasiment jamais avec d’autres joueurs… Auriez-vous envie de jouer avec des personnages qui ne disposent pas de la même force que leur ennemi ?

Enfin, mentionnons les problèmes récurrents de caméra, qui vrille dans tous les sens, rendant chaotiques certaines situations. Surtout, rappelons que le titre n’est pas cross-play. Un choix très étonnant, d’autant que des productions plus faibles de Bandai Namco, dont Death Note Killer Within, le sont.

Dragon Ball Sparking Zero apporte un Trophée de Platine en plus à notre collection !

Dragon Ball Sparking Zero plaira aux fans !

Sur le plan graphique, le jeu tire correctement son parti de l’Unreal Engine 5, offrant une fidélité artistique et un énorme respect des modèles de l’animé. Tout est sublimé : les transformations, les expressions des personnages et les techniques qui en mettent plein la vue. Cependant, ce n’est pas vraiment pareil pour les décors, très minimalistes, qui suggèrent parfois des assets standards retravaillés.

Plus rageant encore, en multijoueur (local), seule une arène est utilisable, limitant fortement l’expérience. De plus, la destruction des décors ne chamboule plus autant que dans les productions des années 2000.

Dragon Ball Sparking Zero, malgré sa haute sympathie, a fait exactement ce que nous redoutions : privilégier la quantité à la qualité ! Malgré son roster imposant de 180 personnages, l’équilibrage et le gameplay répétitif limitent complètement son utilisation. On finit par délaisser complètement la majorité d’entre eux… Après quelques heures, l’impression d’avoir fait le tour est inévitable, un comble pour un jeu de cette envergure. Pourtant, on l’aime vraiment ce Sparking Zero, qui possède un bel amour visuel et artistique pour le manga culte. Généreux dans son contenu pour ses fans, il reste un hommage respectable sans avoir l’allure de l’œuvre ultime. Des années plus tard, on se souviendra encore de Budokai Tenkaichi, c’est bien moins sûr pour Sparking Zero

Bande-annonce Dragon Ball Sparking Zero

Photographe et réalisateur indépendant. Certains de ses films ont obtenus une soixantaine de sélections en Festival à travers le monde. Rédacteur chez Cultea, ses écrits sur le Traumatisme abordé dans le jeu vidéo sont publiés sur le site !

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