Oliver Cromwell, l’homme qui fit vaciller la monarchie britannique

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Oliver Cromwell est une personnalité controversée qui, au XVIIe siècle, a fait chuter la monarchie britannique. Cette évolution, bien que non durable, transformera le système de gouvernement au Royaume-Uni.

Un fort capital social

Après avoir grandi à Hundingdon et étudié à Cambridge, Oliver Cromwell se marie avec Elizabeth Bourchier en 1620, alors qu’il n’a que 21 ans. Le père de sa compagne connaît du beau monde, et c’est grâce à lui qu’Oliver va se créer un réseau influent. Lui-même puritain, il commence à fréquenter les gentlemen de la même religion présents à Londres. Il y rencontre le comte de Warwick, Oliver St-John, et le comte de Hollande.

En 1628, il obtient un siège au Parlement d’Angleterre. Le pays est toujours une monarchie, mais le roi n’a pas les mains complètement libres. Depuis 1215 et la Magna Carta, les barons exigent que celui-ci règne conjointement avec un gouvernement. Le parlementarisme n’est cependant pas ancré, ni constitutionnellement solidifié. En 1629, Charles Ier en profite pour dissoudre le Parlement.

Début de la révolte

Le Parlement n’est alors plus convoqué pendant 11 ans. Mais lorsque Charles Ier réunit à nouveau les représentants en 1640, il est trop tard. Dès 1635, Oliver Cromwell et d’autres s’étaient dressés contre la création de taxes comme le ship-money. En 1636, il écrit lui-même qu’il se sent investi d’une élection divine. Assuré que Dieu est avec lui, il va entamer la première révolution anglaise.

Réélu au Parlement de 1640, il va mener par la suite la guerre aux royalistes. En 1942, alors que Charles refuse une nouvelle fois un compromis sur le partage du pouvoir, la guerre civile éclate. Oliver lève une troupe de cavalerie. Sous les ordres de Thomas Fairfax, il engage des batailles contre les partisans du roi en 1643. Par la suite, le Parlement le nomme lieutenant général de cavalerie. Le 14 juin 1645, les royalistes sont battus lors de la bataille de Naseby, et l’année suivante, le roi se rend. Il sera exécuté en 1649 par les révolutionnaires, à la suite d’un procès auquel assista Cromwell, ouvrant la période dite d’interregnum.

Oliver Cromwell au pouvoir

Les révolutionnaires, Cromwell en tête, proclament la république, aussi appelée « Commonwealth ». S’il ne s’agit pas d’une monarchie en soi, tout y ressemble : Oliver Cromwell, le nouveau Lord protecteur, investi d’une mission divine, réduit fortement le pouvoir de son Parlement et a les faveurs de son Conseil. En avril 1653, il déclare même :

« Allons, Moi, ou plutôt le Seigneur, nous en avons assez. Je vais mettre fin à votre bavardage. Il ne convient ni de l’intérêt de ces nations, ni au bien public, que vous siégiez ici plus longtemps. Je vous déclare donc que je dissous ce Parlement. »

Il refuse cependant de devenir roi. Pendant quelques années, il exerce le pouvoir quasiment seul. Le républicain par opportunisme impose une sorte de dictature. Comme le feront plus tard Robespierre et Lénine, le révolutionnaire fait exécuter ses opposants et concentre quasiment tous les pouvoirs entre ses mains. Oliver Cromwell tisse des liens diplomatiques avec l’Espagne et la France, de peur que ceux-ci ne demandent que Charles II, fils de Charles Ier, monte sur le trône. L’héritier, devenu entre-temps roi d’Irlande, attend en effet son heure en exil en France.

Charles II succède à Oliver Cromwell - Cultea
Charles II

Une dynastie Cromwell ?

En 1658, Oliver Cromwell décède et désigne son successeur. Loin de l’idéal républicain se dessine alors une poursuite de la monarchie qui ne dit pas son nom. Richard Cromwell hérite ainsi du titre de lord-protecteur. Il ne restera pas bien longtemps à ce poste : les royalistes sont déterminés à rétablir la monarchie.

Le gouverneur d’Écosse et général George Monck marche sur Londres en février 1660 ; il y dissout le Parlement. La voix du peuple s’élève pour un retour du roi, qui revient l’année d’après. La monarchie est restaurée en avril 1661 avec le couronnement de Charles II, revenu de son exil pour rallier Londres. Celui-ci fait même exhumer et décapiter la dépouille d’Oliver Cromwell qui reposait jusque-là au cimetière de l’abbaye de Westminster.

Suit alors la Restauration anglaise. Cet épisode républicain sera d’ailleurs le seul jusqu’aujourd’hui. Mais à ne pas confondre : le régime de Cromwell n’était pas démocratique, alors que la monarchie anglaise actuelle l’est.

 

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