S’il est aujourd’hui connu comme un bienfaiteur, Alfred Nobel était avant tout un scientifique. L’homme est père de nombreux brevets et héritier d’une des plus importantes familles d’ingénieurs suédois. Ses inventions ont bouleversé la face du monde, pour le meilleur et pour le pire. Revenons ensemble sur son parcours fait de prestige et de hasard !
La jeunesse d’Alfred
Le jeune Alfred, né en 1833, est le troisième fils de la famille Nobel. Cette dynastie est particulièrement connue en Suède pour avoir donné au pays ses plus éminents ingénieurs. Son père, Immanuel, est un inventeur et entrepreneur chevronné. Ce dernier s’intéresse à des tas de domaines à application industrielle. Il guette le secteur de l’armement, le jeune milieu porteur du caoutchouc ou encore celui de la construction.
Parmi les inventions de son père, on peut citer par exemple le contreplaqué moderne, le matelas en caoutchouc ou encore la mine explosive sous-marine. Cette dernière fut l’un des articles phares proposés par son entreprise : « Fonderies et Ateliers Mécaniques Nobel Fils ». Mais ces engins de mort ne plaisent pas dans son pays natal. C’est pourquoi, en 1842, il emmène toute la famille en Russie pour s’y installer. A Saint-Pétersbourg, ses idées séduisent en haut-lieu. En effet, ces dispositifs intéressent personnellement le tsar Nicolas Ier. Ce dernier lui passe d’importantes commandes pour fournir l’armée, faisant alors la richesse des Nobel. Il faut dire que l’Empire Russe avait besoin de ressources pour s’engager dans la Guerre de Crimée (1853-1856).
Études et recherches
Grâce à leur fortune, les Nobel envoient le jeune Alfred étudier aux États-Unis dès ses 18 ans. Il y passe quatre ans à découvrir et comprendre la chimie. Très tôt, il exprime sa volonté de reprendre les travaux de son père en matière d’explosifs. Le champ est alors en pleine explosion puisque l’on vient de découvrir la nitrocellulose et la nitroglycérine en 1847. Le jeune chercheur ayant découvert cette dernière trouvaille était alors sous les ordres du chimiste français Théophile-Jules Pelouze. C’était auprès de lui qu’Alfred avait effectué une formation quand il avait 17 ans. Il continue ensuite son grand tour, perfectionnant ses connaissances en sciences et en langues à Paris, Berlin ou en Italie. Dans le même temps, la défaite Russe lors de la guerre provoque la ruine de la famille qui retourne s’installer chez les Scandinaves.
De retour en Suède à la fin des années 1850, Alfred entend maîtriser la nitroglycérine pour un usage industriel. En effet, ce composant chimique est particulièrement dangereux. S’il est conservé à trop basse température il peut devenir instable, même chose si on le réchauffe trop brutalement ou encore s’il contient la moindre trace d’acide. Vous l’aurez compris, il ne fait pas bon de jouer avec cette substance. Ainsi, après de nombreux accidents « explosifs » dans les usines familiales, un drame se produit. Le 3 septembre 1864, une explosion emporte cinq âmes dont Emil Nobel (1843-1864), frère cadet d’Alfred.
Une avancée majeure
L’objectif d’Alfred est désormais clair, il faut à tout prix stabiliser la nitroglycérine ! Il développe alors une obsession pour la sécurité. Ainsi, il invente le détonateur, afin de pouvoir réaliser des tests à distance qui ne mettent pas en danger l’ingénieur puis le futur utilisateur. Ce dispositif est breveté en 1865. Mais l’invention phare survient l’année suivante !
En effet, en 1866, Alfred parvient à stabiliser la nitroglycérine en la mêlant par hasard avec un autre composant. Diverses histoires circulent à propos de ce « coup de bol » mais aucune n’est vraiment attestée. Il dépose le brevet l’année suivante en Angleterre et en Suède. Le premier test a alors lieu dans une carrière britannique. C’est un succès, la dynamite est née !
Commercialement, c’est un carton. Les business d’exploitations minières et de chantiers ferroviaires s’arrachent ses produits. Alfred Nobel parvient à rendre la famille riche à nouveau. Il s’installe alors en banlieue parisienne, vers 1875, en s’achetant un modeste château.
On trouve de la dynamite aux quatre coins du monde pour divers usages. Il devient immédiatement l’explosif de référence. Ce que l’homme n’avait pas prévu en revanche, c’est que certains l’utilisent pour faire du mal hors des champs de batailles. Ainsi, dans la décennie 1890, on observe plusieurs attentats à la bombe anarchistes, en France notamment.
La suite
Par la suite, Alfred Nobel inventera encore d’autres explosifs encore plus puissants et toujours plus stables. Son objectif est alors de réaliser un explosif tellement puissant qu’il mettrait fin à l’idée même de faire la guerre. C’est finalement ce qu’accompliront les équipes du Projet Manhattan dans les années 1940… Quoiqu’il en soit, on ne le croit pas et on le vilipende. Suite à une erreur de publication d’un journal français titrant « Le marchand de mort est mort », il comprend que la postérité se souviendra de lui comme d’un monstre.
Il décide alors de consacrer ses dernières forces à créer une fondation et un prix récompensant ceux qui œuvrent pour la paix. Enfin, il quittera la France en allant s’exiler entre sa Suède natale et les plages ensoleillées de l’Italie pour le restant de ses jours. Éternel célibataire, il s’éteindra sans laisser d’héritier.
L’invention de Nobel permit à l’homme de nombreux chantiers pharaoniques. Mais on ne peut occulter le fait que cet explosif fut avant tout pensé comme une arme et que c’est ainsi que beaucoup l’utilisèrent.
5 Replies to “La dynamite : quand Alfred Nobel inventait cet explosif révolutionnaire !”