La console emblématique de Nintendo fête ses 10 ans de bons et loyaux services. Arrivée dans les magasins japonais le 26 février 2011 (25 mars 2011 en Europe), la machine s’est écoulée à près de 76 millions d’exemplaires durant toutes ces années de commercialisation. Retour sur la vie d’une console d’exception, au catalogue bien rempli.
Des enjeux de taille
La Nintendo 3DS avait pour mission de succéder à sa grande sœur, la Nintendo DS. Cette dernière est un monument dans l’industrie, puisqu’il s’en est vendu pas moins de 154 millions d’exemplaires à travers le monde et que la console possédait un des catalogues les plus vastes du marché.
Autre argument imparable : son prix ! La Nintendo DS lite affichait un prix de vente de 140 €, de quoi en placer une entre toutes les mains, des plus petits aux plus grands. La Nintendo 3DS, par le lot de nouveautés qu’elle proposait et les coûts de recherche qu’elle a nécessités, a été commercialisée à 250 € ! Un prix jugé rapidement trop élevé, descendu à environ 175 € dans les 6 mois après sa sortie. Ce nouveau prix l’aidera très vite à trouver son public, mais pas seulement.
Sur le banc des nouveautés, il faut souligner l’apport ergonomique du « pad » (un joystick plat). L’augmentation significative de la puissance de la console permet également de proposer des jeux plus grands, et surtout plus beaux ! Enfin, l’enjeu majeur de la console est de proposer un affichage en 3D (idée de profondeur comme au cinéma) et ce, sans avoir besoin de porter des lunettes ! Là encore, il s’agit autant d’une révolution que d’une contrainte.
En effet, une exposition prolongée à la 3D peut donner des nausées ou des maux de tête à une majorité d’individus. De plus, la multinationale Nintendo elle-même a déconseillé publiquement d’exposer des jeunes enfants (- de 6 ans) à la 3D, sous peine de nuire à leurs yeux. Enfin, il est bon de souligner que, dans la population mondiale, entre 3 % et 12 % des êtres humains ne sont tout bonnement pas capables de voir les effets 3D (amblyopie).
Un contexte semi-favorable
La Nintendo 3DS s’est présentée dans un contexte commercial semi-favorable. En effet, une sortie en 2011 signifie qu’elle a dû faire face au boom du marché des jeux mobiles. 2011 est l’année où sont sortis un certain Apple iPhone 4s ou le Samsung Galaxy S2. C’est également une époque où sont sortis pas mal de classiques des magasins d’applications, comme Angry Birds (2009), Temple Run (2011) ou encore Subway Surfer (2012). Ces jeux vidéo, par leur facilité d’accès, la courte durée des sessions et leur gratuité, ont réuni un public large, majoritairement jeune, mais pas seulement !
C’est donc ainsi que le segment des Casual Gamers (joueurs occasionnels) a été petit à petit grignoté par les tablettes et les smartphones, au détriment des consoles portables. Si on ajoute ce paramètre aux contraintes liées à la 3D, cela permet de mieux comprendre le succès en demi-teinte de la console. Moitié moins de consoles ont été vendues en 10 ans par rapport à la DS classique en 8 ans.
La 3DS comme conquérante
En revanche, la 3DS aura écrasé sans grandes difficultés son principal concurrent : la Sony Playstation Vita. Cette dernière est également sortie en 2011 et devait être la relève de la PSP. Malgré de très bonnes idées (ajout d’un second pad, bonne puissance de processeur, écran OLED affichant du 960x544p), la console souffre d’un manque d’intérêt de la part de son créateur qui paresse à démarcher des développeurs pour lui offrir des jeux.
Le line-up en demi-teinte, les (trop) rares exclusivités vraiment appréciables (Gravity Rush / 2012) et le manque d’intérêt de la part d’éditeurs tiers en ont fait un fiasco commercial (16M vendus / PSP ~81M). Au final, la PSVITA n’aura pour elle qu’un « correct » catalogue de RPG japonais non traduits (mais disponibles), qui auront séduit un public de niche.
Pour mieux répondre à la demande, Nintendo commercialise différentes déclinaisons de la console. Outre le classique modèle plus grand (3DS XL), Nintendo créa la surprise en proposant un modèle low-cost non refermable et sans option 3D : la Nintendo 2DS (2013 / 129 €). La firme nippone sort également un modèle plus puissant, la New Nintendo 3DS, qui ne présente malheureusement pas de réelle utilité puisque seulement deux jeux exclusifs à la console sont sortis.
Un catalogue merveilleux…
Malgré ces contraintes évidentes qui auraient pu freiner son parcours, la 3DS a pu compter sur un catalogue de jeux incroyable. Lors de son annonce, Nintendo frappe fort en présentant des jeux pour tous les publics. Deux portages de la génération Playstation 2 font frissonner les joueurs vétérans puisqu’on annonce que Splinter Cell: Chaos Theory (Ubisoft, 2005) et Metal Gear Solid 3: Snake Eater (Konami, 2004) seront disponibles au lancement. La perspective de pouvoir (re)vivre ces missions d’infiltrations complexes et captivantes partout est une prouesse en soi et montre que Nintendo ne délaisse pas son public plus âgé. De plus, Nintendo présente un remaster de The Legend of Zelda: Ocarina of Time, sans doute l’épisode le plus apprécié par la critique et les joueurs (bien qu’il y ait débat avec The Wind Waker de 2002).
…pour tous
Par la suite, de nombreux classiques sortiront sur la console, autant chez les licences phares de Nintendo que chez des éditeurs tiers. On peut citer le très efficace et très complet Mario Kart 7 par exemple. On peut aussi penser à l’impressionnante quantité de jeux Zelda disponibles (or remaster N64, l’eShop donne accès à d’anciens jeux NES ou Game Boy). C’est sur cette console que les Pokémon seront passés à la 3D, avec une remodélisation intégrale du Pokédex pour l’occasion. Enfin, la console aura accueilli d’excellents RPG japonais. On aura aussi assisté à la renaissance de la licence Fire Emblem, à la naissance de l’excellente saga Bravely Default ou encore à la suite de l’univers Dragon Quest.
N’oublions pas qu’à tout cela vient s’adjoindre le gargantuesque catalogue de jeux de la Nintendo DS de base, ainsi que certains jeux de la NES, Game Boy, Game Boy Color, voire Game Boy Advance via l’eShop de la console ! C’est cette immense richesse de propositions qui a fait le succès de la 3DS.
Dix ans d’évasion, de voyages et de découvertes, c’est ce que nous a offert la Nintendo 3DS. Sa production ayant été interrompue pour laisser place à la Switch, le prix de la console sur le marché de l’occasion semble stable, mais commence déjà à présenter des signes de hausse. Quoiqu’il en soit, n’hésitez pas à partager avec nous quels sont vos meilleurs souvenirs de joueurs sur cette console.
Sources :
4 Replies to “La Nintendo 3DS fête ses 10 ans ! Revenons ensemble sur son histoire”