Réalisé par M. Night Shyamalan en 2019, Glass est le troisième film d’une trilogie comportant avant lui Incassable (2000) et Split (2017). Glass est la rencontre des héros respectifs de ces deux longs-métrages : David Dunn et Kevin Wendell Crumb.
Après l’immense succès du film Split au cinéma, Glass se montre plus discret dans les critiques. Et pourtant, voici 3 bonnes raisons de (re)découvrir ce film intelligent et tout autant surprenant, laissant apparaître un Shyamalan nouveau.
Des super-héros pas comme les autres
Glass met en exergue des super-héros loin des stéréotypes qu’on leur accorde habituellement. Pas de collants, de masque ou de fioritures. David et Kevin Wendell Crumb sont des surhumains malgré eux et ne sont pas à la recherche de la gloire que tant d’autres héros convoitent. Tandis que Kevin lutte contre ses propres démons, atteint d’un trouble de l’identité, David, quant à lui, tente d’œuvrer pour rétablir la justice à sa façon. Le parallèle avec le monde des comics est souvent abordé dans Glass. Et pour cause, il y a de réelles similitudes entre le façonnage des héros du film et celui de certains héros de comics.
Le Superviseur (David Dunn) est en quelque sorte l’analogue de Batman. Son fils, Joseph, tient le rôle d’Alfred, le plus fidèle ami du héros chauve-souris. La volonté de rendre justice soi-même, l’utilisation de gadgets et la relation Batman/Alfred et Superviseur/Joseph laissent supposer une réelle source d’inspiration entre les deux univers.
Plus discutable, Kevin (La Bête, entre autres) pourrait être associé au Joker. Détruits par des événements tragiques, les deux personnages souffrent de troubles mentaux qui les dominent. Kevin et le Joker sont des anti-héros rejetés par la société, qui ne prend pas en compte leurs maux. Cependant, le personnage de la Bête est plus complexe qu’il n’y paraît, puisqu’elle ne représente qu’une des vingt-quatre personnalités de Kévin.
Le super-pouvoir des deux antagonistes de Glass se concentre sur une force physique hors du commun. De quoi réserver de beaux affrontements…
Un casting de qualité
Pour marquer son retour, Shyamalan a misé sur un casting très intéressant. En tête d’affiche, on retrouve Bruce Willis pour interpréter le rôle du Superviseur. Fort de plusieurs distinctions cinématographiques, sa popularité est une aubaine pour Glass. La force tranquille du Superviseur colle parfaitement avec le jeu de Bruce Willis, avec son air grave et « badass » habituel.
De même, Samuel L. Jackson (Elijah Price, alias Incassable) est l’un des noms les plus reconnus du cinéma. Il apporte lui aussi sa pierre à l’édifice. Bien que son talent ne soit plus à prouver, l’acteur continue d’impressionner par son charisme et son implication. Il est d’ailleurs nominé en 2019 pour le rôle du meilleur acteur de second rôle dans un drame d’horreur.
Les fans d’American Horror Story auront également reconnu celle qu’on ne présente plus, Sarah Paulson, dans le rôle d’Ellie Staple. Son visage, facilement reconnaissable, appuie l’effort du réalisateur pour marquer son film d’acteurs emblématiques.
Là ne sont que quelques-uns des acteurs magistraux que nous propose de retrouver Glass. Ce film permet la rencontre de grands noms du cinéma, et ce n’est pas pour déplaire aux avides de belles affiches.
Une fin inattendue
Fini les films dans lesquels le bien triomphe toujours sur le mal ! Glass surprend par son scénario qui casse les barrières du manichéisme, si caractéristique du genre super-héroïque. Le M Glass, David Dunn et la Bête agissent tous trois selon des raisons qui leur sont propres. Bien qu’ils se retrouvent de l’autre côté de la justice telle qu’on la connaît, ils parviennent à nous emmener avec eux et à nous convaincre de nous ranger de leur côté.
- David Dunn est peut-être le seul qui ne peut être considéré comme un super-vilain, simplement rempli de bonnes intentions. On a tendance à admirer sa détermination et sa motivation, et pourtant…
- Kevin Wendell Crumb nous touche davantage. On se laisse facilement attendrir par quelques-unes de ses personnalités et surtout par celle de Kevin lui-même. Soumis à son trouble psychologique, son personnage vient nous chercher dans notre compassion. Pas totalement responsable de ses crimes, on se surprend à apprécier un homme coupable de meurtres.
- Elijah Price, le « super-vilain » de l’histoire, recherche avant tout la reconnaissance. Il agit dans le but d’ouvrir les yeux de la société sur l’existence des super-héros. Bien que ses agissements restent épouvantables, on assiste à un besoin fondamental d’appartenance qui nous concerne tous.
Les anti-héros nous ressemblent finalement sans doute plus que ce que l’on voudrait bien croire…
Nous ne pouvons que vous inviter à (re)découvrir ce film qui, bien que long, nous tient en haleine sans créer l’ennui. Ne passez pas à côté de ce moment hors du temps et laissez vous porter par l’excellent acting de ce casting hétéroclite. Il est à noter que cet épisode semble marquer le point final de cette saga. Il ne faut donc, pour le moment, pas s’attendre à une suite de cette licence super-héroïque pas comme les autres.
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