Faire une affiche de film, c’est tout un art ! Cette affiche doit marquer les esprits, rester en tête. Elle doit potentiellement donner envie au spectateur de rentrer dans l’univers qui lui est proposé. Retour rapide sur 3 affiches qui ont marqué l’histoire du cinéma.
Rapide histoire de l’affiche de cinéma
Les premières affiches apparaissent à la fin du XIXe siècle en France. Le cinéma n’en est qu’à ses premiers pas et le nouvel art des frères Lumière doit être promu. Ce sont Jules Chéret et Marcellin Auzolle qui s’en chargent. Ces derniers utilisent des lithographies aux couleurs vives contenant des personnages illustrés très détaillés.
Cette affiche est faite pour attirer l’œil des passants. Ainsi, le riverain pouvait voir la représentation dessinée d’une scène du film et du public devant ce film. Les potentiels spectateurs pouvaient alors savoir à quel genre de film ils avaient affaire. Et surtout, ils pouvaient savoir s’ils pouvaient amener leurs enfants.
Après la Première Guerre mondiale, les premiers longs-métrages font leur arrivée. Et avec ces films émergent les premières stars. Les affiches commencent donc à mettre en avant le casting, le nom du casting et le titre du film.
Plus tard, les affiches représentaient parfois seulement des portraits des acteurs. Certains étaient de véritables stars et l’évocation seule de leur nom pouvait attirer. C’était le cas de Marilyn Monroe, Charlie Chaplin ou bien Audrey Hepburn.
Au fur et à mesure, l’affiche est devenue de plus en plus formatée et industrielle. L’originalité se fait de plus en plus compliquée, car elle est un risque sur la rentabilité. Ce formatage est notamment visible sur les affiches des blockbusters qui se ressemblent toutes ces dernières années.
Bien heureusement, dans cette masse, il existe des exceptions. Retour sur 3 affiches de films qui ont marqué les spectateurs et l’histoire du cinéma…
La Belle et la Bête (Jean Cocteau, 1946)
Cette affiche est signée Jean-Denis Malclès. Cette dernière reflète parfaitement la bizarrerie qui émane du film. Quand le spectateur est face à l’affiche, il sait à quoi il va avoir affaire. Cependant, ce qui est intéressant avec une bonne affiche de film, c’est d’en savoir un peu plus, mais pas trop. Ainsi, un certain mystère se dégage.
Le noir du fond vient tamiser le personnage de la Bête. On le voit oui, mais trop peu pour qu’on sache à quoi il va ressembler dans le film. À noter qu’à cette époque-là les spectateurs entraient dans la salle sans savoir ce qu’ils allaient regarder. L’affiche donne une première idée permettant de faire entrer le spectateur dans la salle.
Les acteurs ne sont pas représentés, seulement deux personnages face à face, évoquant un conte. Le personnage de la Belle semble soumise au monstre qui est au-dessus d’elle. Elle ferme les yeux, elle ne voit pas la Bête. Elle est donc vulnérable et semble être scrutée par la Bête dans l’ombre. De nombreux détails, comme la main qui sort de la table, viennent soutenir cette imagerie de la fantaisie.
Sueurs froides (Albert Hitchcock, 1958)
En plus de marquer le cinéma et son histoire par sa qualité, le film a tout d’abord intrigué avec son affiche. Il s’agit de l’un des films les plus célèbres d’Alfred Hitchcock, avec Psychose ou Fenêtre sur cour. Le film est tenu par un casting excellent et des noms très connus (James Stewart, Kim Novak). Et pourtant, aucun acteur n’apparaîtra sur cette affiche.
L’affiche du film est signée Saul Bass. Ce dernier a notamment travaillé en collaboration avec Otto Preminger ou Billy Wilder. Il introduit un tout nouveau style, très minimaliste. Le minimalisme permet alors d’être évocateur, avec seulement quelques couleurs et formes sur l’affiche.
Ici, Bass, retranscrit parfaitement l’ambiance, et même le scénario du film. Sur cette affiche, on voir deux personnages, une femme et un homme, en train de chuter ou bien de danser. On ne peut pas dire si c’est l’un ou l’autre, mais les deux ont une signification. Et les deux mêlés ont aussi une signification. Ils mélangent la passion et la perte de contrôle.
Les deux silhouettes sont alors emportées par un tourbillon, rappelant le vertige du film. Le fond est rouge, signifiant la passion, mais aussi le sang. Le design, à sa sortie, séduit le public. L’artiste travaillera aussi sur le générique de Sueurs froides.
Les Dents de la mer (Steven Spielberg, 1975)
C’est l’un des films horrifiques les plus connus à travers le monde. Et on dit de ce film que c’est lui qui aurait lancé les blockbusters tels qu’on les connaît actuellement. Le film sera un vrai succès au box-office. À la fin de sa diffusion en salle, le film avait engrangé plus de 470 millions de dollars. Il prend, et cela pendant deux ans, la première place des meilleurs box-office de l’Histoire.
L’affiche a fortement contribué au succès phénoménal du film. Depuis, le design a été repris une multitude de fois pour des produits dérivés. Dans cette affiche, un requin surgit des profondeurs de l’océan, se dirigeant droit vers une femme se baignant nue.
L’affiche joue sur une peur que beaucoup de personnes ont, celle des profondeurs de l’océan. Le film se présente alors comme une œuvre totalement horrifique. Les dents du requin semblent grandes et aiguisées, prêtes à se planter sur sa future victime. On devine qu’une attaque va avoir lieu (ce qui ne manquera pas dès les premières minutes du long-métrage). L’affiche est signée Tony Seiniger, Roger Kastel et Paul Bacon.
L’affiche a cette force de happer le passant qui ne connaît pas le film, de lui donner envie de se plonger dans un film. Encore aujourd’hui, certains artistes font preuve d’inventivité afin d’offrir quelque chose de beau, d’attirant et de significatif. C’est notamment le cas de l’affiche du film Les nuits de Mashhad, actuellement au cinéma.
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