La Dame Blanche, cette légende urbaine qui n’a pas vieilli

Victor Adan
Victor Adan
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La Dame Blanche est l’une des plus vieilles légendes urbaines à persister encore aujourd’hui. Mentionnée d’abord au Moyen Âge, elle a connu de nombreuses formes et voyagé dans de nombreux pays au cours de son histoire. Retour sur l’un des plus flippants fantômes, qu’il se trouve au bord d’un lac, dans un château ou au bord de la route.

Il vous est forcément arrivé qu’une personne vous raconte un jour la véritable histoire de la Dame Blanche. Et vous avez eu la chair de poule. Pas sûr que ce soit la véritable histoire, car il est difficile de dater la création de cette légende urbaine. Mais si elle fait peur et qu’elle fascine, c’est le principal !

“Ce qui est intéressant avec cette croyance, c’est que les gens la pensent très ancienne, alors que, telle qu’elle est évoquée aujourd’hui, elle est en fait très récente. » – Marie-Charlotte Delmas, historienne, spécialiste des croyances populaires

La Dame Blanche ne se contente pas d’une seule histoire. Parfois elle est protectrice, parfois elle est malveillante. Une seule chose revient tout le temps, la couleur de l’habit de cette femme.

La Dame Blanche au Moyen Âge

Une histoire de Dame Blanche est attestée vers 1560. Elle se déroule dans le Périgord, au château de Puymartin, avec le fantôme de Thérèse de Saint-Clar. La légende raconte que la femme fut surprise en pleine tromperie avec un autre homme par son mari. Celui-ci, devenu fou de jalousie, tua l’homme et emprisonna sa femme pendant 15 ans. Quand la femme mourut, l’aristocrate décida d’enfouir le corps de sa défunte femme dans les murs. Depuis, certains habitants et visiteurs du château disent avoir aperçu la Dame Blanche et entendu ses pas dans les escaliers qui mènent à sa prison.

La Dame Blanche au Moyen Âge - Cultea
La Dame Blanche au Moyen Âge.

C’est au Moyen Âge qu’est évoquée pour la première fois l’existence des fées surnommées « femmes blanches ». Ce sont des fées malveillantes, dangereuses pour les enfants. Elles s’attaqueraient à ceux qui osent l’approcher.

“La dame blanche désigne alors soit des fées, gardiennes d’un territoire sur lequel il est risqué de s’aventurer, soit des revenantes. »– Marie-Charlotte Delmas, historienne, spécialiste des croyances populaires

Une âme qui revient sur Terre

Au XIXe siècle, ce sont des femmes qui reviennent de l’au-delà qui marquent les esprits. Elles réapparaissent dans leur demeure après leur mort. Le vêtement de couleur blanche qu’elles portent rappelle le linceul dans lequel on enveloppait les morts. Mais aussi l’innocence des victimes, mortes dans des circonstances terribles.

La croyance s’inscrit dans la culture chrétienne. En effet, ces femmes n’ont pas pu recevoir l’extrême-onction avant leurs décès. Elles reviennent donc dans notre monde et réapparaissent aux yeux de leurs descendants pour les préparer à la mort. L’une des légendes raconte l’histoire d’une ancienne châtelaine du Mas en Haute-Loire, morte sans avoir eu le temps de se confesser. Elle est condamnée à revenir parmi nous.

Plusieurs familles aristocratiques auraient eu affaire à la Dame Blanche. La famille des Habsbourg l’aurait vue avant de décéder. Quelques jours avant l’assassinat en 1898 de l’impératrice « Sissi » d’Autriche Élisabeth de Wittelsbach, la Dame Blanche serait passée la voir.

Une Dame qui prend bien des formes

La Dame Blanche a connu depuis ses débuts bien des formes. Dans le folklore celte, la Dame est une lavandière de nuit. Cette femme aurait assassiné ses propres enfants. Elle serait condamnée toute sa vie à laver son linge. Toute personne s’approchant d’elle risquerait d’être tuée ou torturée.

L’une des versions les plus connues de la Dame Blanche est sa version « robe de mariée ». Château de Trécesson, dans le Morbihan, au XVIIIe siècle : un chasseur aurait assisté à une scène surréaliste. Dans le château, une diligence se serait arrêtée dans le jardin. Deux hommes seraient descendus et auraient commencé à creuser. Ils sortent alors une femme de la diligence qui les supplie de l’épargner. Les deux la poussent dans la fosse et l’enterrent vivante. Cette femme, vêtue d’une robe de mariée, tenait un bouquet de roses.

La Dame Blanche du bord de la route - Cultea
La Dame Blanche du bord de la route.

La version « autostoppeuse » de la Dame Blanche est aussi l’une des plus connues. En 1981, trois adolescents, et leur histoire, passionnent la France. Ces derniers racontent avoir pris une femme en stop alors qu’ils roulaient de nuit. Dans la voiture, la femme est silencieuse. Mais soudainement, elle crie ! Elle prévient les conducteurs, il faut faire attention dans le prochain virage. Le virage est passé au ralenti par le conducteur. D’un coup, la femme s’évapore.

La Dame Blanche en Amérique

Étonnamment, la légende de la Dame Blanche existe aussi aux États-Unis. Là-bas, il existe bon nombre de versions de l’histoire. En voici l’une d’elles. En 1915, un couple fête sa lune de miel dans une auberge non loin du parc de Yellowstone. L’homme se serait ruiné après avoir perdu à une partie de poker. Cet événement aurait provoqué une dispute au sein du couple. L’homme part de l’hôtel en claquant la porte et ne revient plus. Deux jours plus tard, l’équipe de l’hôtel se rend dans la chambre et tombe sur un corps sans tête. Celui de la femme, retrouvé dans la salle de bain. Les années passent, et certains affirment avoir vu aux alentours une mariée tenant, dans ses mains, sa tête.

La Llorona du film La Lalédiction de la Dame Blanche - Cultea
La Llorona du film La Lalédiction de la Dame Blanche.

En Amérique du Sud, la Llorona est aussi très connue. Cette femme aurait noyé ses enfants pour être avec l’homme qu’elle aime. Elle finit abandonnée par cet homme. La femme se noiera dans un fleuve. Depuis, on dit que la Llorona traverse les lacs pour retrouver ses enfants noyés, ou pour dérober ceux des autres. Ses cris seraient annonciateurs d’une mort prochaine.

Mariée, fée, autostoppeuse, protectrice ou malveillante, la Dame Blanche connaît bien des versions. Mais elle continue de vivre grâce aux récits qui se renouvellent de génération en génération.

 

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Après ma licence en Information-Communication, j'ai commencé un master en journalisme à l'ISCPA. Actuellement, je suis en deuxième année de Master. Je suis passionné de culture, et aime écrire dessus.
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