Vestiges de la Shoah : plusieurs pendentifs de victimes retrouvés

Vestiges de la Shoah : plusieurs pendentifs de victimes retrouvés

Dans un communiqué publié le 27 janvier dernier, un archéologue de l’IAA (Autorité des antiquités israéliennes), Yoram Haimi, décrit l’origine de vestiges de la Shoah retrouvés. Ce ne sont pas moins de trois pendentifs qui ont été découverts dans le cadre de fouilles à Sobibor, un camp de la mort nazi situé à l’est de la Pologne.

Des pendentifs particuliers

Fin janvier dernier, dans le cadre de fouilles organisées dans les camps de déportation en Europe de l’Est depuis une dizaine d’années, des effets personnels de victimes de l’Holocauste ont été découverts. Wojciech Mazurek, directeur de l’opération, et son équipe ont découvert trois pendentifs juifs. Deux près des chambres à gaz, à l’endroit où l’on forçait les victimes à se déshabiller, le dernier dans une ancienne fosse commune. Les trois pendentifs sont uniques, mais présentent un motif régulier : Moïse accompagné de sa Table des Lois (Les Dix commandements) sur la face, la prière hébraïque « Shema Yisrael » (la Lecture du Shema) de l’autre côté.

 

Des pendentifs vestiges de la Shoah / © Yoram Haimi, IAA - Cultea
© Yoram Haimi, IAA

Eli Eskozido, directeur de l’IAA, a déclaré : « l’aspect personnel et humain de la découverte de ces pendentifs est glaçant. » En effet, les archéologues ont aussi retrouvé des épingles à cheveux. Des objets petits, intimes, mais dont il est difficile de savoir l’origine exacte. Les archéologues, sans plus de précisions pour autant, semblent d’accord. Les propriétaires de ces objets ont pour origine Lviv en Ukraine, la Pologne ou la Tchécoslovaquie. Yoram Haimi conclut : « Il a été possible d’identifier une sorte de tradition ou de mode parmi les communautés juives d’Europe de l’Est. »

Sobibor, un camp moins connu, mais tout aussi violent

Sobibor fait partie des trois camps, avec Belzec et Treblinka, mis en place lors de l’opération Reinhard. Il s’agit de la première grande étape de la solution finale visant à assassiner les juifs du gouvernement général polonais. À la tête de ce projet, le général Odilo Globocnik, chef de la SS et de la police à Lublin. Sobibor porte le nom du petit village près duquel il se trouvait. Installé au bord de la ligne de chemin de fer Lublin-Chelm-Wlodawa, il était rejoignable facilement. La taille du camp a avoisiné les 34 terrains de football, 400 mètres sur 600 mètres. 167 000 personnes y ont trouvé la mort entre le printemps 1942 et l’automne 1943.

Le camps de Sobibor - Cultea

Le 14 octobre 1943, 600 juifs détenus lancent une opération de soulèvement au sein du camp. Près de 300 personnes réussissent à s’échapper. En réponse à cette rébellion, le personnel Trawniki, des gardes prisonniers des guerres soviétiques, anéantissent ceux qui restent. C’est à l’été, la même année, que la hiérarchie SS décide de la réhabilitation du site. Premièrement, en prison pour veuves et orphelins dont les époux et pères étaient morts dans des opérations « anti-partisanes » en Biélorussie occupée. Ensuite, en dépôt de munitions. Jusqu’à la fin mars 1944, quelques gardes restent sur place, malgré le démantèlement précédemment annoncé. Après sa liquidation, comme les deux autres camps de l’opération, on laboure la zone et on y plante des pins.

Des lieux pourtant gravés si horriblement dans notre histoire n’ont pas fini de révéler leurs secrets… Yoram Haimi déclare en effet que « les recherches sont en cours et [qu’ils invitent] le public à [leur] fournir des informations à leur sujet ». Les rescapés de la Shoah se font en effet de plus en plus rares, l’archéologie devient à présent le seul moyen de redonner vie à leurs identités.

 

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