Le Prince n’a pas dit son dernier mot et, cette fois, il est violet ! The Rogue Prince of Persia est arrivé un peu en retard à cause d’un certain Hades II, mais nous a permis de plonger dans l’aventure la plus difficile du héros. Si vous ne redoutez pas la mort, l’expérience pourrait être très intéressante. Voici notre avis sur cette démonstration pleine de promesses.
Nota Bene : Accès anticipé oblige, The Rogue Prince of Persia n’est jouable que sur Steam. Nous l’avons testé avec une manette, le titre recommandant pleinement de l’appréhender de cette manière.
Le concept du temps qui se répète a toujours fait partie de l’identité de cette licence mythique qu’est Prince of Persia, qui connait une fabuleuse renaissance cette année. Pourquoi n’ont-ils pas pensé plus tôt à fusionner ce succès avec le genre redouté du Rogue-Like ? Cela sied merveilleusement bien à ce The Rogue Prince of Persia, et ce dès les premières minutes du jeu ! Après l’excellent The Lost Crown et sa relecture du « metroidvania », Ubisoft élabore un partenariat avec le studio talentueux Evil Empire. Après tout, ces derniers ont délivré l’un des meilleurs titres du genre avec Dead Cells.
Cette surprenante résurgence du célèbre Prince montre à quel point la franchise est définitivement de retour. Et elle se porte très bien. Certes, les fans acharnés semblent surtout attendre le remake de Prince of Persia Les Sables du Temps, dont le développement semblerait repartir de zéro. Mais nous aurions tort de passer à côté de l’accès anticipé de cet épisode estampillé Rogue (un titre qui ne trompe pas !).
Encore une fois, le Prince risque sa peau !
Alors que les Huns envahissent le territoire, notre brave héros va devoir combattre les ennemis pour sauver son Royaume. Une quête difficile, dans laquelle la mort le ramènera toujours au troisième jour de l’invasion. C’est donc un Prince déterminé et prêt à mourir un nombre incalculable de fois qui se présente aux joueurs.
Durant une bonne dizaine d’heures, le doute n’est plus permis : les développeurs d’Evil Empire sont en terrain connu, tant ce The Rogue Prince of Persia est un héritier de Dead Cells. On en retrouve toutes les mécaniques de gameplay : des patterns des méchants, en passant par les points de téléportation, et le système de combat en lui-même. Pour les non-initiés, on dispose de plusieurs combinaisons pour attaquer un bestiaire varié. Nous avons le choix entre 8 armes principales, dont dague, épée, hache et arc. Tout un programme qui s’accompagne de 6 armes secondaires et compétences temporaires que l’on débloque via des médaillons. Nous sommes donc bien dans un style classique, mais toujours efficace.
Toutefois, ce nouveau jeu vidéo reprend toutes les forces de Dead Cells pour le saupoudrer de l’ADN de la série créée par Jordan Mechner. Comme nous le savons tous, l’acrobatie est l’une des caractéristiques les plus précieuses de Prince of Persia, et ce nouveau volet l’a bien compris.
Difficile, mais toujours agile !
Reprenant presque la formule de Prince of Persia The Lost Crown, le héros peut terrasser des ennemis par dizaines, jouer de l’arc, et dispose d’une forte agilité. Pourtant, The Rogue Prince of Persia perfectionne grandement la verticalité du titre en proposant au Prince de grimper sur tous les murs en arrière-plan. Une fois ce système maîtrisé, il devient grisant d’enchaîner combats et escalade sans temps morts.
Certes, à l’instar de Dead Cells, il est possible d’effectuer des attaques sur différentes portées. Cependant, nous pouvons surtout compter sur l’acrobatie proposée par le jeu pour prendre un sérieux avantage. On esquive des pièges vicieux, on atteint des zones inatteignables et les acrobaties apportent beaucoup de possibilités sur les affrontements. Si ce n’est pas très original, cela fait toute la différence et offre un vrai plaisir de jeu.
Passer la verticalité, on ne peut s’empêcher de penser que la panoplie de coups proposés pendant les combats semble insuffisante, mais c’est pour mieux apprendre le gameplay et ses multiples variations. Oui, il faudra pleinement faire preuve de stratégie et appréhender chaque affrontement, tant la moindre blessure est punitive. Nous pouvons compter sur des objets à acheter au cours du cycle (comme tout Rogue-Like) et des fontaines pour se refaire une potion. L’utilisation du soin n’est pas à prendre à la légère.
En cas de mort, le retour à la case départ est imminent, mais l’Oasis (qui sert de Hub) est un endroit qui regorge de mystères et de précieuses ressources afin d’être plus fort pendant notre prochaine escapade. De quoi faire le plein de nouvelles compétences et augmenter ses chances contre les Boss qui vont vous donner des sueurs froides. Dans The Rogue Prince of Persia, le premier principal antagoniste est éprouvant ! Plusieurs heures seront nécessaires pour enfin le terrasser et reprendre l’ascension.
The Rogue Prince of Persia est un beau conte !
Nous avons parlé du coeur du jeu, mais n’avons pas encore abordé la question des graphismes. Evil Empire avait déjà offert à Dead Cells une direction artistique sublime. Il était évident que The Rogue Prince of Persia serait tout aussi privilégié.
Si le titre mise beaucoup sur le minimalisme, c’est pour révéler des environnements tout droit sortis d’une peinture. C’est joli, c’est coloré et très agréable à l’œil. C’est un vrai conte des Mille et une Nuits qui s’offre aux joueurs, tandis que l’ambiance baigne également avec une bande originale qui mise entre tradition perse et modernité électro. Prenez donc le temps de l’écouter pour bénéficier d’une petite récompense, mais dans le menu principal… Bravo au musicien ASADI, dont on reconnait immédiatement la patte. On regretta seulement sa répétitivité à force de revenir encore sur les mêmes zones après chaque mort. Un véritable doublage (probablement est-il en cours de travail) n’aurait pas été de refus.
The Rogue Prince of Persia nous séduit déjà par cet accès anticipé pas cher et bourré de qualités. Cependant, n’allez pas croire que tout est rose (ou violet), puisque certains éléments nous paraissent problématiques.
Tout d’abord, le titre d’Evil Empire n’est pas assez explicatif pour un non-initié au genre rogue-lite sur toutes les capacités qu’il offre. Ensuite, il nous est arrivé très rapidement de retomber sur les mêmes zones, ce qui est assez contestable dans un genre qui modifie drastiquement les décors et énigmes en cas de décès prématuré. Cela devient un peu décourageant de tomber sur un parcours identique au précédent plusieurs fois d’affilée. Egalement, nous aurions fortement apprécié plus d’interactions avec les PNJ, surtout avec l’importance de la boucle temporelle proposée par le jeu. Nous noterons aussi quelques saccades et des chutes de framerate assez constantes.
En soi, ce ne sont pas des défauts flagrants et on se doute que le développement appliquera les corrections, bien que l’on espère tout de même que le jeu n’ait pas déjà montré tout son potentiel en matière de compétences, d’armes spéciales et autres bonus. C’est simple, on attend vraiment d’en voir plus.
The Rogue Prince of Persia est encore une preuve solide que la célèbre franchise est de retour. Si l’aventure pourra frustrer et exténuer les joueurs, les plus tenaces d’entre eux pourront arpenter les différents embranchements tout en profitant de combats ardus et d’une exploration gratifiante. Bien évidemment, tout ceci ne reste qu’un accès anticipé, mais c’est une expérience (difficile, mais addictive) que l’on recommande. Saurez-vous faire preuve de courage et de patience ?