En salles depuis le 29 mars, Sept Hivers à Téhéran de la cinéaste allemande Steffi Niederzoll, retrace les sept dernières années de la vie de Reyhaneh Jabbari.
Synopsis : en 2007 à Téhéran, Reyhaneh Jabbari, 19 ans, poignarde l’homme sur le point de la violer. Elle est accusée de meurtre et condamnée à mort. A partir d’images filmées clandestinement, Sept hivers à Téhéran montre le combat de la famille pour tenter de sauver Reyhaneh, devenue symbole de la lutte pour les droits des femmes en Iran.
Quelques mois après le décès de Mahsa Amini, ce film d’utilité publique est d’autant plus d’actualité. Reyhaneh Jabbari devient, à son insu, un symbole de la lutte pour les droits des femmes en Iran. Tout débute, pour la réalisatrice en 2014, lorsqu’elle découvre par la presse l’histoire de Reyhaneh Jabbari. Quelques années plus tard, elle parle de sa rencontre avec la famille de Reyhaneh :
« En 2016, par l’intermédiaire de mon compagnon iranien de l’époque, j’ai rencontré le cousin de Shole et sa femme à Istanbul. Ils avaient fui l’Iran et étaient coincés en Turquie. Ils essayaient de sauver des vidéos, filmées clandestinement, liées à l’affaire de Reyhaneh… Les mois suivants, j’ai effectué plusieurs voyages en Turquie, nous sommes peu à peu devenus amis et ils m’ont demandé si je pouvais faire un film à partir de ces images. » (Allociné)
C’est surtout la rencontre avec Shole, la mère, qui a été déterminante comme elle le confie :
« Peu de temps après, j’ai pu rencontrer Shole. Cette première rencontre a été étrange. Elle me paraissait très familière, car je l’avais vu vivre des moments dramatiques et personnels dans les vidéos. Mais pour elle, j’étais une étrangère. Je le lui ai dit. Elle m’a regardée, puis m’a souri et prise dans ses bras. Nous avons bu un thé en regardant les photos d’enfance de Reyhaneh. C’est à ce moment que j’ai su que je devais faire ce film. »(Allociné)
Sept Hivers à Téhéran : un parcours semé d’embûches pour le film
Il ne fut pas possible pour Steffi Nerdezoll d’obtenir les autorisations de tournage. En effet, de nombreuses personnes risquaient la prison pour la réalisation de ce documentaire. Débuta alors un travail de collecte de données… Des images et vidéos filmées par la famille, des échanges entre la mère et la fille et des extraits de l’agenda tenu par Reyhaneh durant ses années d’incarcération. Ce documentaire est ainsi un recueil de témoignages face caméra, animés par des images et vidéos amateurs.
Cette grande proximité nous implique d’autant plus dans le combat de la famille pour sauver la protagoniste. Nous buvons les paroles interprétées en off par l’actrice Zar Amir Ebrahimi, nous espérons jusqu’à la fin. En Iran, une exécution peut être suspendue à condition que la famille de la victime pardonne au meurtrier. En dépit des efforts de Shole pour se rapprocher de Jallal, le fils de Morteza Abdolali Sarbandi, le 25 octobre 2014, Jallal a personnellement pris part à l’exécution de Reyhaneh.
Ce premier long-métrage de Steffi Niederzoll s’impose comme une véritable réussite. Plus qu’un portrait de vie, c’est un film qui sensibilise aux conditions des femmes et à leurs droits. À aller voir absolument !