Katy Perry : pourquoi toutes ces critiques sur son retour ?

Pourquoi tout le monde critique le comeback de Katy Perry ?

Le 11 juillet 2024, sortait le tout nouveau single de Katy Perry : Woman’s World. Un morceau pop et maximaliste qui devait, sous couvert de féminisme libéral, ramener une des plus grandes artistes des années 2010 au sommet du Billboard. Un pari malheureusement perdu pour ce single ouvrant la nouvelle Era de la chanteuse : 143…  

Un clip Male Gaze (un peu trop) influencé par Stupid Love de Lady Gaga

Imaginez-vous un monde dans lequel tout serait entièrement féminin, dénué de tout regard masculin… « C’est un monde de femmes, et vous avez de la chance d’y vivre ! » chante Katy Perry sur le refrain de ce qui devait être son prochain tube : « Woman’s World ».

Relookée en l’icône féministe Rosie la riveteuse, la chanteuse chante donc son titre en micro short et haut de bikini estampillé aux couleurs de l’Amérique. Un univers où les femmes jouent avec des sextoys et construisent des bâtiments en exhibant des corps parfaits. Tout à coup, Katy Perry se fait écraser par une sorte d’enclume avant de se réincarner en poupée gonflable cyborg en mini-bikini. À la fin, la chanteuse fait une danse TikTok en compagnie d’une jeune femme à qui elle finit par voler la lumière en scandant du haut d’un hélicoptère  « Je suis Katy Perry ! ».

Un clip considéré pour beaucoup comme un morceau peu inclusif et ultra Male Gaze dû à l’hypersexualisation constante de la chanteuse. À cela, l’artiste répond dans une courte vidéo Instagram que son clip, comme sa chanson, avait un but seulement sarcastique et hautement burlesque. La première partie de clip était censée représenter une certaine hypocrisie du féminisme vu par les hommes où des femmes libérées à la plastique parfaite construisent des immeubles en bikini, la seconde, à travers la renaissance de Katy Perry, un monde dénué de ce regard. Une justification à laquelle la critique n’a pas adhéré.

Un hymne féministe démodé et coincé dans les années 2010. Des paroles peu inspirées et une mélodie (pour de nombreux internautes) très proche de Stupid Love de Lady Gaga sortie en 2020. Bref un gigantesque flop pris à son propre jeu de la satire mal faite.

La polémique Dr Luke 

Second autre fait hautement polémique du titre : la collaboration avec le producteur Dr Luke, celui qui écrivit notamment I Kissed a Girl. Pour renouer avec le succès perdu, Katy Perry aurait pris la décision de retravailler avec les Avengers de sa période dorée dont le producteur de ses plus gros tubes : Dr Luke. Une collaboration qui s’était arrêtée en 2014 suite aux accusations de viol et d’abus psychologiques portées à l’encontre du producteur par la chanteuse Kesha (le procès a pris fin en 2024 après un accord trouvé entre les deux parties)

Photo Promotionnelle de Kesha pour son prochain single Joy Ride

Une collaboration inacceptable pour le grand public comme la critique et surtout particulièrement hypocrite quand on parle de créer un nouveau symbole féministe. Une goutte d’eau qui a fait déborder le vase à laquelle Kesha a simplement répondu sur X par un révélateur « lol ».

Le comeback de Katy Perry : qu’en a-t-on pensé ?

Peut-être de bonnes idées, mais une exécution catastrophique. Woman’s World est l’exemple même d’un féminisme girl boss et libéral qui en tentant de se moquer du male gaze s’embourbe complètement dedans. On comprend l’idée de la satire mais, seulement de loin. C’est dommage.

Un message particulièrement hypocrite et qui ne passe pas à cause la collaboration de Dr Luke sur le titre. Une présence qui rend le morceau plus que paradoxal et en nie entièrement le message.

N’est pas Greta Gerwig qui veut. Si Barbie parvenait à se moquer avec plus ou moins de brio du féminisme girl boss ultra-capitaliste à paillettes et du male gaze, Woman’s World fonce dedans la tête baissée. C’est dommage et on espère que le prochain single de la chanteuse : Lifetimes ne tombera pas dans le même piège.  

Sources : 

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