La plus célèbre épave au monde n’a plus beaucoup de temps devant elle. En effet, les eaux de l’océan Atlantique « dévorent » en permanence celle-ci.
Une épave légendaire
Dans la nuit du 14 au 15 avril 1912, le R.M.S. Titanic, fierté de la White Star Line, sombrait au fond de l’Atlantique après avoir heurté un iceberg. Le naufrage affichera un bilan de 1517 victimes et inscrira le fameux paquebot dans l’inconscient collectif. Livres, films et autres œuvres à succès participent encore aujourd’hui à perpétuer l’héritage de la catastrophe vieille de presque 110 ans !
Toutefois le mythe entourant le Titanic a connu une importante résurgence dans les années 1980, après la découverte de l’épave du mastodonte déchu. En effet, le 1er septembre 1985, l’équipe de recherche menée par Robert Ballard a défrayé la chronique en mettant à jour le vaisseau. Celui-ci, fermement ancré dans les fonds marins à plus de 3 840 mètres de la surface, ne peut être exploré que par le biais de submersibles. Ces derniers auront d’ailleurs permis à de multiples expéditions d’explorer les restes du navire, situé dans une zone de pression atteignant les 380 atmosphères.
Un business touristique fortement démocratisé
L’aspect du Titanic, brisé et cabossé par sa descente vertigineuse suite à son naufrage, peut paraitre méconnaissable. Il n’en demeure pas moins aujourd’hui une relique archéologique aussi connue que les sept merveilles du monde. A de nombreuses reprises des submersibles ont pu explorer l’épave et en prélever divers artefacts et échantillons. Néanmoins, cette dernière n’en reste pas moins dangereuse.
Tout d’abord, sa structure et ses ponts effondrés font penser à un château de cartes prêt de céder. Ceux-ci exigent donc une prudence infime lors des plongées. Ce constat fut d’ailleurs confirmé en 2019 par l’historien Park Stephenson, qui a participé à plusieurs expéditions :
« De ce côté, une partie entière du pont est en train de s’effondrer, emmenant avec elle les cabines, et la détérioration va se poursuivre. »
De plus le passage et l’atterrissage de divers submersibles sur des points du site participent à sa détérioration. Ce phénomène est notamment accentué par le tourisme généré par l’épave. En effet, pour des tarifs plus qu’élevés, plusieurs sociétés telles que Blue Marble Private ou the Bluefish, proposent à une clientèle fortunée de s’approcher de l’épave. Cependant le monument, sous la protection du patrimoine à l’UNESCO, est encore aujourd’hui encadré par des règles strictes.
Cela dit, en dépit de son importante démocratisation aux alentours, l’activité humaine n’est pas la responsable majeure de l’inévitable disparition du géant des mers.
La nature reprend ses droits
En réalité, ce même océan qui a englouti le Titanic, sera aussi responsable de sa disparition définitive. Effectivement, dans les eaux profondes l’épave est perpétuellement dévorée par une quantité de bactéries et micro-organismes, rongeant l’acier et le reste des matériaux à bord. La puissance des bactéries est telle que l’on estime que le navire perdrait 181 kilos de sa matière en un jour !
Cet imparable processus a d’ailleurs permis de lancer un compte à rebours ultime au navire. Celui-ci sera complétement méconnaissable d’ici 20 à 50 ans, la corrosion et la progression bactériologique ne laissant derrière elles qu’un large débris uniforme. La dernière expédition scientifique menée sur les lieux en 2019 ne fait que renforcer ce constat amer.
A cette « digestion continue » s’associe également d’autres facteurs environnementaux tels les aléas des courants marins ou l’activité de la faune et la flore marine. Toute cette activité imperceptible depuis la surface, participe à l’irrémédiable disparition de celui que l’on qualifiait jadis d’Insubmersible.
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Sources :
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