D’où vient l’expression « ouvrir la boite de Pandore » ? Que signifie-t-elle exactement ? Retour sur une des expressions les plus utilisées de la langue française, tout droit héritée de la mythologie grecque !
Pandore : qui était-elle ?
Quand il nous arrive d’accuser une personne d’avoir ouvert la « boite de Pandore », nous nous référons sans le savoir à l’une des figures les plus célèbres de la mythologie grecque : Pandore. Qui était-elle ?
Tout commence avec le plus connu des Titans de l’Antiquité : Prométhée ! Il y a bien longtemps, au sommet du mont Olympe en Grèce, vivaient les Olympiens, les dieux les plus puissants de leur temps ! Ceux-ci étaient alors gouvernés par le roi et dieu maitre de la foudre : Zeus. Une redoutable divinité dont le courroux pouvait foudroyer d’un éclair la plus insignifiante des âmes.
Un jour, Zeus décida de créer de nouvelles créatures qui pourraient le vénérer, lui et les autres Olympiens. On les appela « hommes ». Des centaines et des centaines d’humains qui, pour vivre convenablement, ne demandaient que le feu. Seulement, l’égocentrique roi des dieux n’avait que faire des besoins de ces dérisoires créatures. À ses yeux, les hommes n’avaient qu’une seule fonction : le servir en lui adressant suppliques et offrandes. Qu’importe alors qu’ils souffrent du froid tant que l’autel restait plein.
Une situation que le Titan Prométhée, épris de ces hommes, ne pouvait plus supporter. Un soir, il déroba le feu divin et le déposa sur la Terre. Une trahison que le souverain de l’Olympe ne lui pardonna jamais. Il clama ainsi vengeance.
Zeus convia le dieu de la forge, Héphaïstos. Il lui demanda de créer une femme, la première de toutes, la plus parfaite de toutes. Sous les mains du dieu de la forge et le souffle du détenteur de la foudre, celle-ci prit vie. On la dota alors de toutes les qualités, de la beauté à l’intelligence. À cela, Zeus ajouta une touche finale : Pandore, comme il la nomma, ne serait pas que perfection. Pandore serait aussi belle que jalouse. Aussi maligne que curieuse. Il l’envoya ainsi sur Terre, avec comme seul objet en sa possession une boite qu’elle ne devra jamais ouvrir.
Pandore arriva ainsi sur Terre, où elle épousa Epiméthée, frère de Prométhée. Les jours passèrent et Pandore s’épanouissait dans sa nouvelle vie auprès de son époux. Seulement, chaque minute, la jeune femme regardait cette fameuse boite qu’elle ne pouvait ouvrir. Elle brulait d’envie d’en voir son contenu. Un beau matin, alors qu’elle était seule, Pandore céda et ouvrit l’artefact. La vengeance de Zeus se réalisa et tous les maux du monde s’en échappèrent pour s’abattre sur les hommes.
Les hommes, à partir de ce jour, devinrent sujets à la maladie, la guerre, la pauvreté ou la vieillesse. Seul l’espoir, bien caché au fond de la boite, resta à l’intérieur. L’espoir comme dernier remède à tous ces maux.
« Ouvrir la boite de Pandore » : l’origine de l’expression
Pandore est donc la première femme du monde grec. L’Eve de la mythologie antique, par qui le malheur et la souffrance naquirent.
Aujourd’hui, quand on utilise l’expression « ouvrir la boite de Pandore », nous faisons donc référence à un élément déclencheur qui engendre de gravissimes conséquences. Pandore est ainsi l’incarnation même de l’adage « la curiosité est un vilain défaut » et une nouvelle pierre à l’édifice du mythe misogyne de la femme pécheresse par nature.
Contre-sens insolite, la figure mythologique de Pandore aurait également un double sens plus profond. Pandore fut la première femme, celle par qui le malheur arriva, mais elle fut également la première femme mariée. Pour bon nombre d’historiens, Pandore est donc l’incarnation de la figure du renouveau et du cycle de la vie par la procréation.
La fille de Pandore, Pyrrha, mariée au fils de Prométhée Deucalion, sera d’ailleurs la réincarnation féminine du mythe de l’Arche de Noé. Elle et son époux seront les seuls survivants d’un déluge provoqué par la fureur de Zeus envers les humains, devenus à son goût trop cruels. En les sauvant, Zeus fera de ce couple légendaire les parents de la civilisation hellénistique.
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