L’affaire du collier de Marie-Antoinette : le scandale qui a entaché la Reine

Dans la série Lupin de Netflix, le personnage d’Assane (interprété avec brio par Omar Sy) organise le braquage d’un collier ayant appartenu à la célèbre reine de France, Marie-Antoinette. Ce bijou, ayant réellement existé, fut au cœur d’un véritable scandale royal !

Si Lupin s’inspire à sa manière du personnage Arsène Lupin, certains éléments de la fiction sont bel et bien réels. En effet, dans le premier épisode de la série française, le personnage d’Assane, interprété par Omar Sy, monte un gros coup dans le but de voler un très onéreux collier ayant appartenu à Marie-Antoinette. Eh bien, ce bijou a réellement existé et il a même provoqué un énorme scandale en 1785.

L’affaire

C’est ce qu’on a appelé la fameuse « affaire du collier de la reine ». Pour bien comprendre ce scandale, un petit retour dans le temps s’impose. Cap sur l’année 1772 et le règne de Louis XV. Ayant souhaité faire un cadeau exceptionnel à sa courtisane, Madame du Barry, le roi fit appel aux meilleurs joaillers de Paris : Charles-Auguste Boehmer et Paul Bassange. Mais ces deux hommes n’eurent pas les moyens de s’offrir les matières premières nécessaires à la réalisation de la commande du roi. Ils décidèrent alors de s’endetter afin de fabriquer une parure.

Mais, en 1774, Louis XV meurt bien avant que le bijou ne soit terminé. Les deux joailliers n’eurent d’autre choix que de tenter de le revendre à son petit-fils, Louis XVI. Ce dernier souhaite l’offrir comme présent à son épouse, Marie-Antoinette. Cette perspective fut très intéressante pour les joailliers, puisque cela leur aurait permis de rembourser leurs dettes. Mais, coup du sort, la reine refusa le cadeau de son mari. Cela plonge alors à nouveau les deux hommes dans l’incertitude…

L’arnaque

Les deux joailliers trouvèrent alors une solution. Ils mirent tout en œuvre pour que Marie-Antoinette achète d’elle-même le bijou, sans passer par les mains de son mari.

Ils firent alors appel au cardinal Louis-René de Rohan, membre de la Cour de Versailles. Ce dernier souhaitait se faire pardonner par la reine qui l’avait récemment congédié, après des rumeurs persistantes à son encontre, l’accusant d’avoir une attitude volage.

Complètement désespéré, le cardinal Rohan accepta l’aide d’une certaine Jeanne de Valois-Saint-Rémy qui se fit passer pour la comtesse de la Motte, une supposée amie proche de Marie-Antoinette. Les deux personnages échangèrent alors de manière épistolaire. Madame de la Motte confia son envie de racheter le fameux collier de la reine, tout en expliquant qu’elle ne peut procéder à la vente elle-même. En parallèle, elle assura à Boehmer et Bassenge qu’elle offrirait par la suite le bijou à Marie-Antoinette.

Dès lors, le cardinal acheta le collier de la reine pour la coquette somme de 1,6 millions de livres. Une fois la parure récupérée, il la remit à la comtesse de la Motte qui… disparut ensuite ! Elle emporta (évidemment !) avec elle le collier pesant 2 800 carats avant de le démonter et de revendre les pierres précieuses de ce dernier.

Le scandale

Etonné de ne pas recevoir de retour de la part de la reine, Charles-Auguste Boehmer lui envoie plusieurs lettres avant de se confier à la femme de chambre de la souveraine, Madame Campan. L’homme trouva cette histoire douteuse et décida de lui en faire part. Mais la femme n’oublia pas sa fonction et alla tout répéter à Marie-Antoinette. Une enquête fut rapidement ouverte afin de retrouver le fameux collier et les fautifs de cette supercherie.

Le 14 août 1785, le roi fut informé de cette escroquerie. Le lendemain, alors que le cardinal Rohan (également grand aumônier de France) s’apprête à célébrer la messe de l’Assomption dans la chapelle du château de Versailles, il fut convoqué dans les appartements de Louis XVI. Furent également présents la reine, le garde des sceaux Miromesnil et le ministre de la maison du roi, Breteuil. Louis-René de Rohan finit emprisonné à la Bastille, mais acquitté en 1786. En revanche, la comtesse de La Motte et ses complices furent condamnés à la perpétuité.

Et qu’en est-il du collier ? Eparpillé, il a été revendu à droite et à gauche. Quelques-uns de ses diamants ont même été retrouvés à Londres et à Bruxelles !

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