Vous avez forcément déjà entendu parler des survivalistes. On a même tendance à visualiser le cliché d’un vieil Américain armé de son fusil à l’entrée de son bunker avec ses provisions. Aujourd’hui, chez Cultea, on va remédier à ça. On vous explique ce qu’est le survivalisme : les origines de ce mouvement, ses principes, ses dérives et sa présence dans la culture populaire.
L’origine et l’histoire du mouvement
Lors d’une éruption volcanique en 1902, le général Georges Hébert ordonne l’évacuation de 700 personnes. À la suite de cette expérience, il développe une philosophie de vie, l’hébertisme, qui consiste à « être fort pour être utile », afin de survivre.
Le mouvement refait ensuite surface aux États-Unis, dans les années 1960, sur fond de guerre froide. Suite à l’inflation et la dévaluation économique, on conseille à la population de se préparer. Quelques années plus tard, l’architecte Don Stephens popularise de plus en plus l’idée d’outils de survie.
Dans les années 1970, nombreux sont les auteurs qui publient des livres sur le mouvement, ou sur les méthodes de survie en cas de catastrophe ou d’effondrement. Le plus connu est Kurt Saxon, car il fut le premier à utiliser le terme « survivaliste« . Il prétendit même l’avoir inventé. Plus tard, en 1980, en période de course aux armements nucléaires entre les deux blocs, l’auteur John Pugsley publie un ouvrage qui reste encore aujourd’hui une référence pour les survivalistes Américains : La Stratégie Alpha.
N’oublions pas que la guerre froide ne prend fin qu’en 1991. De ce fait, il y a encore beaucoup d’Américains qui croient aux théories de l’effondrement pendant les années 1990. Surtout avec le bug de l’an 2000… La participation aux stages de survie est en forte hausse. Le marketing autour de la peur est en pleine émergence.
La guerre contre le terrorisme, les attentats du 11 septembre en 2001 et la crise financière ravivent également la crainte d’un désastre imminent durant les années 2000. Les catastrophes naturelles qui suivent (le tsunami en 2004 dans l’océan Indien, la tempête Xynthia en 2010, etc.) n’aideront pas non plus à rassurer la population. Sans parler de la crise du Covid-19…
Les principes et les préparatifs du survivalisme
L’objectif premier du survivaliste est d’être prêt. Il se prépare en fonction de la situation anticipée et importante qui le touche personnellement. Comme un accident (de la route, domestique), une situation d’isolement dans la nature, un cambriolage, une agression ou un incendie au domicile. Ensuite, les autres types de situations auxquels il se prépare sont bien évidemment les événements à échelle mondiale. Comme les catastrophes, pandémies, catastrophes naturelles mondiales, etc.
Pour se préparer, il trouve un endroit souvent clandestin ou défendable, achète de la nourriture non-périssable et des conserves, de l’eau, des armes, des vêtements outdoors, du bois, des fournitures pour survivre… Et bien évidemment, un sac d’évacuation. Beaucoup d’entre eux partent également en stage de survie afin d’apprendre à survivre au milieu de la nature. Certains en font même un business.
Les dérives du mouvement
Comme tout mouvement, il y a souvent des dérives. Le survivalisme est parfois lié à des croyances religieuses diverses qui peuvent virer au mouvement communautaire, voire sectaire. Surtout aux Etats-Unis et au Canada. La prédiction du calendrier maya, en 2012, a également refait naître chez certains survivalistes religieux ce besoin de se préparer.
Quant aux stages de survie, la réglementation est souvent mal faite. Un tragique accident a eu lieu en Bretagne dans un camp. Le 11 août, Ulysse meurt d’un empoisonnement après avoir ingéré des plantes toxiques. Cet incident a révélé le manque d’encadrement de ces stages, mais plus largement les dangers de cette tendance. Il ne faut pas confondre l’effet de mode et la vraie connaissance du monde sauvage.
Le survivalisme dans la culture populaire
Le marché du survivalisme, comme vous l’avez sûrement remarqué, est de plus en plus populaire. Chaque année, le Salon du Survivalisme prend de plus en plus d’ampleur. Et pour cause, l’augmentation du nombre d’émissions, de séries et de films sur la survie de l’homme en milieu hostile.
De plus, la population s’intéresse au survivalisme comme une « curiosité spectaculaire », une façon de sortir de sa routine. La survie est un thème souvent mis en scène dans des séries comme The Walking Dead, The 100 ou l’émission Koh Lanta, participent à l’imaginaire catastrophiste survivaliste. Dans le film Captain Fantastic (qui est plus basé sur le néo-survivalisme), le personnage de Viggo Mortensen nous montre que la culture et surtout la nature sont indispensables pour faire des adultes responsables.
Avec la Covid-19, c’est tout un mouvement qui a pris une ampleur sans précédent, avec le néo-survivalisme. Cette tendance se répercute tant dans la culture populaire que dans le marketing de la peur.
À lire également : Le Batok, tatouage traditionnel des Philippines, va-t-il disparaître ?
2 Replies to “Qu’est-ce que le survivalisme et quelles sont ses origines ?”