Vous connaissez sûrement les gladiateurs, ces esclaves qui gagnaient leur liberté en combattant dans les arènes. Les fictions comme Gladiator ou Pompéi ont instauré l’image des gladiateurs comme étant exclusivement des hommes. Mais en réalité, des femmes gladiatrices ont également foulé le sol des arènes romaines. Retour sur ces féroces combattantes qui n’ont rien à envier aux hommes.
Durant la période de la République et de l’Empire Romain, les gladiatrices se sont également battues dans les arènes, aux côtés des hommes. Elles participaient aux affrontements avec des animaux, appelés « venationes », et ont donc chassé et bataillé des éléphants, ours, taureaux et des lions. Mais elles se sont également combattu entre elles, lors de combats désignés sous le terme « munera ». Bon nombre d’auteurs antiques ont mentionné l’existence de ces gladiatrices. La première trace de ces combattantes apparaît dès le règne d’Auguste, à partir de 27 av. JC. Néron a également organisé des jeux et tournois avec ces femmes. Et en 88, l’empereur Domitien organise même des combats de gladiatrices nocturnes. Le public appréciait ces affrontements à la lueur des torches car les combats duraient plus longtemps, la visibilité des gladiatrices étant réduite, le divertissement n’en était que plus grand.
Une certaine égalité
Les Romains exigeaient une certaine égalité des sexes pour ce qui était des combats. Dans les arènes, tous les gladiateurs se voyaient donc soumis aux mêmes conditions et règles. Les femmes devaient donc s’habiller et se battre de la même manière que les hommes. Ainsi, elles luttaient généralement torse nu, bien que quelques unes portaient des armures lourdes. Les autres accessoires comme le casque, l’arme et le bouclier étaient les mêmes pour les hommes et les femmes. Les libertés de ces dernières étaient tout de même restreintes. Les écoles de gladiateurs formaient les hommes mais n’autorisaient pas la présence de femmes. Elles recevaient donc leur apprentissage d’entraîneurs particuliers.
Les gladiatrices, des femmes de tous horizons
Différentes femmes gladiatrices se produisaient lors de ces affrontements. Certaines étaient des esclaves contraintes de se battre pour sauver leur vie ou de femmes de bas statut social en besoin d’argent. Une partie de ces combattantes ne choisissait donc pas cette vie. Cependant, une partie d’entre elles était des femmes de haut rang, attirées par la gloire, la célébrité et le danger. Ces dernières descendaient donc dans l’arène volontairement. Certaines de ces femmes étaient même de rang sénatorial. Dès le règne d’Auguste, l’empereur interdit aux femmes de l’aristocratie de participer à ces combats, sans grand succès. Alors que la société admirait les gladiateurs hommes, la participation des femmes à ces jeux était mal vu et dégradante, surtout pour les femmes de haut rang. En l’an 19, un décret sénatorial interdit à toutes personne ayant un lien de parenté avec les sénateurs d’apparaître dans l’arène. C’est un premier pas vers la fin de la gladiature féminine. Elle prend officiellement fin en l’an 200, suite à la décision de l’empereur Septime Sévère. Quelques combats féminins ont toutefois persisté après cette date.
L’Histoire et la culture populaire ont beau avoir évincé les gladiatrices, elles ont bel et bien existé ! Loin d’être passives, ces femmes étaient de véritables rebelles et d’impitoyables combattantes. Leur existence montrait déjà les prémices d’une certaine égalité entre hommes et femmes, au même titre que les femmes guerrières à l’extérieur des arènes.
Sources :