Surnommée la « main de la mort », la cuboméduse ou cubozoaire est sûrement la méduse la plus dangereuse du monde.
Qu’est-ce que la cuboméduse ?
Comme les méduses et les coraux, les cuboméduses appartiennent à la famille des cnidaires. Elles habitent les eaux chaudes d’Atlantique et du Pacifique, mais les espèces les plus dangereuses se concentrent en indo-pacifique.
La cuboméduse tient son nom de la forme de son ombrelle, qui est littéralement cubique. Ses filaments atteignent jusqu’à 3 mètres de longueur pour les plus grands spécimens. Ces méduses possèdent un volet dans l’ombrelle, qui permet d’expulser plus d’eau, leur permettant d’atteindre des vitesses jusqu’à 1,8m/s. Contrairement à d’autres espèces, les cuboméduses ont des yeux (rétines, cornées et lentilles), au nombre de 24, en grappes, qui sont positionnés à chaque côté de l’ombrelle.
La cuboméduse se nourrit de crevettes et de petits poissons, qu’elle chasse en nageant (et non pas en dérivant comme le font d’autres méduses). Elle possède 60 tentacules et sur chacun d’entre-eux, 500 000 « cnidocytes », contenant des « nématocystes » : de microscopiques harpons venimeux. Ce venin lui permet d’attraper ses proies, ou de se défendre des prédateurs (tortues de mer, poissons, crabes). Tout le fonctionnement des piqûres reste d’ailleurs actif, même après la mort de l’animal.
Quel est le danger ?
Si la plupart des espèces de méduse ne sont pas sérieusement dangereuses, quelques-unes ont causé la mort d’humains. C’est le cas de Chironex fleckeri, la plus dangereuse à ce jour. On l’appelle la « guêpe de mer ». Son venin pénètre le sang et le système lymphatique, paralysant les muscles respiratoires et cardiaques.
La victime présente des symptômes 5 minutes après la piqûre : c’est-à-dire une douleur de plus en plus forte, et des traces violettes à l’endroit de la piqûre. Provoquer œdème, nécrose, arrêt cardiaque… Dans tous les cas, une intervention médicale rapide est indispensable. Mais la douleur étant tellement élevée, la victime risque l’évanouissement, et donc la noyade. La plupart des personnes touchées grièvement et tuées sont des enfants, puisque leur masse corporelle est assez peu élevée.
Les saisons les plus risquées se concentrent d’octobre à mai. À Hawaï, le nombre du cuboméduse augmente une semaine après la pleine lune, obligeant parfois les plages à fermer. On note que les risques sont plus élevés en cas de mer calme avec un vent de terre. Néanmoins, des piqûres ont été remarquées dans n’importe quelle condition.
On recense au moins une cinquantaine de morts par an pour l’espèce la plus dangereuse. Sachant qu’une seule méduse a suffisamment de venin pour tuer 60 personnes. En Australie, Chironex fleckeri a tué 70 personnes dans les 100 dernières années.
Que faire en cas de piqûre ?
En cas de piqûre de cuboméduse, il est crucial d’agir rapidement en suivant ces étapes, afin de minimiser les effets du venin et les risques d’aggravation (si ce n’est de mort) :
- Sortir de l’eau immédiatement : la douleur peut être intense et limiter votre capacité de nager correctement. Il est donc important de quitter l’eau au plus vite avant que les symptômes ne s’aggravent et pour éviter une nouvelle piqûre.
- Rincer la zone affectée avec du vinaigre : le vinaigre peut neutraliser les nématocystes restants (cellules urticantes) sur la peau et empêcher la libération supplémentaire de venin. Il est important d’éviter l’eau douce, qui pourrait déclencher encore plus de venin.
- Retirer les tentacules sans toucher la peau : utilisez une pince à épiler ou un objet (comme une carte bancaire) pour retirer les filaments restants, sans gratter la zone.
- Plonger la zone touchée dans de l’eau chaude (45 °C max) : la chaleur peut aider à réduire la douleur en dénaturant le venin.
- Consulter un médecin au plus vite : si la douleur est sévère, que des signes comme des nausées ou des difficultés respiratoires apparaissent, il est impératif de demander une assistance médicale. Et dans le doute, même sans symptômes, n’hésitez pas à appeler un docteur afin d’avoir des conseils de professionnel.
Depuis les années 70, il existe en anti venin efficace. Les secouristes des plages concernées le connaissent. Cependant, il n’empêche pas toujours la mort des victimes : d’où le besoin d’agir le plus rapidement possible. Cet anti venin est administré en cas de piqûre grave afin de réduire les risques de décès, notamment par arrêt cardiaque. De surcroît, des recherches récentes ont montré que certains médicaments anti-cholestérol pouvaient également bloquer l’action du venin, s’ils étaient administrés dans les 15 minutes suivant la piqûre.