Cinq canulars littéraires américains qui ont défrayé la chronique !

Cinq canulars littéraires américains qui ont défrayé la chronique ! - Cultea

L’histoire des Etats-Unis fut, à de nombreuses reprises, modelée par des ouvrages historiques. Mais nombre d’entre eux ont aussi participé à répandre désinformation et théories farfelues. Aujourd’hui, nous vous présentons cinq « histoires vraies » qui ont défrayé la chronique… Et qui se sont pourtant avérées être des canulars !

La Prophétie des ombres

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Si nombre de monstres modernes ou cryptides découlent en partie d’anciens récits, celui du Mothman reste assez récent. En effet, cette créature mi-homme, mi-oiseau serait prétendument apparue dans la petite bourgade américaine de Point Pleasant, en 1967. Des témoignages mystérieux et phénomènes paranormaux auraient accompagné la venue du monstre. Ces événements ont pris fin avec l’effondrement d’un ancien pont, provoquant la mort de 46 personnes. Ce drame, causé par des défauts de fabrication, est aujourd’hui à jamais associé à la prétendue influence du Mothman.

Ce ne sera pourtant que dix ans plus tard que la légende de la créature de mauvais augure prendra forme, grâce à la parution du livre La Prophétie des ombres. Rédigé par le journaliste et ufologiste de renom Jonh Keel, l’ouvrage consigne divers témoignages en lien avec les apparitions de 1967. L’auteur lui-même affirmera dans son histoire, « basée sur des faits réels », qu’il est entré en contact avec le fameux Mothman à plusieurs reprises. Ovnis, hommes en noir et extraterrestres jonchent le récit, finissant par associer les événements de Point Pleasant à une visite d’un autre monde.

En dépit des nombreuses exagérations de l’auteur et d’importantes incohérences, La Prophétie des ombres est rapidement devenue une œuvre culte pour les amateurs de paranormal. Son succès aura d’ailleurs permis la sortie d’un film hollywoodien en 2002 et propulsé le Mothman au rang d’icône. La ville de Point Pleasant possède d’ailleurs aujourd’hui plusieurs statues à l’effigie du monstre… Ainsi qu’un musée qui lui est entièrement dédié !

Michelle Remembers

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En 1980, le psychiatre Lawrence Pazder publie l’ouvrage Michelle Remembers. Ce livre détaille la jeunesse et les traumatismes d’une de ses patientes, Michelle Smith. Celle-ci, interrogée sous hypnose par le spécialiste, aurait alors dévoilé de terribles secrets d’enfance. Smith aurait en effet subi dès ses cinq ans plusieurs sévices sexuels et actes de torture. Elle témoignera également de messes noires et sacrifices humains dédiés à Satan. Le récit, s’achevant sur une intervention salvatrice de Jésus et de la Vierge Marie, sera vendu comme une « histoire vraie ».

Dès sa sortie, Michelle Remembers donna naissance à de multiples rumeurs sur l’existence d’une conspiration sataniste d’échelle mondiale. Cette supposée organisation faisant de nombreuses victimes provoquera dans les années 1980 une réelle paranoïa aux Etats-Unis. Le Vatican s’intéressera au sujet plusieurs fois, tandis que des enquêtes policières sur les faits exposés dans le livre prirent place. Ces dernières, menées dans la confusion, furent à leur tour responsables de tensions et participèrent à entacher la réputation de nombreux suspects. Pourtant, les investigations ne fournirent pas le moindre résultat, tandis que Michelle Remembers sera démenti comme un dangereux canular. En effet, les faits exposés dans le récit furent prouvés comme incohérents avec la véritable vie de Michelle Smith.

Malgré tout, même après avoir révélé leur inexactitude, les théories émises dans le livre furent employées aux Etats-Unis à des fins politiques. Encore aujourd’hui, certains irréductibles prêtent foi à ce livre ayant généré une véritable frénésie, fondée sur aucun élément tangible.

The Boy Who Came Back From Heaven

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Si l’éventualité d’une vie après la mort est, pour beaucoup, un fait avéré, elle représente pour nombre de faussaires une mine d’or. Et Kevin Malarkey a exploité ce filon en 2010. Celui-ci a rédigé un livre racontant la rencontre de son jeune fils, Alex, avec Jésus à la suite d’un accident de la route. Ce best-seller aura d’ailleurs causé un important engouement religieux, avant de décevoir nombre de lecteurs à la suite de faits que nous avions exposés auparavant dans l’article suivant

Amityville : La Maison du diable

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Le 112 Ocean Avenue dans le village d’Amityville est aujourd’hui considéré comme l’une des maisons hantées les plus connues au monde. En effet, la grande bâtisse fut le théâtre, le 13 novembre 1973, d’un massacre des plus médiatisés. Ronald DeFeo Jr abattit cette nuit-là un à un les membres de sa famille avec un fusil. Décédé en mars dernier, il clamera avoir entendu des voix qui l’auraient poussé à l’acte.

Près d’un an plus tard, une autre famille vient occuper la fameuse résidence, les Lutz. Ces derniers vécurent dans le domicile un mois, avant de brutalement le quitter en plein milieu de la nuit. Ils auraient été chassés par une série de phénomènes paranormaux, eux-mêmes incités par les prétendus sombres secrets cachés dans la maison.

Les déclarations des Lutz, sans apporter de réelles preuves de l’évidence des faits, servirent à l’auteur Jay Anson pour rédiger le best-seller Amityville : La Maison du diable. En dépit de son succès, de nombreux experts et témoins des faits prétendument retranscrits ont rapidement démenti l’ouvrage. Exagérations et inventions en tout genre parsèment le récit d’Ansen, qui tombe vite dans le grand-guignolesque sans fondement. L’auteur ne profitera malheureusement pas longtemps de sa création, ce dernier étant décédé à peine un an plus tard.

Aujourd’hui, l’héritage de ce canular publiquement reconnu se voit dans la série de films Amityville (entamée en 1979) qui atteint les 10 films au compteur. De son côté, la fameuse maison du diable n’a, semble-t-il, toujours pas donné signe de sa malfaisance depuis des décennies.

Seduction of the Innocent

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Une large majorité de la population apprécie et admire aujourd’hui le monde des comics. Mais il n’en a pas toujours été ainsi. En effet, alors que les romans graphiques commençaient à prendre leur envol dans les années 1950, la publication d’un seul ouvrage impacta profondément toute l’industrie du comic book américain. L’œuvre en question, Seduction of the Innocent, fut écrite par le psychiatre Fredric Wertham. Dans ce rapport, le docteur dévoile diverses études et constatations portant sur les effets néfastes qu’engendreraient les comics sur les adolescents et enfants.

Accusés entre autres de provoquer une hausse de la violence, des troubles mentaux ou encore d’inciter les jeunes à l’homosexualité, les héros de l’époque se retrouvent bientôt entachés d’une mauvaise réputation. La sortie du livre aura un tel impact qu’elle sera directement responsable de la création du Comics Code Authority. Cette régulation censurera des sujets ou représentations liés à la violence, l’horreur, la sexualité, le bien triomphant du mal et diverses « entraves à la morale ».

L’influence du CCA participera à infantiliser les comics classiques de ce que l’on nommera « l’âge d’argent » du média. Il faudra attendre plusieurs décennies avant que les distributeurs de comics n’abandonnent progressivement le règlement.

On sait aujourd’hui que les arguments exposés dans Seduction of the Innocent reposent majoritairement sur des données et statistiques faussées. Fredric Wertham aurait interrogé majoritairement des jeunes déjà psychologiquement instables, tout en exagérant grandement ses exemples. Le docteur, en manipulant des données déjà biaisées et avec son titre, aura plié toute une industrie des années durant !

Ces exemples prouvent bien que des œuvres publiées peuvent s’avérer très influentes… Et pas toujours pour le meilleur !

 

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