Camping du Lac nous raconte une fable écologique au cœur d’un camping breton. Un conte moderne qui transporte, questionne et fascine. Le film nous a été présenté dans le cadre du 13ème Champs-Elysées Film Festival.
Entre réel et fantastique
Dans Camping du Lac, on nous parle de la légende païenne de Saint Corentin. Il aurait tissé un lien extraordinaire avec un poisson, dont il prenait un peu de chair chaque jour avant de le régénérer. Par un concours de circonstances, un homme trouve la cachette du poisson et lui extirpe trop de chair. Corentin le soigne et le libère dans une rivière, lui ordonnant de ne plus jamais s’approcher des Hommes.
De nos jours, la légende se perpétue et les habitants du camping du lac sont fascinés par ce poisson. On le cherche, on l’étudie, on le fantasme… Un mythe qui les fait tous rêver.
Le film se déroule dans un cadre très brut, très vrai et y fait naître un fantastique qui prend tout son sens propre comme figuré. La beauté et la richesse se nichent dans le réel, que ce soit dans les rêves de chacun ou dans leurs personnalités hautes en couleur. Un récit communautaire qui trouve donc une grande partie de son identité singulière dans ses personnages et leur sincérité.
Comme toute histoire fantastique, celle-ci pose une forme d’ambiguïté quant à son mythe. Mais Camping du Lac nous embarque rapidement dans son rêve étrange, et on se retrouve tout aussi fasciné que nos personnages. Reste cette douce impression que l’espoir rassemble, peu importe s’il a pris la forme d’un poisson.
Une œuvre engagée
Si Camping du Lac est un film au fort angle social par ses démonstrations honnêtes de caractères, c’est aussi une fable écologique. Le poisson fascine de plus en plus de monde, à tel point que l’environnement du lac se désagrège à une vitesse folle.
Les habitants du camping protègent et chérissent leur créature fantasmée, et quand l’engouement autour du mythe s’emballe la solidarité se solidifie d’autant plus. On nous rappelle aussi l’importance de ces lieux naturels magiques, qu’on aimerait intouchables, mais qui sont malheureusement abîmés pour des raisons futiles.
Camping du Lac nous rappelle l’importance de la singularité de chacun, le rapport précieux de l’être humain avec la nature, l’idée qu’on ne doit jamais laisser la magie en nous se dissiper, et que des petits films faits avec peu de moyens sont parfois les plus touchants. Camping du Lac est en salles depuis le 26 juin
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