La ville de Pompéi n’est pas la seule cité antique à avoir été rasée par une catastrophe naturelle. En 526, Antioche connaît un cataclysme qui touche plus de 200 000 de ses habitants.
Antioche, cité romaine
La cité antique se situait dans l’actuelle Turquie, à l’emplacement d’une ville qui porte aujourd’hui quasiment le même nom : Antakya. Conquise par Alexandre le Grand vers -300, une partie du sud de la Turquie se trouve confiée aux mains de Séleucos Ier. Général d’Alexandre dans un premier temps, il devient lui-même roi en -305 et fonde sa propre dynastie. Il fait d’Antioche la capitale de son royaume, et nomme la ville d’après le nom de son père. Son fils héritera du même nom (Antiochos à l’époque) et lui succédera.
En -64, Antioche passe sous le giron romain et devient la capitale de la province de Syrie. Elle ne cesse de s’agrandir jusqu’à atteindre les 500 000 habitants, devenant ainsi la troisième plus grande ville de l’Empire romain.
Le séisme de 115
Alors que Trajan, le « meilleur des empereurs romains », se trouve en ville, un plafond manque de lui tomber sur la tête. Il assiste à l’un des plus gros séismes connus jusqu’alors par la cité. D’une magnitude estimée à 7,5 sur l’échelle de Richter, le tremblement de terre détruit une grande partie de la ville et tue environ 260 000 personnes. Le séisme provoque, dans le même temps, un tsunami dévastateur qui détruit le port de Césarée sur la côte méditerranéenne.
Si l’on en croit les estimations, cette catastrophe entre dans les dix séismes les plus meurtriers de l’Histoire. Il a en effet eu des répliques et n’a pas touché que la ville d’Antioche. Finalement, la cité est reconstruite sous Trajan et Hadrien. Elle retrouve de sa superbe, devenant encore plus somptueuse qu’avant.
Ce n’était par ailleurs pas la première fois que la cité était touchée par un tremblement de terre. En 37, sous Caligula, la ville avait déjà dû être reconstruite. Située au croisement de trois plaques tectoniques (les plaques africaine, arabique et anatolienne), elle est en effet particulièrement sujette aux séismes.
Le séisme meurtrier de 526
Le deuxième plus gros tremblement de terre s’est produit en 526. Antioche était alors la deuxième plus grande ville de l’Empire byzantin. Plusieurs tremblements de terre avaient déjà frappé la région peu de temps avant. Mais le phénomène qui a commencé en mai a été le pire. D’une magnitude estimée à 7, il a fait des ravages sur la plupart des bâtiments de la ville. Mais le pire était à venir : le séisme a déclenché un incendie, provoquant la destruction d’une grande partie de la ville.
L’historien John Malalas raconte les conséquences de cette catastrophe dans son livre Chronographia. Il évoque les habitants piégés sous les décombres des maisons ravagées par les flammes, et « un feu tombant du ciel comme des étincelles ». Encore une fois, le bilan exact est difficile à dresser. Mais la ville et ses environs ont été presque entièrement détruits, y compris la grande cathédrale Domus Aurea. Environ 250 000 habitants sont morts selon les chiffres présentés par Malalas, qui a également classé le deuxième tremblement de terre comme l’un des plus meurtriers de l’Histoire. La secousse durera dix mois, remuant Antioche, qui ne se remettra pas de cette nouvelle catastrophe et ne retrouvera jamais son ancienne gloire, alors même qu’elle fut reconstruite.
Quatorze ans plus tard, les Perses finirent de ruiner la ville en la pillant, déportant une grande partie de ses habitants dans d’autres localités.
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