Agnès Varda : retour sur une icône du cinéma français

Agnès Varda : retour sur une icône du cinéma français

Agnès Varda, de son vrai nom Arlette Varda, est née le 30 mai 1928. Elle vit une vie banale où elle déménage souvent à cause de la Seconde Guerre mondiale. C’est à partir de ses 19 ans qu’Agnès va prendre sa vie en main et devenir une femme d’exception. 

Agnès Varda, photographe

Lorsqu’elle a 19 ans, Agnès Varda s’enfuit de chez elle pour devenir plus indépendante. Elle se déplace à Paris pour suivre des études à l’École technique de photographie et de cinématographie de l’École Vaugirard et d’histoire de l’art à l’École du Louvre. Grâce à cela, elle devient photographe indépendante. Elle achète deux boutiques pour en faire des studios de photographie et faire plusieurs collaborations, notamment les Galeries Lafayette.

Premiers pas dans le cinéma 

En 1954, elle tourne son premier long-métrage de fiction, La Pointe Courte, monté par Alain Resnais. Ce film fera mouche. C’est un film « libre et pur, miraculeux », écrira André Bazin. Agnès rencontre le réalisateur Jacques Demy (Peau d’Âne), qui deviendra son futur époux, au Festival de Tours en 1958. Ensemble, ils ont un fils, Mathieu, et Agnès avait déjà une fille qu’elle a élevée seule, Rosalie.

En 1962, elle réalise Cléo de 5 à 7, un film reconstituant la vie de Cléo, une chanteuse jouée par Corinne Marchand. Elle réalise ensuite Les Créatures, puis Le Bonheur, son premier film en couleur. Elle devient dans les années 1960 l’une des premières femmes réalisatrices dans le cinéma français, devenant rapidement une icône. La réalisatrice fait partie de la « Rive gauche », le quai gauche de la Seine, qui désigne les différences sociologiques et politiques de cet endroit.

Un combat féministe

En 1972, elle veut réaliser un film sur la condition des femmes avec Delphine Seyrig. Mon corps est à moi devient en réalité L’une chante, l’autre pas, où elle y aborde la lutte pour le droit à l’avortement. Elle signera également le manifeste des 343 avec Delphine Seyrig et confiera plus tard que sa maison a servi d’abri pour des avortements clandestins. Elle sera également membre du jury du 40e Festival de Venise et gagnera un Lion d’or à la Mostra de Venise deux ans plus tard. Enfin, elle réalisera deux films avec Jane Birkin, grande femme militante et actrice anglaise : Jane B. par Agnès V. et Kung-Fu Master. La chanteuse et actrice anglaise scénarisera même le second film.

Ses voyages

Avec Jacques Demy, ils vont partir à Los Angles. Agnès Varda séjournera deux fois aux États-Unis. Agnès va y réaliser Lions Love, ainsi que plusieurs courts documentaires. Elle fait la connaissance de Jim Morrison, chanteur du groupe The Doors. Elle rencontre également Harrison Ford, repéré par Jacques Demy pour jouer dans Model Shop, mais refusé par des producteurs. Agnès y retournera quelques années plus tard après sa séparation avec Demy. Elle va tourner Mur murs et un film inspiré de son quotidien à Venise, Documenteur.

La mort de Jacques Demy

Jacques Demy sait qu’il est atteint du sida à la fin des années 1980. Agnès Varda décide alors de réaliser un film retraçant son enfance. Le film s’intitule Jacquot de Nantes. Elle réalisera par la suite un documentaire, Les Demoiselles ont eu 25 ans, pour rendre hommage à l’un de ses plus grands succès internationaux : Les Demoiselles de Rochefort. Elle rachète la société de production Ciné-Tamaris et supervise toutes les archives et les restaurations filmiques de Demy. C’est également la cinéaste qui va s’occuper de la sortie en DVD de tous ses films. Aujourd’hui, la production est toujours d’actualité, en proposant même des articles de Varda et Jacques Demy côte à côte.

Le retour d’Agnès Varda

C’est en 2000 que la réalisatrice va revenir sur nos grands écrans. Elle nous propose alors le film Le Glaneur et la Glaneuse. Mais son film le plus célèbre restera sans doute Les Plages d’Agnès. Agnès nous fait plonger dans 80 années de sa vie personnelle et artistique. Cette autobiographie nous fait entrer dans la tête et l’imagination de Varda.

 « Si on ouvrait les gens, on trouverait des paysages. Moi, si on m’ouvrait, on trouverait des plages. »

Agnès Varda.

Agnès sera saluée par la critique plusieurs fois au cours de sa carrière. Elle aura droit à des rétrospectives cinématographiques, plusieurs prix d’honneur, et deviendra jury de différents festivals à plusieurs reprises.

Agnès Varda est sans doute l’une des premières femmes réalisatrices à être autant récompensée pour l’ensemble de sa carrière.  Véritable icône dans le monde du cinéma, elle est devenue un modèle pour de nombreuses jeunes réalisatrices qui ont osé se lancer. Elle s’éteindra en 2019 à l’âge de 90 ans et sera enterrée auprès de Jacques Demy, son ex-mari. 

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