3 personnalités enterrées dans les Catacombes de Paris !

3 personnalités enterrées dans les Catacombes de Paris !

Saviez-vous que la propre sœur de Louis XVI reposait parmi les centaines d’ossements entreposés dans les Catacombes de Paris ? Retour sur trois personnalités historiques enterrées insolitement dans ces lieux ! 

Élisabeth de France (1764-1794) : sœur de Louis XVI

Il était une fois une belle princesse qui naquit dans les sphères ultra-privilégiées de Versailles, le jeudi 3 mai 1764. Le nom de cette enfant : Élisabeth Philippe Marie Hélène de France, dite Madame Élisabeth. La huitième et dernière enfant du fils ainé de Louis XV et Marie Leszczynska : le dauphin Louis de France. Elle est ainsi la petite sœur des futurs rois : Louis XVILouis XVIII et Charles X.

La petite princesse grandit donc dans le monde richissime de Versailles, entre de multiples deuils au sein de la famille royale, dont ceux de ses parents, et les affres de la guerre de Sept Ans. Une enfance dorée, ponctuée de nombreuses larmes et éclats de rires auprès de sa sœur, Clotilde de France, et plus tard de la toute nouvelle dauphine : l’archiduchesse Marie-Antoinette. Une femme d’une grande liberté qui refusera toute sa vie de se marier !

Une vie simple et privilégiée que la Révolution Française se fera un plaisir de balayer et à laquelle la sœur du roi s’oppose fermement. Elle suivra d’ailleurs son frère et sa belle-sœur jusqu’au bout en participant même à leur fameuse fuite à Varennes ! Jusqu’à partager leur funeste destin…

Madame Élisabeth se voit donc arrêtée par les forces révolutionnaires suite à la suspension du roi par l’Assemblée législative le 10 août 1792 et de sa destitution un mois après. Elle se retrouve incarcérée à la Prison du Temple avant d’être conduite, comme le reste sa famille, à l’échafaud le 10 mai 1794. Son corps termine ainsi jeté dans une des fosses communes du cimetière des Errancis, avant d’être déplacé parmi des dizaines d’autres dans les Catacombes de Paris.

Élisabeth de France par Élisabeth Vigée Le Brun, vers 1782.

Nicolas Flamel et sa femme Pernelle : les alchimistes perdus dans les Catacombes ! 

Eh oui ! Le Nicolas Flamel que nous croisons dans Harry Potter à L’École des Sorciers a bien existé. Mais qui était-il réellement ?

Nicolas Flamel fait son entrée dans le monde entre 1330 et 1340, dans une famille n’appartenant pas à la noblesse. Une vie bien remplie entre les évènements de la guerre de Cent Ans et les épidémies de peste noire dans la moyenâgeuse ville de Paris, où il commence une carrière de copiste et d’écrivain public dans une petite échoppe non loin de l’église Saint-Jacques-la-Boucherie, dans la rue des Écrivains. Il achète par la suite une maison en face de ladite échoppe, où il termine par installer son atelier.

Il épouse en 1370 la veuve Pernelle, qui sera l’un des piliers de son existence. Une légende entoure petit à petit la réputation du copiste de plus en plus l’aise financièrement. Une aisance qui sera à la source de cette légende du couple devenu le redoutable duo d’alchimistes. Pour justifier une telle richesse, certains iront jusqu’à dire que le vieil homme et son épouse se seraient livrés à la quête de la pierre philosophale, capable de transformer le métal en or ! On attribue alors à Nicolas plusieurs traités sur le sujet, dont Le Livre des figures hiéroglyphiques paru en 1612.

Le vieillard devenu veuf termine paisiblement ses jours en s’adonnant aux activités pieuses. Il meurt le 22 mars 1418 pour finir pas être enterré à l’église Saint-Jacques-la-Boucherie, où sa célèbre pierre tombale est installée sur un pilier en-dessous d’une image de la Vierge. Il y reste jusqu’à la destruction du bâtiment à la fin de l’époque révolutionnaire. Période durant laquelle ses ossements, ainsi que ceux de sa femme, sont transférés dans les Catacombes de Paris.

Pierre tombale de Nicolas Flamel, 1418, Paris, musée de Cluny.

La sépulture la plus insolite de toutes : l’Homme au masque de fer ! 

Connaissez-vous la légende de l’Homme au Masque de Fer, le plus célèbre des prisonniers de l’histoire de France ?

Un mystérieux détenu qui fait ses premières apparitions publiques sur l’île Sainte-Marguerite ! Il y fera un long séjour avant d’être transféré de prisons en prisons pour finir par s’échouer au sein de la célèbre Bastille. Un homme sombre à l’identité secrète, spécialement escorté en détention sous les ordres de Louis XIV lui-même !

Qui était donc cet homme ? Nul ne le sait ! Si bien que tout le monde a son petit avis, sa petite théorie sur le sujet. Voltaire en fera même un symbole, sous sa plume acérée, de la critique de l’absolutisme monarchique ! Pour certains, l’Homme au Masque de Fer ne serait personne d’autre que le propre frère jumeau de Louis XIV ! Un encombrant second enfant que l’on aurait souhaité écarter sur l’île Sainte-Marguerite avant de le laisser se marier et s’exfiltrer vers la Corse, où celui-ci aurait fondé la lointaine lignée des Bonaparte ! Une théorie peu probable, puisque les historiens savent que les naissances royales avaient pour tradition de se faire en public.

Catacombes Paris
L’homme au masque de fer, gravure anonyme, 1789.

Qui était donc cet homme ? On parle alors succinctement du duc de Beaufort ou de Nicolas Fouquet, l’homme qui fit trembler le tout-puissant Roi-Soleil ! D’autres voient même en ce Masque de Fer la signature du grand Molière ou de D’Artagnan ! On finit même par faire courir la rumeur que le Masque de Fer serait en réalité le nain Nabo avec lequel la femme de Louis XIV, Marie-Thérèse, aurait entretenu une liaison jusqu’à avoir une petite fille. La théorie dirait même que l’enfant serait en vérité la Mauresse de Moret, une bénédictine qui aurait reçu de nombreuses visites de la famille royale. Un mystère aujourd’hui encore entier.

Une énigme qui s’envole le 19 novembre 1703 à la Bastille, jour où le Masque de Fer pousse son dernier soupir. Il laisse derrière lui l’interrogation de son identité pour finir par reposer à tout jamais avec ses compères des Catacombes. Un ADN précieux, mais perdu parmi les 6 millions d’âmes qui y reposent.

Les Catacombes représentent l’un des endroits les plus fidèles à la doctrine révolutionnaire : tous égaux devant la mort et notre dernière demeure. 

Sources : 

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